Le premier Festival de la récolte de l'amitié Chine-Burkina Faso s'est ouvert à Boulbi, dans la région du Kadiogo au Burkina Faso, marquant une nouvelle étape dans la coopération agricole entre les deux pays.
OUAGADOUGOU, 10 novembre (Xinhua) -- Le premier Festival de la récolte de l'amitié Chine-Burkina Faso s'est ouvert à Boulbi, dans la région du Kadiogo au Burkina Faso, marquant une nouvelle étape dans la coopération agricole entre les deux pays.
L'événement, inauguré jeudi, a réuni des responsables chinois et burkinabè, des experts agricoles ainsi qu'une centaine d'agriculteurs locaux à Boulbi, une localité située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la capitale Ouagadougou, qui abrite également une base de démonstration des nouvelles variétés de riz.
L'ambassadeur de Chine au Burkina Faso, Zhao Deyong, et le secrétaire général du ministère burkinabè de l'Agriculture, Gaoussou Sanou, ont officiellement ouvert la cérémonie en coupant les premières gerbes de riz. Les participants ont ensuite visité les parcelles de démonstration présentant 16 nouvelles variétés de riz hybride chinois, observant leur croissance et évaluant les rendements de la saison pluvieuse.
M. Zhao a salué en ces termes la coopération agricole bilatérale : "L'agriculture est la base du développement d'un pays. La Chine continuera à travailler étroitement avec le Burkina Faso pour partager son expérience, approfondir la coopération et aider le pays à atteindre l'autosuffisance alimentaire et la modernisation agricole."
Pour sa part, M. Sanou a souligné l'importance du partenariat pour la sécurité alimentaire nationale : "Trois variétés de riz hybride sélectionnées par les experts chinois ont donné d'excellents résultats lors des essais régionaux (...). Ces variétés, à forte adaptabilité et à haut rendement, complètent efficacement les souches locales."
Le riziculteur Issaka Ouédraogo s'est réjoui : "La récolte de cette année a dépassé toutes les précédentes. Nous sommes très satisfaits des nouvelles variétés. Grâce au travail acharné des experts chinois, nous espérons que la Chine continuera à nous soutenir, car c'est essentiel pour améliorer les rendements et atteindre l'autosuffisance alimentaire."
Le Burkina Faso est depuis longtemps confronté à des pénuries alimentaires, son agriculture pluviale étant vulnérable aux aléas climatiques, à la sécheresse et aux inondations. En tant que denrée de base, le riz joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire nationale, et le gouvernement l'a inscrit comme priorité dans son Plan offensif agropastoral et halieutique 2023-2025, visant l'autosuffisance.
Depuis la reprise des relations diplomatiques en 2018, l'équipe chinoise d'assistance technique agricole a mis en œuvre plusieurs projets d'aide destinés à renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance ruraux au Burkina Faso.
Selon l'équipe chinoise, les deux premières phases des projets ont permis de développer 2.000 hectares de riziculture de bas-fond et d'étendre 30.000 hectares de nouvelles zones de culture. La troisième phase, lancée en mars 2025, mobilise huit experts dans les domaines de la riziculture, de l'irrigation, de la mécanisation agricole, de l'élevage et de la pêche, avec pour objectif de promouvoir le riz hybride à haut rendement, de réduire la pauvreté rurale et d'établir des villages de démonstration ainsi que des zones d'exposition variétale.
Hu Yuzhou, chef de l'équipe technique chinoise, a indiqué que cette année, 95 hectares de riz hybride chinois ont été cultivés dans deux villages pilotes, Nariou (région du Nando) et Kouzoughin (région du Kadiogo), avec un rendement attendu de neuf tonnes à l'hectare, bien supérieur à la moyenne nationale de 2,3 tonnes.
"Depuis le lancement de la troisième phase, l'équipe a formé 1.041 techniciens et agriculteurs locaux, contribuant à la mise en pratique de technologies efficaces", a ajouté M. Hu.
"C'est la première fois que je vois du riz pousser aussi vite et des panicules aussi pleines. Nous croyons que cela va transformer notre manière de cultiver et améliorer nos conditions de vie", a confié Khadija Kiemdé, une agricultrice de Nariou.
A Kouzoughin, le producteur Ousmane Ilboudo a témoigné : "Au début, nous hésitions à abandonner nos variétés locales, mais le riz hybride s'est révélé plus productif, plus résistant à la sécheresse et plus économe en eau. Nous voyons maintenant une réelle occasion d'augmenter notre production ainsi que nos revenus."
Enfin, Nazé Boureima Traoré, chargé de liaison pour la coopération agricole Chine-Burkina Faso au ministère de l'Agriculture, a estimé que ces rendements élevés illustrent le potentiel du partenariat bilatéral : "Ces résultats démontrent clairement l'efficacité de cette coopération et reflètent l'expertise remarquable de la Chine en matière d'innovation agricole."
