BOGOTA, 21 février (Xinhua) -- "Ils nous ont traités comme des animaux", a déclaré Diana Carolina Robin Jodeci, une migrante colombienne âgée de 38 ans expulsée, se souvenant du temps qu'elle a passé en détention aux Etats-Unis avant d'être renvoyée dans son pays.
Diana, qui faisait partie d'un groupe de femmes menottées dans un bus pendant plus d'une heure alors qu'elles attendaient d'être expulsées, a rappelé qu'on leur refusait l'accès aux toilettes alors que l'air conditionné fonctionnait à plein régime, les faisant trembler.
"Il y avait des enfants dans le bus, certains étaient sur le point de vomir, mais les agents américains s'en moquaient", a-t-elle rappelé. "Finalement, nous n'avons pas eu d'autre choix que de nous aider mutuellement à nous soulager dans le bus. C'était humiliant."
Diana a expliqué qu'elle avait été arrêtée le 18 janvier et qu'elle a été détenue dans un centre de détention frontalier américain, communément appelé "hielera" ("glacière" en espagnol), avec une soixantaine d'autres femmes entassées dans une seule pièce, où on leur donnait de la nourriture à peine comestible.
"Le petit déjeuner à 6H00 était une tortilla avec des œufs et des saucisses qui avaient déjà tourné. Le déjeuner à 14H00 était une autre tortilla, mais avec plus d'assaisonnement. Le dîner, à 22H00, était un sandwich à la dinde, mais la viande était pourrie, verte, abîmée et aigre", a-t-elle précisé.
Selon les services d'immigration de Colombie, 867 ressortissants colombiens ont été expulsés des Etats-Unis le 14 février. La plupart d'entre eux ont été expulsés dans le cadre des politiques d'immigration plus strictes mises en place par l'administration Trump.
Les gouvernements colombien et brésilien se sont tous deux plaints de la manière dont les Etats-Unis traitaient les personnes expulsées, affirmant qu'elles étaient soumises à des traitements inhumains et dégradants.
Le mois dernier, le président colombien Gustavo Petro a refusé l'entrée d'un avion militaire américain transportant des expulsés, invoquant des traitements dégradants à bord. L'action de M. Petro a conduit à une impasse commerciale avec M. Trump, qui a pris fin lorsque Bogota a annoncé qu'il utiliserait ses propres avions pour transporter les personnes renvoyées.
Diana a finalement été expulsée le 29 janvier à bord d'un avion militaire de la Force aérienne colombienne (FAC).
"Nous avons finalement été soulagés lorsque nous avons vu les officiers de la FAC", a-t-elle dit.
Daniel Arturo Vazquez, 40 ans, qui a été expulsé un jour plus tôt, a décrit près de dix jours de détention à la "hielera" comme un cauchemar. Il a signalé que les détenus étaient enchaînés, réveillés la nuit à plusieurs reprises pour des contrôles, et insultés par les agents et qu'on leur donnait peu de nourriture, qui était presque immangeable.
Beaucoup de migrants expulsés sont des parents de jeunes enfants, et beaucoup d'enfants ne comprenaient pas pourquoi leurs parents étaient menottés, demandant continuellement s'ils avaient commis des crimes, a-t-il dit.
Greiny Jaime Bayona, une mère célibataire de 23 ans expulsée le même jour que Daniel, a mentionné qu'elle était soulagée d'être rentrée chez elle. "Au moins, je suis revenue en un seul morceau. C'est quelque chose dont on peut être reconnaissant". Fin
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