(Multimédia) Le Li Jin de Hainan, "fossile vivant" de l'industrie textile, réinterprété par une styliste belge, marque la Fashion Week de Paris (REPORTAGE) - Xinhua - french.news.cn

(Multimédia) Le Li Jin de Hainan, "fossile vivant" de l'industrie textile, réinterprété par une styliste belge, marque la Fashion Week de Paris (REPORTAGE)

French.news.cn | 2025-03-13 à 09:21

Photo prise le 20 décembre 2024 montrant des femmes du groupe ethnique Li faisant une démonstration de techniques de "Li Jin", ou brocart Li, un tissage à la main, lors de la Conférence commerciale internationale sur la propriété intellectuelle à Haikou, chef-lieu de la province chinoise de Hainan. (Xinhua/Pu Xiaoxu)

A la clôture de la Fashion Week de Paris ce mardi, la styliste belge Véronique Leroy a fait fouler le podium à une réinterprétation audacieuse du "Li Jin", un tissage à la main classé au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, transmis depuis des siècles par les femmes de la communauté Li, de la région de la forêt tropicale de Wuzhishan, au sud de la Chine, sur l'île de Hainan.

PARIS, 12 mars (Xinhua) -- A la clôture de la Fashion Week de Paris ce mardi, la styliste belge Véronique Leroy a fait fouler le podium à une réinterprétation audacieuse du "Li Jin", un tissage à la main classé au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, transmis depuis des siècles par les femmes de la communauté Li, de la région de la forêt tropicale de Wuzhishan, au sud de la Chine, sur l'île de Hainan.

Grâce à la technique du jacquard, Véronique Leroy a insufflé les motifs ancestraux du Li Jin, ou brocart Li, dans des blousons structurés, créant un tissage transculturel où chaque pièce devient un "musée ambulant".

"J'ai réutilisé les motifs. Je les ai agrandis, déformés, répétés et utilisés de mille manières, tout en respectant leur essence", a-t-elle confié à Xinhua, soulignant que la collection a été conçue in situ dans les ateliers Li avec des matériaux traditionnels. "Cela a permis une inspiration authentiquement ethnique, sans folklore inopportun."

Le Li Jin est l'un des plus anciens savoir-faire en matière de teinture et de broderie de coton en Chine, voire dans le monde, et est considéré comme le "fossile vivant" de l'industrie textile. Il y a 3 000 ans déjà, le peuple Li a commencé à utiliser les techniques de filage, de teinture, de tissage et de broderie. Faute de système d'écriture, les motifs brodés deviennent des supports narratifs uniques, véhiculant l'histoire et les mythes fondateurs de leur culture.

Les techniques présentées par des artisanes de la communauté Li après le défilé, notamment la broderie double face et le tissage jacquard simple face, étaient traditionnellement transmises de mère en fille dès la petite enfance, par le biais d'enseignements oraux et de démonstrations personnelles.

Ce tissage aux baguettes sur métiers de bambou inclinés mobilise jusqu'à 3 000 fils pour créer en relief dragons, phénix ou vagues sacrées -- prouesse technique alliant teintures végétales et filage manuel.

La mannequin Marie-Sophie Wilson, ayant arpenté le podium, a salué ce métissage : "Je suis fascinée par les artisans travaillant de leurs mains -- bois, terre, textile... Ce dialogue entre leur héritage et la vision de Véronique crée une beauté universelle."

Pour la chanteuse française Joyce Jonathan, elle-même en tenue Li Jin lors de ses interviews, la collection de Véronique Leroy est une démonstration que la mode, lorsqu'elle s'ancre dans la mémoire collective, transcende les frontières.

"On y ressent une profondeur historique, mais aussi une modernité intemporelle", a-t-elle dit. "Le patrimoine immatériel, ce sont des idées qui persistent. Porter le Li Jin, c'est vivre un plaisir à la fois éphémère et éternel."

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