Un juge fédéral a rejeté mardi après-midi la demande d'urgence du gouverneur de Californie Gavin Newsom visant à empêcher l'administration Trump de déployer immédiatement des forces militaires à Los Angeles.
SACRAMENTO (Etats-Unis), 10 juin (Xinhua) -- Un juge fédéral a rejeté mardi après-midi la demande d'urgence du gouverneur de Californie Gavin Newsom visant à empêcher l'administration Trump de déployer immédiatement des forces militaires à Los Angeles, portant un coup aux efforts de l'Etat pour contester l'autorité fédérale sur les opérations militaires nationales.
Le juge de district Charles Breyer a refusé d'émettre une ordonnance de restriction temporaire qui aurait immédiatement empêché quelque 4.000 soldats de la Garde nationale et 700 marines de patrouiller dans la ville. Au lieu de cela, M. Breyer a accordé à l'administration Trump jusqu'à 14H00 mercredi pour déposer sa réponse à la motion d'urgence de la Californie.
La décision a été rendue après que les autorités californiennes ont fait valoir que le déploiement du président Donald Trump était contraire à la législation fédérale, et notamment à la loi Posse Comitatus, qui interdit aux forces armées en service actif d'assurer le maintien de l'ordre civil.
M. Newsom et le procureur général Rob Bonta ont affirmé dans la motion de mardi matin que la présence militaire créait un "préjudice immédiat et irréparable" à la souveraineté de l'Etat.
Les avocats du gouvernement fédéral ont répliqué en qualifiant la demande de M. Newsom de "juridiquement sans valeur" et ont averti que le blocage du déploiement serait "extraordinaire, sans précédent et dangereux".
Ils ont fait valoir qu'une telle action "mettrait en péril la sécurité du personnel du ministère de la Sécurité intérieure et entraverait la capacité du gouvernement fédéral à mener à bien ses opérations".
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé que la mission militaire se poursuivrait pendant 60 jours, à un coût estimé à 134 millions de dollars américains. Ce déploiement représente l'une des plus importantes opérations militaires nationales de ces dernières années.
M. Breyer, qui est le frère du juge à la retraite Stephen Breyer de la Cour suprême, a prévu une audience à 13H30 jeudi, heure locale, pour examiner la motion californienne. L'administration Trump doit déposer son mémoire d'opposition avant 11H00 mercredi, heure locale, et la Californie est autorisée à y répondre d'ici jeudi matin.
Si M. Breyer se prononce en défaveur de la Californie, l'Etat pourrait faire appel auprès de la cour d'appel du 9e circuit des Etats-Unis, qui compte une faible majorité de membres démocrates. L'action en justice intentée par la Californie pour contester la constitutionnalité du déploiement se poursuivra, quelle que soit l'issue de l'ordonnance d'interdiction temporaire.■
