
(Xinhua/Emmanuel Herman)
DAR ES SALAAM, 9 octobre (Xinhua) -- Au XXIe siècle, il est impossible de construire une vie meilleure sans le progrès global de la cause des femmes, et cela nécessite que les femmes apportent davantage de sagesse et de force, a déclaré Gertrude Mongella, secrétaire générale de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui s'est tenue dans la capitale chinoise, Beijing, en 1995.
"Ce que nous attendons maintenant, c'est la poursuite de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing adoptés lors de cette conférence de 1995", a-t-elle déclaré dans une interview accordée à Xinhua.
Alors que le monde célèbre le 30e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, Beijing doit accueillir lundi et mardi prochains la Réunion mondiale des dirigeants sur les femmes, à laquelle Mme Mongella doit participer.
"J'ai toujours souligné que j'avais rapporté la Déclaration et le Programme d'action de Beijing chez moi. J'espère voir davantage d''actions de Beijing' prendre racine en Tanzanie", a-t-elle dit, soulignant qu'après la conférence de 1995, elle avait immédiatement ramené ces deux documents essentiels en Afrique.
"Après avoir assisté à la conférence de Beijing, je suis retournée en Tanzanie et, lors d'un événement destiné aux femmes, j'ai remis les documents relatifs à la Déclaration et au Programme d'action de Beijing au président de l'époque, Benjamin Mkapa. Je pense que ce que veulent les femmes, c'est voir ces idées mises en œuvre", a poursuivi Mme Mongella.
Elle a rappelé que pendant la conférence de Beijing, les sociétés commençaient à encourager les femmes à accéder aux ordinateurs et aux technologies de l'information, et qu'en Afrique, les femmes étaient souvent laissées pour compte, car beaucoup d'entre elles ne possédaient pas les compétences de base en lecture, écriture et calcul.
L'alphabétisation et l'éducation de base sont les maillons clés qui permettent l'autonomisation, a-t-elle indiqué.
"Les Chinoises que je connais sont travailleuses et participent depuis longtemps au développement industriel. J'ai souvent assisté à des activités impliquant des Chinoises dans l'éducation et l'industrie, en particulier dans le secteur textile. Il convient de noter qu'elles participent également aux progrès continus de la Chine dans le domaine des sciences et des technologies", a-t-elle dit, ajoutant que ces observations avaient renforcé sa confiance dans le pouvoir et la créativité des femmes chinoises.
"Le développement des femmes doit suivre le rythme du développement mondial. Le monde change rapidement, la technologie évolue rapidement, les technologies de l'information progressent. Nous sommes même entrés dans l'ère de l'intelligence artificielle. Alors que le monde entre dans la nouvelle ère des technologies de l'information, les femmes doivent en faire partie. Si nous sommes absentes, nous ne pourrons pas faire face. C'est pourquoi je pense que lorsque nous retournerons à Beijing, nous devrons examiner ces questions très sérieusement", a-t-elle noté.
Mme Mongella a exhorté les gouvernements et les sociétés à redoubler d'efforts pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d'action de Beijing et a exprimé l'espoir que les femmes chinoises et africaines travailleront ensemble pour partager des informations, des connaissances et des technologies, afin que le monde puisse progresser ensemble.
Grâce à la technologie Juncao enseignée par des experts chinois, de nombreuses femmes tanzaniennes ont progressivement trouvé un moyen de sortir de la pauvreté et de prospérer, a-t-elle souligné. "En tirant parti de la technologie Juncao, les femmes tanzaniennes ont découvert un nouvel espoir et une nouvelle confiance dans le développement et ont franchi une étape importante vers l'autonomie et l'émancipation".
En 1995, Mme Mongella a occupé le poste de secrétaire générale de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et a continué à travailler au sein du système des Nations Unies sur le développement des femmes après la conférence. "Dans le cadre de mon travail de toute une vie pour faire avancer la cause des femmes, j'ai principalement accompli deux choses : faire entendre la voix des femmes à des tables plus importantes et ramener le consensus des conférences dans les communautés", a-t-elle dit.
"Maintenant que nous nous réunissons à nouveau, nous devons identifier les indicateurs qui progressent et ceux qui reculent ; nous devons véritablement mettre en œuvre l'esprit des documents ; et nous devons impliquer les hommes et les garçons en tant que partenaires, plutôt que de traiter l'égalité entre les genres comme une 'prestation individuelle' des femmes", a-t-elle ajouté.
"En termes simples, Beijing nous a donné le plan directeur ; le sommet d'aujourd'hui vise à mettre à jour ce plan et à superviser le chantier", a-t-elle conclu. Fin
