LANZHOU, 8 juillet (Xinhua) -- La superficie des prairies artificielles sur le plateau Qinghai-Tibet a été multipliée par 2,4 en 34 ans, entre 1988 et 2021, avec une croissance annuelle moyenne de 33.500 hectares, selon les dernières recherches menées par le Laboratoire national pour l'innovation en matière de semences fourragères et les écosystèmes pastoraux de l'Université de Lanzhou et l'équipe du professeur He Jinsheng de l'Université de Beijing.
Sur la base de données obtenues par télédétection satellitaire, l'équipe a constitué un ensemble de données à résolution de 30 mètres couvrant les prairies artificielles du plateau, pour une période allant de 1988 à 2021. Ce travail leur a permis d'identifier les principaux types de prairies artificielles du lieu, ainsi que leurs caractéristiques spatio-temporelles.
Les prairies artificielles, comme leur nom l'indique, sont créées à l'aide de procédés agricoles et gérées de manière intensive par le biais de méthodes de culture telles que l'ensemencement, l'irrigation et la fertilisation.
Comparées aux prairies naturelles, elles présentent une productivité et un rendement en fourrage plus élevés, mais une biodiversité réduite, une stabilité plus faible, et une forte dépendance à l'intervention humaine pour l'entretien.
Les recherches montrent qu'en 2021, la province du Qinghai et la région autonome du Xizang comptaient au total 1,57 million d'hectares de prairies artificielles, dont environ 70% situées au Qinghai et 30% au Xizang.
Sous l'effet du changement climatique et de l'intensification des activités humaines, les prairies naturelles de certaines régions du plateau Qinghai-Tibet ont subi divers degrés de dégradation. En tant que complément important aux prairies naturelles, les prairies artificielles se sont développées rapidement, mais elles suscitent toutefois des préoccupations quant à leurs impacts écologiques. Les chercheurs estiment dans ce contexte que la valeur écologique des prairies artificielles doit être envisagée de manière dialectique.
"D'une part, les prairies artificielles ont une productivité élevée et peuvent compenser l'insuffisance des ressources en prairies naturelles, en particulier pour répondre aux besoins en fourrage des bovins et des ovins en hiver, et aident ainsi à réduire la surexploitation des prairies naturelles. D'autre part, leur développement dans les zones écologiquement fragiles en haute altitude doit être abordé avec prudence, car le sol se forme très lentement dans ces régions et l'implantation de prairies artificielles pourrait facilement entraîner la désertification et la dégradation des écosystèmes pastoraux", a déclaré He Jinsheng.■
