Le président français Emmanuel Macron prend la parole lors de la cérémonie d'investiture à l'Elysée, à Paris, en France, le 7 mai 2022. (Xinhua)
Chaque année depuis 1993, tous les chefs de missions diplomatiques françaises se retrouvent à Paris à la fin août. Cette année, le président français Emmanuel Macron s'exprime pendant près de deux heures lundi à l'Elysée sur les priorités de la diplomatie française, en matière de sécurité, sur l'indépendance européenne et évoque le rôle de la France comme partenaire, et son rayonnement.
PARIS, 28 août (Xinhua) -- Chaque année depuis 1993, tous les chefs de missions diplomatiques françaises se retrouvent à Paris à la fin août. Cette année, le président français Emmanuel Macron s'exprime pendant près de deux heures lundi à l'Elysée sur les priorités de la diplomatie française, en matière de sécurité, sur l'indépendance européenne et évoque le rôle de la France comme partenaire, et son rayonnement.
LA CRISE UKRAINIENNE, L'OTAN ET L'UE
Point important du discours, les conflits russo-ukrainiens qui perdurent depuis dix-huit mois. En gage de soutien de l'Ukraine par la France, Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, est l'invité d'honneur de cette 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs de France.
"En Europe, la guerre revient", déclare le président Macron, faisant remarquer que "la réaction européenne a été plus unie que prévue". L'Union européenne (UE) donne encore plus à l'Ukraine que les Etats-Unis, tout en évitant l'escalade, indique M. Macron. Il se refuse à l'idée de faire une guerre avec la Russie, et à une "partition du monde", affirmant que la guerre en cours "touche le monde entier".
Le chef de l'Etat français plaide en faveur d'une plus forte implication européenne dans l'OTAN pour "une autonomie stratégique et sortir de notre minorité stratégique européenne". Soulignant la proximité des militaires et des diplomates, il évoque les budgets des armées, à la fin des deux lois de programmation militaire, qui ont été doublés pour faire de l'armée française la plus forte d'Europe. Les moyens diplomatiques ont également été accrus.
M. Macron parle d'"émergence de grandes puissances internationales" et d'un contexte diplomatique qui "s'est plutôt durci". Il en tire la conclusion que cette situation nouvelle fera "courir le risque d'un affaiblissement de l'Occident et plus particulièrement de notre Europe".
Concernant l'UE, "il faut penser intégration en même temps qu'élargissement", note M. Macron. Estimant que le partenariat franco-allemand est clef, il défend l'existence d'un "tandem franco-allemand", notamment sur la politique énergétique européenne.
L'AFRIQUE, LE LEVANT ET L'INDO-PACIFIQUE
M. Macron affirme que la France a fait les opérations Serval et Barkhane à la demande d'Etats plongés dans l'insécurité. Il déplore ce qu'il appelle "une épidémie de putschs en Afrique occidentale, issus de la faiblesse des armées". Quant au Niger, pays dans lequel l'ambassadeur de France va rester en dépit de l'expulsion ordonnée par les putschistes, "le président Bazoum résiste au péril de sa vie", souligne le président français, qui insiste que "notre politique est la bonne".
Le sentiment anti-français en Afrique est, selon lui, "le fruit d'une stratégie de contre-influence et de désinformation" notamment via les réseaux sociaux. La France devrait redéfinir sa place sur le continent, en fonction des questions du droit international et des populations locales, dit-il.
"Les organisations internationales terroristes demeurent, et peuvent frapper notre sol. Notre mission au Levant doit continuer", poursuit le président français. Il annonce que la prochaine conférence de Bagdad sur la sécurité au Moyen-Orient aurait lieu fin novembre et appelle les Etats de la région à exiger de la Syrie une coopération accrue dans la lutte contre le terrorisme. Il réclame un "processus politique permettant aux réfugiés de rentrer en Syrie".
Sur le chapitre de l'Indo-Pacifique, Emmanuel Macron entend renforcer la présence militaire française, notamment à Nouméa, en Polynésie française, à la Réunion, à Mayotte, et dans les Terres australes et antarctiques françaises, et nouer des partenariats avec des pays de région.
Ces prises de positions diplomatiques se poursuivront mardi matin quand la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna prononcera son discours avant de tenir une conférence de presse conjointe dans l'après-midi avec son homologue ukrainien au Quai d'Orsay. Quant à la Première ministre française, Elisabeth Borne, elle s'adressera aux ambassadrices et ambassadeurs de France mercredi.
