TEHERAN, 12 juin (Xinhua) -- L'Iran a promis jeudi de prendre des contre-mesures après que le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution déclarant formellement que Téhéran ne respectait pas ses obligations en matière de non-prolifération pour la première fois depuis 2005.
En réponse, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a publié des directives pour créer un nouveau centre d'enrichissement de l'uranium dans une zone sûre et remplacer les centrifugeuses à gaz de première génération de l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow, dans la province centrale de Qom, par des centrifugeuses modernes de sixième génération.
Le ministère iranien des Affaires étrangères et l'OIEA ont publié une déclaration commune, affirmant que l'Iran n'avait pas d'autre choix que de répondre à cette résolution "politique" et que d'autres contre-mesures étaient également prévues et seraient annoncées ultérieurement.
La déclaration décrit cette résolution proposée par les Etats-Unis et trois pays européens - la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne - comme "manquant de bases techniques et juridiques et utilisant abusivement le conseil comme outil pour atteindre leurs objectifs politiques".
Jeudi également, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a rejeté les affirmations contenues dans la résolution de l'AIEA, les qualifiant de "totalement infondées et fabriquées", et a réaffirmé les droits de l'Iran à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
Téhéran n'a pas indiqué comment l'adoption de la résolution de l'AIEA affecterait le sixième cycle de négociations nucléaires avec les Etats-Unis, prévu dimanche à Oman.
Plus tôt dans la journée, le conseil de l'AIEA avait adopté cette résolution par 19 voix contre 3 et 11 abstentions.
La résolution doit préparer le terrain pour déclencher le mécanisme du "snapback", une clause de l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales qui permet aux autres parties de réimposer toutes les sanctions internationales si l'Iran ne respecte pas l'accord.
Elle a été adoptée à la suite d'un récent rapport de l'AIEA qui a affirmé que l'Iran n'avait pas fourni d'explications crédibles sur les traces d'uranium trouvées dans trois sites non déclarés, a accusé le pays de fournir une coopération "moins que satisfaisante" et a exprimé son inquiétude quant à son stock d'uranium enrichi jusqu'à 60%. Depuis la publication du rapport, les responsables iraniens n'ont cessé de rejeter ces allégations. Fin
