Les propos sur la bande de Gaza, tenus mardi par le président américain Donald Trump, ont suscité de nombreuses critiques en Europe, tandis que des responsables et des experts européens soulignent l'importance de la solution à deux Etats pour la question palestinienne.
BRUXELLES, 5 février (Xinhua) -- Les propos sur la bande de Gaza, tenus mardi par le président américain Donald Trump, ont suscité de nombreuses critiques en Europe, tandis que des responsables et des experts européens soulignent l'importance de la solution à deux Etats pour la question palestinienne.
M. Trump a déclaré mardi que les Etats-Unis prendraient possession de la bande de Gaza et la reconstruiraient une fois que les Palestiniens auraient été relocalisés ailleurs.
Il a fait ces remarques lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sans fournir de détails sur la méthode de procédure de réinstallation.
"L'UE (Union européenne) reste fermement engagée à une solution à deux Etats, que nous croyons être la seule voie vers la paix à long terme pour les Israéliens et les Palestiniens", a déclaré un porte-parole de l'UE cité par les médias locaux, ajoutant que "Gaza fait partie intégrante d'un futur Etat palestinien".
Selon le bureau présidentiel français de l'Elysée, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et ils ont souligné que tout "déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie serait inacceptable", indiquant qu'il s'agirait d'une violation grave du droit international et d'une entrave à la solution à deux Etats.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré que "la France continuera à se mobiliser pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, la seule qui puisse garantir la paix et la sécurité sur le long terme aux Israéliens et aux Palestiniens".
La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a estimé que les déclarations de M. Trump sur Gaza étaient "dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix".
"La France est opposée pleinement aux déplacements des populations", a-t-elle déclaré, ajoutant que "nous nous en tenons à notre politique qui est : pas de déplacement des populations, la recherche d'un cessez-le-feu temporaire vers un processus de paix et une solution à deux Etats".
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a publié une déclaration sur l'avenir de la bande de Gaza, soulignant qu'une solution ne devrait pas être mise en place sans consulter les Palestiniens.
Déplacer la population civile palestinienne de Gaza serait non seulement une violation du droit international, mais également conduirait à de nouvelles souffrances et haines, a-t-elle noté, ajoutant qu'une solution à deux Etats restait la seule solution permettant aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre dans la paix, la sécurité et la dignité.
"Pour les Néerlandais, il ne fait aucun doute : Gaza appartient aux Palestiniens", a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, dans un communiqué. "Notre position est et reste inchangé : les Néerlandais soutiennent une solution à deux Etats. Cela veut dire un Etat palestinien indépendant et viable avec un Israël sécurisé".
La ministre slovène des Affaires étrangères, Tanja Fajon, a déclaré que le déplacement forcé des Palestiniens était une "mesure inacceptable qui va à l'encontre du droit international et qui accroîtrait seulement les tensions au Moyen-Orient". Elle a réitéré que les frontières ne devaient pas être changées de force, tout en appelant à une solution à deux Etats.
Le président finlandais, Alexander Stubb, a souligné que la Finlande continuait de soutenir la solution à deux Etats. "La Finlande soutient l'indépendance des pays, leur autodétermination, indépendance et inviolabilité", a précisé M. Stubb.
Les remarques de M. Trump concernant la bande de Gaza sont "absurdes, irréalisables et injustes", a déclaré à Xinhua Franjo Maletic, professeur de l'Université du Nord à Koprivnica, en Croatie. "En tout cas, elles sont à encontre du droit international et abîment tous les règles valides dans le monde", a-t-il jugé.
"Le déplacement forcé des habitants de Gaza est hors de question, car ils méritent un Etat palestinien et de décider de leur propre destin", a ajouté M. Maletic.
Les projets de M. Trump sont "totalement irréalistes" d'une perspective légale, a exprimé Marcel Brus, professeur en droit international public à l'Université de Groningen, au portail d'information néerlandais Nu.nl. "Et d'une perspective des droits de l'Homme, du droit des peuples à l'autodétermination, du principe de la souveraineté, etc., c'est tout simplement infaisable."■
