PARIS, 29 juin (Xinhua) -- La forte hausse du nombre de cas d'infection au nouveau coronavirus constatée ces derniers jours en France suscite l'inquiétude, obligeant les autorités et les professionnels de santé à tirer la sonnette d'alarme.
"Je demande aux Français de remettre le masque dans les transports en commun", a annoncé lundi sur RTL la ministre de la Santé et de la Prévention, Brigitte Bourguignon.
Elle a toutefois dit qu'il s'agissait d'une simple recommandation, car l'obligation du port du masque dans les transports en commun a été levée depuis le 16 mai dernier en France. Cette recommandation doit également s'étendre à "tous les endroits clos (impliquant une forte) promiscuité", a-t-elle ajouté en jugeant que "c'est un devoir citoyen de se protéger et de protéger les autres".
Tous les indicateurs épidémiologiques sont en hausse. Le nombre de cas d'infection est en forte augmentation, avec plus de 60.000 cas quotidien en moyenne sur les sept derniers jours. Et 147.248 nouveaux cas ont été enregistrés mardi, soit 52.031 cas de plus que sept jours plus tôt, selon Santé publique France (SPF).
Les hospitalisations aussi repartent à la hausse avec 707 patients enregistrés en moyenne sur une semaine. "Le 21 juin, il y avait 14.410 patients COVID-19 hospitalisés, dont 855 en soins critiques. Cette semaine, nous avons 12% d'augmentation des malades en soins critiques", a dit sur Franceinfo, Delphine Viriot, épidémiologiste pour SPF.
Le taux d'incidence était de 693 en date du 24 juin, le taux de positivité de 25,16% et celui de reproduction à 1,5, a-t-on indiqué de même source. L'ensemble de la France métropolitaine est touché par cette septième vague, a indiqué sur RMC Thomas Devlaeminck de l'équipe Covid Tracker. "Aujourd'hui, on est sur une forte évolution du nombre de cas et en début d'augmentation du nombre de personnes hospitalisées, a-t-il dit.
Face à cette reprise épidémique, le gouvernement a recommandé le port du masque dans les transports et les espaces clos à l'issue d'une réunion rassemblant mardi la Première ministre Elisabeth Borne, les ministres de la Santé et de l'Intérieur, les préfets et les directeurs des Agences régionales de santé (ARS). Les autorités ont aussi rappelé la nécessité de se laver fréquemment les mains, d'aérer régulièrement les espaces clos et de se tester dès les premiers symptômes.
Les médecins et scientifiques ont également multiplié ces derniers jours les appels à remettre le masque, notamment dans les transports en commun qui sont "des lieux clos, parfois bondés et souvent mal ventilés donc à risque, surtout pour les voyages qui durent longtemps", a expliqué au journal La Croix, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à Genève.
Il faut "recommander vivement de remettre le masque dans les transports", a insisté sur BFMTV Frédéric Lapostolle, médecin urgentiste à l'hôpital de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ces praticiens craignent surtout une nouvelle saturation des hôpitaux et des urgences comme ce fut le cas en pleine crise sanitaire.
"La vague est pour l'instant petite, mais l'hôpital est dans une situation bien plus précaire qu'avant, avec moins de lits et surtout moins de personnel", s'est inquiété le Dr Lapostolle, appelant les autorités à tout faire pour éviter une saturation des hôpitaux pouvant conduire à des déprogrammations.
Selon les médias français, l'exécutif envisage de nouvelles mesures à travers un projet de loi pour freiner la propagation du virus. La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a indiqué sur Franceinfo qu'il s'agira plutôt d'un texte devant permettre à l'exécutif de "pouvoir rester vigilant à l'endroit de la remontée possible de la COVID-19" après la fin de l'état d'urgence sanitaire fixé le 31 juillet. Fin