Des faits clés sur la dette africaine que les Etats-Unis ignorent délibérément (PAPIER D'ANGLE) - Xinhua - french.news.cn

Des faits clés sur la dette africaine que les Etats-Unis ignorent délibérément (PAPIER D'ANGLE)

French.news.cn | 2023-02-07 à 21:49

Par Liu Youmin, Yang Jun

BEIJING, 7 février (Xinhua) -- A l'instar de nombreux hauts responsables américains qui se sont rendus en Afrique, la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen, lors de sa récente visite sur le continent, n'a pas manqué de mentionner la Chine et, sans surprise, le problème de l'endettement des pays africains.

Tout en survendant le bizarre "piège chinois de la dette", ces responsables américains ignorent délibérément certains faits importants concernant la dette africaine.

QUI DETIENT L'ESSENTIEL DE LA DETTE AFRICAINE ?

Selon les Statistiques de la dette internationale de la Banque mondiale, les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux détiennent près des trois quarts de la dette extérieure totale de l'Afrique.

Un rapport publié en juillet dernier par l'ONG britannique Debt Justice montre que 12% de la dette extérieure des pays africains est détenue par des prêteurs chinois, contre 35% par des prêteurs occidentaux privés, tandis que le taux d'intérêt moyen de ces prêts privés est de 5%, contre 2,7% pour ceux des prêteurs publics et privés chinois.

"Des dirigeants occidentaux accusent la Chine d'être responsable de crises de la dette en Afrique, mais il s'agit d'une diversion. La vérité est que leurs propres banques, gestionnaires d'actifs et négociants en pétrole sont bien plus responsables, mais le G7 les laisse s'en tirer à bon compte", a déclaré Tim Jones, responsable des politiques publiques de Debt Justice.

Au Tchad, par exemple, la multinationale suisse de négoce de matières premières et d'exploitation minière Glencore détient environ un tiers de la dette extérieure du pays, tandis qu'en Zambie, la multinationale américaine d'investissement BlackRock est un créancier majeur, a rapporté le quotidien français Le Monde le 30 janvier.

En soutenant qu'il était crucial de "s'attaquer immédiatement au lourd fardeau de la dette de la Zambie envers la Chine", Mme Yellen a délibérément ignoré que ce sont les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux qui détiennent la plupart de la dette extérieure du pays.

Les chiffres publiés par le ministère zambien des Finances et du Plan montrent que les institutions financières multilatérales détiennent 24% de la dette extérieure du pays, tandis que les prêteurs commerciaux, principalement occidentaux, en détiennent 46%.

"Pendant longtemps, les prêteurs occidentaux n'ont pas été mis sur la sellette en matière d'allègement de la dette, car ils ont réussi à tromper le monde en lui faisant croire que seuls les prêteurs chinois représentaient une menace pour l'Afrique", a rappelé Mubarak Mugabo, journaliste au groupe multimédia Vision Group basé en Ouganda.

QUI EST RESPONSABLE DE LA CRISE D'ENDETTEMENT?

Les causes de la crise de la dette sont multiples : la pandémie de nouveau coronavirus, les conflits géopolitiques, le recul de la croissance économique mondiale et les vulnérabilités des structures économiques, entre autres, pourraient toutes aggraver la situation de la dette de certains pays africains.

L'inflation persistante, le resserrement prolongé des conditions financières mondiales, le coût élevé du capital, la dépréciation de la monnaie nationale et la baisse des flux financiers pourraient accroître les risques de surendettement dans certains pays africains, selon les résultats et perspectives macroéconomiques de l'Afrique publiés en janvier 2023 par la Banque africaine de développement (BAD).

Les hausses de taux de la Réserve fédérale américaine et le renforcement du dollar américain ont grandement alourdi le fardeau du service de la dette des pays africains, a indiqué la BAD. Par exemple, la devise du Ghana, le cedi, s'est dépréciée de plus de 33,4% par rapport au dollar en 2022.

Puisque la majeure partie de la dette des pays émergents et à faible revenu doit être payée en devises, notamment le dollar et l'euro, les politiques irresponsables du gouvernement américain ont rajouté de l'huile sur le feu.

En réalité, la Chine est toujours disposée à mettre en œuvre l'Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20. Elle a signé des accords ou est parvenue à des consensus avec 19 pays africains sur ce sujet et a suspendu le plus grand nombre de paiements du service de la dette parmi les membres du G20. La Chine s'est également engagée activement dans le traitement au cas par cas de la dette du Tchad, de l'Ethiopie et de la Zambie dans le cadre du G20.

"Ils décrivent la Chine comme un prêteur prédateur qui se sert du capital comme d'une arme afin de pratiquer une nouvelle forme de colonialisme en Afrique. Cependant, ces accusations ont peu de fondement factuel", a noté Costantinos Bt. Costantinos, professeur de politiques publiques à l'Université d'Addis-Abeba en Ethiopie.

"La question du piège de la dette est une calomnie politique", a déclaré Charles Onunaiju, directeur du Centre d'études chinoises basé au Nigeria, ajoutant que de telles affirmations ne sont qu'une diversion pour absoudre l'Occident de toute responsabilité.

QUI CONTRIBUE LE PLUS AU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE?

Lorsque de hauts responsables américains empruntent une passerelle de débarquement en Afrique, ils se dirigent probablement vers un terminal construit par une entreprise chinoise. Et leurs voitures roulent également sur une route ou un pont construit par un constructeur chinois... On peut trouver des infrastructures modernes construites par la Chine presque partout sur le continent.

Une hausse de la dette peut aussi être un signe positif, et pas juste une pathologie, selon un article publié en juin dernier sur le site The Africa Report. De nombreuses économies d'Afrique subsaharienne ont ainsi connu une croissance record avant la pandémie. Lorsque le PIB augmente, il est normal que la dette suive.

On peut supposer qu'une dette extérieure contribue au développement économique et social d'un pays à long terme et qu'elle peut être correctement gérée. Dans ce cas, on peut parler de bonne dette ou, en d'autres termes, d'aide financière au développement.

Ainsi, la croissance de la dette n'est qu'une seule facette du problème et le véritable enjeu est de savoir comment aider les pays africains à atteindre un développement durable, indépendant et de haute qualité qui débouche sur un équilibre entre financement du développement et croissance de la dette.

"L'aide financière de la Chine à l'Afrique vise essentiellement à réaliser des projets d'envergure socio-économique et culturelle d'une grande importance, telles que des infrastructures routières, des hôpitaux, des écoles, des ponts, etc.", a déclaré récemment à Xinhua Amadou Diop, expert sénégalais des questions sur la Chine.

Depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) il y a 23 ans, les entreprises chinoises ont construit ou modernisé plus de 10.000km de voies ferrées, près de 100.000km de routes, environ 1.000 ponts et 100 ports, ainsi que plusieurs hôpitaux et écoles en Afrique, créant ainsi plus de 4,5 millions d'emplois.

Publiée en juillet dernier par un boursier de l'université sud-africaine de Fort Hare, une étude quantitative de l'impact des prêts chinois sur la croissance dans 15 pays africains a conclu que les efforts de la Chine en matière de développement des infrastructures se traduisent par de la croissance économique.

Selon cette étude, la Chine a été et continue d'être une force importante pour aider les pays africains à financer leur développement.

Une enquête publiée l'an dernier par l'Inter Region Economic Network, un groupe de réflexion basé au Kenya, a constaté que la Chine a une avance substantielle dans la prise de décision et la réalisation opportune de projets d'infrastructure tels que les routes, les barrages hydroélectriques, les chemins de fer et les ponts en Afrique. Les faits et les chiffres de l'étude ont montré que, par une action efficace, la Chine contribue de manière tangible au développement du continent.

"Il existe un sentiment commun parmi les pays africains que la Chine est un partenaire fiable et il existe une grande confiance dans une coopération sino-africaine marquée par une grande crédibilité", a souligné Ezzat Saad, directeur exécutif du Conseil égyptien des affaires étrangères. Fin

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