PARIS, 24 décembre (Xinhua) -- L'ancien commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a dénoncé mardi soir "un vent de maccarthysme" des Etats-Unis contre la régulation numérique de l'Union européenne, alors que lui et quatre autres personnalités européennes venaient d'être sanctionnés par Washington.
"Un vent de maccarthysme souffle-t-il à nouveau ?", s'est interrogé sur X celui qui a joué un rôle clé dans l'adoption de la Loi sur les services numériques (DSA).
"Pour rappel : 90% du Parlement européen - démocratiquement élu - et les 27 Etats membres à l'unanimité ont voté le DSA. A nos amis américains : la censure n'est pas là où vous le pensez.", a poursuivi l'ancien ministre français.
M. Breton et quatre autres personnalités européennes de la société civile luttant contre la désinformation ont été interdits d'entrée aux Etats-Unis en raison d'une sanction annoncée mardi par le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio pour avoir participé à ce que le chef de la diplomatie américaine a qualifié de "complexe industriel de la censure mondiale".
"Depuis trop longtemps, les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s'opposent. L'administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale", a déclaré mardi M. Rubio sur X.
"Les peuples de l'Europe sont libres et souverains et ne sauraient se faire imposer par d'autres les règles s'appliquant à leur espace numérique", a répliqué mardi soir sur X son homologue français Jean-Noël Barrot, dénonçant "avec la plus grande fermeté" la sanction américaine.
"Aucune sanction ne fera taire la souveraineté des peuples européens", a réagi mercredi sur X Stéphane Séjourné, ancien ministre français devenu vice-président exécutif de la Commission, où il est en charge de la prospérité et de la stratégie industrielle, succédant à M. Breton. "Solidarité totale avec lui et tous les Européens concernés", a-t-il ajouté. Fin
