La troisième conférence des Nations Unies sur l'océan (UNOC3) s'est achevée vendredi à Nice, ville côtière du sud de la France, avec l'adoption d'une déclaration politique convenue entre les gouvernements, les engageant à prendre des mesures urgentes, fondées sur le multilatéralisme et la science, pour conserver et utiliser durablement l'océan.
NICE, (France), 13 juin (Xinhua) -- La troisième conférence des Nations Unies sur l'océan (UNOC3) s'est achevée vendredi à Nice, ville côtière du sud de la France, avec l'adoption d'une déclaration politique convenue entre les gouvernements, les engageant à prendre des mesures urgentes, fondées sur le multilatéralisme et la science, pour conserver et utiliser durablement l'océan.
Selon le décompte du ministère français des Affaires étrangères, une centaine de pays sont représentés à la conférence de Nice, dont plus de 50 dirigeants nationaux. Une participation bien plus importante que lors des deux éditions précédentes, à New York en 2017 et à Lisbonne en 2022, démontrant "l'engagement fort des pays" à l'action de l'océan, s'est félicité devant la presse le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
Des acteurs du domaine de l'océan s'attendaient initialement à une absence des Etats-Unis à l'UNOC3, après avoir assisté, en janvier, l'annonce d'un nouveau retrait américain de l'Accord de Paris, ainsi que l'adoption, en mai, de l'accord mondial sur les pandémies malgré le retrait des négociations décidé par Washington. Finalement, ils ont été représentés, mais seulement à "un niveau technique et de travail", a précisé le président français, Emmanuel Macron.
"Ce n'est pas une surprise, on sait la position de l'administration américaine sur ces sujets. Est-ce que ça doit nous empêcher de bouger ? Non !" a affirmé devant la presse le dirigeant du pays-hôte.
Au cours de la conférence de Nice, "multilatéralisme" a été le mot-clé dans le discours de plusieurs personnalités politiques, notamment le secrétaire général de l'ONU, les présidents de la France et du Costa Rica, deux pays-organisateurs de la conférence, ainsi que le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui accueillira la prochaine COP sur le changement climatique. "Aujourd'hui, la menace de l'unilatéralisme pèse sur l'océan. Nous ne pouvons pas permettre que ce qui est arrivé au commerce international arrive à l'océan", a martelé M. Lula.
La déclaration politique finale reconnaît également le rôle fondamental des "meilleures sciences et connaissances disponibles" sur lesquelles "l'action pour l'océan doit se fonder". En effet, en amont de l'UNOC3, s'est tenu à Nice One Ocean Science Congress (OOSC) qui a rassemblé plus de 2.000 chercheurs pour débattre et formuler les recommandations scientifiques aux décideurs politiques.
Néanmoins, des scientifiques de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), attendus par leurs collègues internationaux, ont dû se désister au rendez-vous à cause de la vague de licenciements dans les agences fédérales initiée par la nouvelle administration américaine, a-t-on appris du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de la France, co-organisateur de l'OOSC.
NOAA est confrontée à une réduction de 25% de son budget pour l'année fiscale 2025, et plus de 1.500 membres du personnel ont été licenciés ou conseillés de partir à la retraite, a rapporté un article paru fin mai dans la revue britannique Nature Ecology & Evolution. Les seize scientifiques internationaux qui ont signé l'article prévoient ainsi "de graves perturbations des prévisions opérationnelles, de l'assimilation des données, et de la collaboration internationale" dans le domaine de l'océan.
L'actuelle orientation politique américaine nuit au développement de la science de l'océan et à la coopération internationale, toutes deux "essentielles pour la conservation du milieu marin, la gestion durable des ressources et la résilience climatique à l'échelle mondiale", entravant "le progrès pour réaliser l'Objectif de développement durable 14 (la vie aquatique) et l'agenda mondial sur l'océan dans son ensemble", déplore le même article.
Si les Etats-Unis étaient suffisamment confiants, ils devraient être capables de "reconnaître qu'ils partagent la planète avec d'autres nations, et qu'ils doivent partager la responsabilité de la gestion de la planète", a observé à Xinhua Edward Allison, scientifique principal chez WorldFish Center.
