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(Multimédia) ZOOM AFRIQUE : l'IA, nouvelle frontière de la coopération sino-africaine

French.news.cn | 2025-03-17 à 14:59

Photo prise le 17 février 2025 montrant une personne utilisant l'application DeepSeek sur un portable. (Xinhua/Huang Zongzhi)

Il y a peu, le modèle chinois d'intelligence artificielle (IA) DeepSeek a attiré l'attention du monde entier grâce à son faible coût, ses hautes performances et son mode open source. En Afrique, il fait également l'objet d'un débat animé. Les médias et les initiés du secteur ont estimé que l'introduction de DeepSeek a suscité "l'espoir africain", prouvant que l'IA ne sera pas monopolisée par les pays occidentaux, ce qui pourrait "inspirer une nouvelle vague d'innovation sur le continent".

NAIROBI/BEIJING, 17 mars (Xinhua) -- Il y a peu, le modèle chinois d'intelligence artificielle (IA) DeepSeek a attiré l'attention du monde entier grâce à son faible coût, ses hautes performances et son mode open source. En Afrique, il fait également l'objet d'un débat animé. Les médias et les initiés du secteur ont estimé que l'introduction de DeepSeek a suscité "l'espoir africain", prouvant que l'IA ne sera pas monopolisée par les pays occidentaux, ce qui pourrait "inspirer une nouvelle vague d'innovation sur le continent".


L'IA DE LA CHINE STIMULE L'INNOVATION AFRICAINE


"Imaginez des outils alimentés par l'IA aidant les agriculteurs à optimiser le rendement de leurs cultures, ou des chatbots fournissant des conseils en matière de soins dans les villages isolés. Imaginez des plateformes d'éducation pilotées par l'IA qui enseignent aux enfants dans les zones rurales. Ce n'est pas de la science-fiction : c'est l'avenir que DeepSeek pourrait aider à construire", décrit un article publié sur AI Mind, intitulé "Comment DeepSeek pourrait apporter la révolution de l'IA en Afrique".

Selon un autre article d'African Business, DeepSeek, en tant que modèle d'IA plus économique, a suscité "l'espoir des Africains".

L'article cite Kennedy Chengeta, un entrepreneur et universitaire spécialisé dans l'IA basé à Pretoria, qui affirme que "le coût a été l'un des obstacles les plus importants à l'adoption de l'IA en Afrique", et qu'en offrant des modèles pré-entraînés abordables qui nécessitent moins de puissance de calcul, DeepSeek "permet aux entreprises d'adopter l'IA sans avoir besoin d'investir de manière significative dans l'infrastructure ou le talent".

Pour M. Chengeta, "cela pourrait mettre les PME et les entrepreneurs sur un pied d'égalité, en leur permettant de développer des solutions innovantes adaptées aux besoins locaux".

Sur le marché mondial de l'IA, les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux ont longtemps dominé, tandis que ceux du Sud, tels que les pays africains, sont souvent marginalisés. DeepSeek est donc salué par l'hebdomadaire Vellum Kenya comme la preuve que "l'innovation en matière d'IA n'est pas l'apanage de la Silicon Valley".

Comme l'indique un autre média kenyan, Techish, la nature open source de DeepSeek "facilite non seulement l'adoption, mais encourage également la personnalisation locale. Les développeurs de diverses régions peuvent adapter la plateforme pour répondre à des besoins spécifiques, ce qui favorise l'innovation adaptée aux défis locaux".

L'adoption par la Chine de l'IA open source pourrait la positionner en tant que championne de l'innovation collaborative et mondiale, commente Techish.

Selon The African Gazette, ce qui distingue vraiment l'IA chinoise, c'est "son engagement en faveur de la localisation. Qu'il s'agisse d'analyser des données agricoles en swahili ou de diagnostiquer des maladies dans des cliniques éloignées, DeepSeek est conçu pour servir les populations défavorisées".

DeepSeek traite "l'inclusivité comme jamais auparavant", ce qui est "un argument de vente important pour les marchés expansifs du Sud global", a estimé The African Gazette.

Un garçon essaie une tablette tactile équipée de l'intelligence artificielle (IA) pour l'assistance à l'apprentissage lors de la 7e Exposition mondiale de la voix (World Voice Expo) à Hefei, chef-lieu de la province chinoise de l'Anhui (est), le 24 octobre 2024. (Xinhua/Fu Tian)


LE DEVELOPPEMENT DE L'IA EN AFRIQUE PREND DE LA VITESSE


Aujourd'hui, le continent africain est en cours d'industrialisation et d'urbanisation et compte une importante population jeune, ce qui en fait un point chaud pour le développement et l'application de l'IA.

L'Afrique ne représente que 2,5% du marché mondial de l'IA, mais des estimations récentes suggèrent que l'IA pourrait accroître l'économie africaine de 2.900 milliards de dollars d'ici 2030, ce qui équivaut à une augmentation de la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) de 3%, selon une évaluation du Global System for Mobile Communications (système mondial de communications mobiles).

Statista, une société allemande d'analyse de données, prévoit que la taille du marché africain de l'IA atteindra 4,92 milliards de dollars en 2025 et devrait afficher un taux de croissance annuel de 27,42% entre 2025 et 2030, soit un volume de marché de 16,53 milliards de dollars d'ici 2030.

Les données de l'Union africaine montrent qu'il y a déjà plus de 2.400 organisations qui travaillent sur l'innovation en matière d'IA en Afrique, dont 41% sont des startups opérant dans divers secteurs, y compris la santé, l'agriculture, l'éducation, le droit et l'assurance.

Ces dernières années, l'Algérie, le Bénin, l'Egypte, Maurice, le Rwanda et le Sénégal ont élaboré des stratégies autonomes en matière d'IA, tandis que d'autres, comme l'Afrique du Sud, le Kenya et l'Ouganda, abordent l'IA en combinaison avec d'autres technologies émergentes, comme la blockchain, ou dans le contexte de la quatrième révolution industrielle, selon l'UA.

Des invités participent à un sommet technologique international co-organisé par le Centre de Calcul El-Khawarizmi (CCK) de la Tunisie et le géant chinois Huawei à Tunis, en Tunisie, le 10 décembre 2024. (Xinhua/Adel Ezzine)


PARTENARIAT CHINE-AFRIQUE POUR COMBLER LE FOSSE NUMERIQUE


Ces dernières années, l'IA est devenue l'un des nouveaux points de croissance de la coopération entre la Chine et l'Afrique. Elle a aidé l'Afrique à combler la fracture numérique et à accélérer la modernisation en termes de construction d'infrastructures numériques, de formation des talents et d'applications de l'IA.

En ce qui concerne la construction d'infrastructures numériques, depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine, les entreprises chinoises ont aidé les pays africains à construire et à moderniser 66.000 kilomètres de nouvelles lignes de transmission et 150.000 kilomètres de réseaux dorsaux de communication, et ont bâti un grand nombre de sites de réseaux sans fil et de réseaux mobiles à haut débit.

En outre, les entreprises chinoises ont déployé un certain nombre de centres de données à grande échelle en Afrique pour fournir des services d'informatique en nuage.

En termes d'applications de l'IA, au Kenya, par exemple, Huawei coopère avec le gouvernement local pour l'utiliser afin d'optimiser la gestion du trafic urbain et d'améliorer l'efficacité grâce à une surveillance intelligente. En Ethiopie, la société chinoise d'IA 4Paradigm a construit un système de gestion de la maintenance assistée par ordinateur pour la centrale hydroélectrique éthiopienne Gibe III, qui améliore considérablement l'efficacité de l'exploitation, de la maintenance et de la production de la centrale hydroélectrique.

Sun Hong, directrice adjointe de l'Institut d'études africaines de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, a affirmé que l'application de l'IA pourrait contribuer à moderniser les industries traditionnelles de l'Afrique dans des domaines tels que l'industrie manufacturière et l'agriculture, ainsi qu'à aider les pays africains à numériser et à rendre intelligents les services publics tout en promouvant la modernisation du système de gouvernance.

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