(Xinhua/Si Yuan)
CHANGSHA/BANJUL, 22 mars (Xinhua) -- En Gambie, où le riz est un aliment de base quotidien, une transformation agricole discrète mais significative est en cours. Portée par des innovations technologiques et une coopération internationale accrue, elle permet aux agriculteurs d'atteindre des rendements records et de réduire la dépendance aux importations.
La productivité agricole de ce pays d'Afrique de l'Ouest ne cesse de croître. En 2024, la production de riz a dépassé les 48.000 tonnes, établissant un niveau historique.
"Nous n'avions jamais atteint un tel rendement auparavant, ce qui démontre que l'agriculture gambienne est en progrès. Des partenaires au développement comme la Chine ont joué un rôle essentiel", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Demba Sabally, lors d'un récent entretien exclusif avec Xinhua.
Selon lui, les avancées en matière d'infrastructures et l'introduction de technologies agricoles à haut rendement par des équipes chinoises ont été déterminantes pour atteindre cet objectif.
Pendant longtemps, la Gambie a fortement dépendu des importations de riz en raison des méthodes agricoles traditionnelles, d'une mécanisation limitée et de la petite taille des exploitations rizicoles.
"En Gambie, on ne peut pas vivre sans riz", affirme Musa Darboe, un agriculteur gambien. Ancien ingénieur en télécommunications aux Etats-Unis, il est rentré en Gambie en 2018 pour reprendre la ferme héritée de son père. Cependant, il s'est vite heurté à une dure réalité.
"A l'époque, je n'avais aucune connaissance des techniques de culture du riz et le niveau de mécanisation agricole en Gambie était faible. Personne ne m'a appris comment faire et à un moment donné, j'ai même envisagé d'abandonner", se souvient-il.
Les choses ont rapidement changé. En juillet 2019, M. Darboe a rencontré Huang Zhi, directeur national de Longping High-Tech, une entreprise agricole chinoise portant le nom de Yuan Longping, connu comme le "père du riz hybride".
Présente en Gambie pour un projet de coopération agricole, l'équipe de Huang Zhi a apporté à Musa Darboe un soutien concret, de la sélection des semences à la plantation, et lui a présenté du matériel professionnel comme des repiqueuses et des moissonneuses, des machines dont la génération de son père n'aurait jamais osé rêver.
"Après plus de cinq ans de développement, la ferme de M. Darboe a atteint une mécanisation quasi complète sur quatre étapes clés : le labour, la transplantation, la récolte et la transformation", a expliqué M. Huang. Selon lui, son équipe a obtenu un rendement de 10,8 tonnes par hectare, soit deux à trois fois supérieur à celui des variétés locales de riz.
"Je suis profondément reconnaissant du soutien de la Chine au développement agricole en Gambie. Sans l'orientation et l'assistance des experts agricoles chinois, nous n'aurions pas pu produire un riz de haute qualité", a affirmé M. Darboe.
Les rendements de la ferme de Musa Darboe ainsi que les normes de gestion des parcelles continuent de s'améliorer. Grâce à un modèle coopératif, il fournit désormais semences, engrais, services de mécanisation et un appui à la transformation agricole à plus de 2.000 agriculteurs de la région. D'autres exploitants adoptent également progressivement les machines agricoles chinoises et les techniques modernes de culture du riz.
"L'équipe technique chinoise a introduit plusieurs variétés de riz de haute qualité, notamment des semences à haut rendement et hybrides, qui sont essentielles au développement de l'agriculture gambienne", a souligné M. Sabally. Fin
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