La relation entre la RDC et la Chine est marquée par une coopération en profondeur, selon le vice-PM (INTERVIEW) - Xinhua - french.news.cn

La relation entre la RDC et la Chine est marquée par une coopération en profondeur, selon le vice-PM (INTERVIEW)

French.news.cn | 2025-12-22 à 23:32

(Xinhua/Benoit Nyemba)

KINSHASA, 22 décembre (Xinhua) -- La coopération entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Chine doit sa longévité et sa solidité au fait qu'elle ne se limite pas aux échanges commerciaux, mais qu'elle s'inscrit dans une relation plus profonde, ancrée dans les peuples, la culture et la mémoire historique, a analysé le vice-Premier ministre et ministre de l'Economie nationale de la RDC, Daniel Mukoko Samba, dans un entretien accordé récemment à Xinhua à Kinshasa.

M. Samba revenait d'une visite en Chine dans la province du Zhejiang (est), où il a participé à un forum sino-africain sur le commerce et la culture et visité des universités, des entreprises et des plateformes commerciales. Selon lui, ce déplacement lui a permis de mieux comprendre la logique de développement fondée sur l'ouverture économique.

Lors de son séjour dans le Zhejiang, il a notamment visité la ville de Yiwu, qu'il a décrite comme "un véritable supermarché du monde". "Si vous voulez voir ce que rapporte à une nation l'ouverture économique au monde, il faut aller dans la province du Zhejiang, il faut aller visiter une ville comme Yiwu", a-t-il déclaré.

A ses yeux, Yiwu n'est pas seulement un centre d'échanges commerciaux, mais aussi un lieu de rencontre entre différentes cultures. "On ne va pas qu'acheter, on ne va pas que vendre. Ces échanges commerciaux permettent aussi de mieux connaître d'autres peuples."

Abordant les fondements de la coopération sino-congolaise, M. Samba a rappelé que si le secteur minier en constituait une composante importante, la coopération entre les deux pays allait bien au-delà. Il a mis en avant, lors de ses échanges avec les universitaires en Chine, le potentiel agricole de la RDC, estimant que le pays disposait de toutes les conditions nécessaires pour devenir une puissance agricole, à condition de renforcer la recherche agronomique. "Pour faire de la RDC une puissance agricole, il faut gagner la bataille de la recherche agronomique.".

Dans le domaine des infrastructures, il a jugé que la coopération sino-congolaise produisait des résultats concrets. Il a notamment évoqué les projets de rocades urbaines construits par des entreprises chinoises, toujours en cours à Kinshasa, qui sont appelés, selon lui, à transformer durablement la configuration de la capitale. Ces infrastructures devraient "changer radicalement la configuration de la ville et la manière dont les habitants se déplacent", a-t-il déclaré.

Sur le plan industriel, M. Samba a indiqué que la RDC cherchait, dans le cadre de ses partenariats, à renforcer ses capacités de production locale et à réduire sa dépendance aux exportations de matières premières. Il a noté que des entreprises chinoises s'étaient impliquées dans des activités industrielles et manufacturières, et a résumé cette ambition par une image parlante : "Nous allons avoir notre petit Yiwu ici à Kinshasa".

Revenant sur l'histoire des relations sino-congolaises, le vice-Premier ministre a insisté à plusieurs reprises sur la notion de "profondeur". Il a illustré cette idée par un souvenir personnel. "Quand j'étais enfant, le premier signe visible de la coopération avec la Chine, c'était la mission agricole chinoise."

Selon lui, il ne s'agissait pas d'un projet commercial mais de techniciens agricoles chinois venus vivre dans des zones rurales congolaises, aux côtés des populations locales, pour leur transmettre des techniques de culture du riz.

Cette coopération, a-t-il ajouté, a laissé des traces durables. "La mission agricole chinoise a laissé des empreintes qui sont encore visibles aujourd'hui", a-t-il fait savoir. D'après lui, cette insertion dans les communautés locales constituait l'un des traits distinctifs de la relation entre la RDC et la Chine.

Il a ajouté que les partenariats internationaux ne se valaient pas tous en termes de profondeur. "Il y a des partenariats qui sont beaucoup plus profonds que d'autres. Quand je dis plus profond, c'est vraiment quand on va jusqu'au niveau humain, culturel", a-t-il expliqué en affirmant que cette dimension conférait à la relation une stabilité particulière dans un contexte de diversification.

Au sujet de l'économie chinoise, M. Samba a noté qu'elle constituait aujourd'hui l'un des principaux moteurs de la croissance mondiale. Selon lui, l'expérience chinoise en matière de développement économique et de réduction de la pauvreté offre des enseignements importants aux pays en développement, y compris en Afrique.

Pour l'avenir, le vice-Premier ministre a indiqué que la coopération entre la RDC et la Chine s'inscrivait dans une perspective à long terme. Au-delà des projets actuels, elle vise à accompagner la transformation économique du pays et à contribuer à une prospérité partagée, tant au niveau national qu'au niveau régional, a-t-il conclu. Fin

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