(Multimédia) France : Chute historique du gouvernement Barnier, signe d'une crise institutionnelle ? - Xinhua - french.news.cn

(Multimédia) France : Chute historique du gouvernement Barnier, signe d'une crise institutionnelle ?

French.news.cn | 2024-12-05 à 08:20

Le Premier ministre français Michel Barnier s'exprime lors d'un débat sur les motions de censure contre le gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, en France, le 4 décembre 2024. (Xinhua/Aurelien Morissard)

Le gouvernement français de Michel Barnier est tombé après seulement trois mois d'existence, victime d'une motion de censure historique votée par 331 députés ce mercredi dans la soirée. Cette crise inédite reflète les fractures politiques profondes au sein de l'Assemblée nationale et pose la question de l'avenir institutionnel de la France.

PARIS, 4 décembre (Xinhua) -- Le gouvernement français de Michel Barnier est tombé après seulement trois mois d'existence, victime d'une motion de censure historique votée par 331 députés ce mercredi dans la soirée. Cette crise inédite reflète les fractures politiques profondes au sein de l'Assemblée nationale et pose la question de l'avenir institutionnel de la France.

UNE CENSURE HISTORIQUE

Le mercredi 4 décembre 2024 restera une date marquante dans l'histoire politique française. Avec 331 voix favorables, la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) et votée avec les voix du Rassemblement national (RN) a entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier. Ce dernier devient ainsi le deuxième Premier ministre de la Ve République à être renversé par une telle procédure, après Georges Pompidou en 1962.

Ce vote met fin au mandat du gouvernement le plus court depuis 1958, installé depuis tout juste trois mois. Malgré les tentatives du camp présidentiel et de la droite pour maintenir M. Barnier à son poste, rien n'a pu empêcher cette issue, devenue presque inéluctable dès que le désormais Premier ministre démissionnaire avait engagé lundi la responsabilité du gouvernement pour faire passer un budget sans vote des députés.

Le président français Emmanuel Macron fait face à une pression croissante. Certaines personalité de la gauche comme de l'extrême droite, voire plusieurs autres figures politiques, dont Jean-François Copé et Hervé Morin, deux ex-ministres de droite, ont publiquement évoqué la possibilité de la démission présidentielle. Une idée rejetée par le chef de l'Etat mardi devant la presse.

UN SAUT DANS L'INCONNU

Le résultat du vote a révélé une alliance de circonstance entre le NFP et le RN. Les deux formations ont assumé une convergence pour renverser le gouvernement. "Je ne ressens pas la censure comme une victoire. Nous avons reçu de nos électeurs un mandat de protection", a réagi la dirigeante du RN Marine Le Pen ce mercredi soir dans l'hémicyle. "On parle d'Histoire dans cette Assemblée", a lancé le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, revendiquant une responsabilité dans ce "moment tristement historique".

Alors que le Palais Bourbon s'apprête à tourner une page, les spéculations sur le futur Premier ministre vont bon train. Parmi les noms cités figurent le ministre des Armées Sébastien Lecornu, ou encore François Bayrou, un poids lourd du camps présidentiel. Cependant, la recherche d'un consensus semble plus complexe que jamais, à l'image des divisions au sein de l'Assemblée.

Cette crise, inédite par son ampleur et ses implications, pose la question de la capacité de la Ve République à gérer des gouvernements minoritaires. Entre instabilité politique, défis économiques et pression internationale, l'avenir institutionnel de la France semble compromis.

Le président français s'adressera aux Français jeudi soir sur la chute de Michel Barnier, qu'il aura reçu dans la matinée à l'Elysée à l'occasion de la présentation de sa démission.

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