L'Etat américain de Californie a intenté lundi un procès à l'administration Trump pour avoir déployé la Garde nationale de l'Etat à Los Angeles dans le contexte de manifestations contre les raids fédéraux en matière d'immigration.
SACRAMENTO (Etats-Unis), 9 juin (Xinhua) -- L'Etat américain de Californie a intenté lundi un procès à l'administration Trump pour avoir déployé la Garde nationale de l'Etat à Los Angeles dans le contexte de manifestations contre les raids fédéraux en matière d'immigration, qualifiant ce geste de "pas incontestable vers l'autoritarisme".
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, et le procureur général de Californie, Rob Bonta, ont annoncé lundi avoir intenté une action en justice contre l'administration Trump pour mettre fin à la "prise de contrôle illégale et inutile" de la Garde nationale de l'Etat, qui, selon eux, "a inutilement aggravé le chaos et la violence dans la région de Los Angeles".
L'action en justice, qui cite le président Donald Trump, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le ministère de la Défense, affirme que la prise de contrôle viole la Constitution des Etats-Unis et outrepasse l'autorité du président en vertu du Titre 10, non seulement parce que la prise de contrôle a eu lieu sans le consentement du gouverneur, comme l'exige la loi fédérale, mais aussi parce qu'elle était injustifiée, selon un communiqué de presse publié lundi par le bureau du gouverneur.
Les manifestations ont d'abord été organisées en réaction aux opérations de contrôle de l'immigration. Ces derniers jours, les responsables de l'administration ont concentré leurs efforts sur les grandes villes dirigées par des démocrates, notamment Los Angeles, Chicago et New York.
Les tensions entre manifestants et forces de l'ordre se sont aggravées vendredi, certains manifestants ayant jeté des objets et la police ayant répondu par des balles au poivre et des grenades incapacitantes.
En réponse, M. Trump a ordonné samedi le déploiement de 2.000 membres de la Garde nationale. Les manifestations se sont encore intensifiées dimanche, avec des foules de plus en plus nombreuses et des confrontations accrues entre les manifestants et les forces de l'ordre.
"L'ordre du président Trump d'appeler des troupes fédérales de la Garde nationale à Los Angeles - malgré les objections du gouverneur et des forces de l'ordre locales - est inutile et contre-productif", a déclaré lundi M. Bonta dans un communiqué.
"Le président tente de fabriquer le chaos et la crise sur le terrain à ses propres fins politiques. La fédéralisation de la Garde nationale californienne est un abus de pouvoir du président en vertu de la loi, et nous ne le prenons pas à la légère. Nous demandons à un tribunal de mettre un terme à cet ordre illégal et sans précédent", a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Newsom a déclaré que le déploiement de la Garde nationale était une "crise fabriquée". "C'est un pas incontestable vers l'autoritarisme", a-t-il martelé.
A la suite de l'annonce de l'action en justice, M. Trump a indiqué sur les réseaux sociaux que son administration riposterait si les manifestants "crachaient" sur les membres de la Garde nationale.
"Je vous promets qu'ils seront frappés plus durement qu'ils ne l'ont jamais été", a-t-il écrit. "Un tel manque de respect ne sera pas toléré !"
Lundi, M. Trump a suggéré que M. Newsom soit arrêté. En réponse, M. Newsom a déclaré sur les réseaux sociaux : "Le président des Etats-Unis vient d'appeler à l'arrestation d'un gouverneur en exercice. C'est un jour que j'espérais ne jamais voir en Amérique".
