BEIJING, 29 octobre (Xinhua) -- La quatrième session plénière du 20e Comité central du Parti communiste chinois (PCC) s'est tenue à Beijing du 20 au 23 octobre 2025. Elle a examiné et adopté les recommandations du Comité sur l'élaboration du 15e Plan quinquennal pour le développement économique et social. Les conclusions de cette session revêtent une importance capitale, non seulement pour la Chine elle-même, mais aussi pour les autres pays souhaitant comprendre sa future trajectoire de croissance et son impact mondial.
VERS UN MODELE FONDE SUR L'INNOVATION ET LA QUALITE
"La modernisation rapide de la Chine m'a profondément impressionné", a déclaré Charles Romain Mbélé, professeur et philosophe camerounais. Il a souligné qu'en 2023, la Chine avait présenté le nouveau concept économique des "forces productives de nouvelle qualité", marquant le passage d'un mode de développement basé sur l'expansion quantitative à un modèle fondé sur l'innovation et la qualité. La Chine poursuit son développement grâce à la qualité, à l'innovation et aux technologies de pointe, avec d'importantes avancées dans les hautes technologies, l'intelligence artificielle, l'économie numérique, les véhicules électriques, la pharmaceutique et les télécommunications.
M. Mbélé a dit souhaiter que "la Chine continue d'approfondir l'innovation et d'élargir l'ouverture dans sa coopération avec les pays africains, de promouvoir sans cesse les échanges et l'apprentissage mutuel".
Et de conclure : "Fondée sur des conceptions intégrant des plans à court, moyen et long terme, cette approche institutionnelle mérite d'être étudiée par nous et peut offrir un enseignement précieux pour la gouvernance des pays africains afin que nous progressions vers une véritable civilisation industrielle et technologique. La Chine et l'Afrique approfondissent leur coopération dans de nombreux domaines tels que les normes techniques et la gouvernance numérique, ce qui contribue à amplifier la voix du Sud global et à promouvoir le développement des pays du Sud global".
DEFINIR UNE DIRECTION AU NIVEAU NATIONAL
Anasth Wilfrid Mbossa, directeur général du groupe de presse public congolais La Nouvelle République, a pour sa part estimé que le quatrième plénum du 20e Comité central du PCC "propose une méthode claire : définir une direction au niveau national, agir au plus près du terrain et suivre des indicateurs simples. L'idée de 'prospérité commune' invite aussi à des mécanismes de solidarité pour les zones éloignées des grands axes, à des implantations industrielles coordonnées entre pays voisins et à des politiques qui aident les PME à franchir les frontières".
"L'expérience chinoise montre que les règles comptent autant que les infrastructures : procédures douanières en ligne, documents électroniques reconnus entre pays et contrôles harmonisés rendent l'intégration tangible au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)" , a-t-il expliqué.
Il a enfin estimé que "le plénum rappelle que 'monter en gamme' signifie produire à la fois plus propre et plus intelligent. L'Initiative la Ceinture et la Route apporte à la ZLECA une valeur d'abord systémique : elle transforme une ambition en dynamique économique. En améliorant la connectivité au sens large - transports, énergie, numérique et services - elle atténue les obstacles diffus qui freinent les échanges et donne de la continuité au marché continental. Dans l'esprit du 4e plénum et de la 'communauté de destin', la coopération Sud-Sud entre la Chine et l'Afrique doit mettre l'accent sur la co-construction plutôt que l'importation de modèles".
LA POLITIQUE D'OUVERTURE, UN ENJEU MAJEUR
De nombreux observateurs, experts et universitaires se sont penchés sur ces conclusions afin d'en comprendre l'ampleur, notamment celle qui porte sur la politique d'ouverture de la Chine. Celle-ci demeure l'un des enjeux majeurs ayant conféré au modèle chinois de développement économique une dimension stratégique au-delà de ses frontières pour englober le monde entier.
A cet égard, l'universitaire tunisien Kamal Ben Younes, président de la Fondation Ibn Rushd pour les études arabes et africaines, a considéré que la Chine, ayant réussi à atteindre des taux de croissance respectables et à établir une ouverture économique mondiale, "pourrait jouer un rôle plus important dans le soutien des trajectoires de développement durable et des partenariats économiques globaux avec tous les acteurs des pays du Sud et du Nord".
Il a ajouté dans une déclaration à Xinhua que cette affirmation "confirme également l'existence d'une volonté politique suprême de soutenir la voie du changement et de la réforme, sur le plan économique et du développement, et de soutenir les efforts des pays du Sud, du Mouvement des non-alignés et des puissances internationales émergentes qui visent à réaliser un plus grand développement et des progrès à l'échelle mondiale".
Le chercheur tunisien Hichem Al-Hajji, vice-président du Centre maghrébin de recherche et d'études, estime que "cette affirmation témoigne avant tout de la confiance dans la solidité et la pérennité du modèle chinois (...) Cela témoigne également de la vision morale profondément ancrée dans l'approche de la République populaire de Chine en matière de relations internationales et d'une foi sincère en l'ouverture, à une époque où certains remettent en cause les règles du libre-échange".
Il a ajouté que "cela signifie que la Chine réaffirme une fois de plus son rôle essentiel dans la construction d'un monde égal et équilibré". Fin
