PARIS, 13 octobre (Xinhua) -- Alors que des dirigeants et de hauts responsables mondiaux se réunissent à Beijing pour le Sommet mondial des femmes les 13 et 14 octobre, Irina Bokova, ancienne directrice générale de l'UNESCO, a appelé à un renouvellement de l'engagement en faveur de l'égalité des genres et a exprimé l'espoir que la Chine continue de jouer un rôle de premier plan dans cet effort mondial.
"Alors que le monde est confronté à des incertitudes économiques, des crises climatiques, des conflits et des inégalités croissantes, renouveler notre engagement en faveur de l'égalité des genres est essentiel pour bâtir un avenir juste et durable", a estimé Mme Bokova dans une interview écrite accordée à Xinhua avant cette réunion de haut niveau.
Ce sommet marque le 30e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de 1995, tenue elle aussi dans la capitale chinoise, qui avait abouti à l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing.
Ayant participé à cette conférence historique en tant que déléguée, Mme Bokova a rappelé que celle-ci avait été révolutionnaire en mettant l'accent sur le rôle des femmes dans les conflits et les crises, ouvrant la voie à l'adoption, en 2000, par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité.
Elle a salué la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, qualifiant celui-ci de "tournant" pour avoir établi que "la pleine réalisation du potentiel des femmes et des filles est une composante à la fois puissante et indispensable d'un développement réussi et durable".
Soulignant le rôle passé de la Chine comme modèle pour ses efforts futurs, Mme Bokova s'est félicitée d'avoir "été témoin du leadership de la Chine dans l'adoption de ces grands documents onusiens".
Elle a également relevé les progrès récents accomplis par la Chine en matière d'égalité des genres, citant le livre blanc intitulé "Les pratiques et les réalisations de la Chine dans le développement global des femmes à la nouvelle ère", qui met en lumière des "avancées majeures" en faveur de l'égalité des genres et de l'autonomisation des femmes.
Elle a ajouté que la Chine avait presque atteint la parité entre les sexes dans l'enseignement supérieur.
Malgré ces avancées, les inégalités systémiques dans le monde continuent d'entraver la pleine participation, le leadership et l'autonomisation des femmes et des filles, a noté Mme Bokova.
"Dix pour cent des femmes dans le monde vivent dans l'extrême pauvreté, plus de 600 millions sont touchées par des conflits et les problèmes de violence, de discrimination et d'inégalité économique persistent", a-t-elle souligné, ajoutant qu'à mesure que les facteurs de stress liés au changement climatique, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur mortelles, s'intensifient, les femmes en subissant les premiers impacts.
Face à ces défis, Mme Bokova a exprimé son vif espoir que le Sommet mondial des femmes "reconfirme l'engagement du Programme d'action de Beijing, ainsi que la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU, et donne à nouveau la priorité au lien entre les femmes, la paix et la sécurité".
"Je crois que tel est l'objectif de cette conférence, et j'espère que la Chine continuera de jouer un rôle de leader dans nombre de ces domaines qui exigent un engagement politique, de la solidarité et des actions concrètes", a-t-elle conclu. Fin
