ANTANANARIVO, 22 mai (Xinhua) -- La biodiversité à Madagascar, en tant que "capital naturel", doit être gérée de manière "durable et équitable" au profit de l'unique nature et du peuple malgache, a souligné une experte du Fonds mondial pour la nature (WWF) à Madagascar, à l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité.
Lors d'une interview récemment accordée à Xinhua, la coordinatrice de l'unité d'expertise technique et politique de WWF à Madagascar, Voahirana Randriambola, a souligné l'importance de la biodiversité, qui englobe tous les êtres vivants et les écosystèmes, pour le développement socioéconomique.
Néanmoins, une utilisation excessive et inefficace de ces écosystèmes a provoqué leur déclin à Madagascar et dans le monde entier, a-t-elle déclaré.
Elle a insisté sur l'urgence d'inverser cette tendance afin de garantir la pérennité des sociétés.
D'après Voahirana Randriambola, la contradiction se manifeste lorsque l'utilisation de la biodiversité conduit à son épuisement, négligeant ainsi son rôle crucial en tant que capital nécessaire à cette utilisation.
Afin de résoudre cette contradiction, elle a souligné l'importance de préserver et de restaurer ce "capital naturel", tout en garantissant une utilisation durable et respectueuse de son intégrité.
Des exemples de solutions incluent la mise en place de pratiques de gestion forestière durable, le respect des zones et des périodes de pêche, l'adoption d'approches agroécologiques pour une production alimentaire durable, et l'arrêt de la collecte et du commerce d'espèces menacées, selon Madame Randriambola.
Il est indispensable d'analyser les diverses chaînes de valeur associées à l'utilisation de la biodiversité et de mettre en place des pratiques durables à chaque étape, de l'extraction à la consommation, selon l'avis de Madame Randriambola.
Elle a également souligné l'importance d'inculquer aux touristes le respect des lieux et des coutumes.
D'après l'experte, environ 160 communautés de base à Madagascar sont impliquées dans la préservation des écosystèmes terrestres, marins et côtiers.
Elle a expliqué qu'il était crucial de garantir des sources de revenus durables pour ces communautés.
Le WWF explore des moyens d'intégrer ces communautés dans des chaînes de valeur durables, en particulier en favorisant le tourisme communautaire. Même si cela génère des revenus pour les communautés, il est crucial de s'assurer que l'augmentation du tourisme n'entraîne pas de détérioration des écosystèmes, a-t-elle souligné.
Le WWF à Madagascar s'efforce de gérer de manière durable et équitable le capital naturel du pays, en accordant une attention particulière à la nature et aux habitants, selon l'experte du WWF.
Elle a mentionné que quatre paysages prioritaires avaient été déterminés à cet effet, chacun représentant des écosystèmes terrestres et marins distincts. L'objectif est de garantir la durabilité et la résilience de ces écosystèmes, tout en apportant une amélioration aux conditions de vie des communautés locales et à leur capacité à faire face au changement climatique.
D'après les données de WWF, Madagascar est un pays reconnu pour sa méga-diversité. L'île abrite 26 familles et 470 genres endémiques, et 98 % des mammifères, 91 % des reptiles et 80 % des plantes s'y trouvant ne se trouvent nulle part ailleurs. Fin