BEIJING, 27 novembre (Xinhua) -- Gobelets jetables, barquettes alimentaires à usage unique, plateaux jetables pour les plats préfabriqués...A l'entrée de l'atelier de production de Zhongke New Investment (Luohe) New Materials Co., Ltd., à Luohe dans la province chinoise du Henan (centre), une large gamme de nouveaux produits en plastique biodégradable est présentée dans la zone d'exposition.
Les nouveaux produits de l'entreprise constituent un exemple concret des nombreux efforts de la Chine dans la lutte contre la pollution plastique. Au moment où les Etats du monde entier se réunissent cette semaine à Busan, en République de Corée, pour une ultime session de négociations visant à conclure un traité de lutte contre la pollution plastique, la Chine a déjà pris une série d'initiatives et de mesures pour apporter ses solutions à ce fléau.
"Nous extrayons des substances biodégradables à partir de l'amidon de maïs et de la bagasse, le résidu fibreux de la canne à sucre, que nous transformons en granulés biodégradables grâce à des procédés techniques, pour ensuite fabriquer des produits en plastique entièrement biodégradables", explique Zhou Yiqing, directeur du centre des relations publiques de l'entreprise. Ces produits se décomposeront en dioxyde de carbone et en eau et ne représenteront donc pas un fardeau supplémentaire pour l'environnement.
En tant que plus grand pays en développement au monde, la Chine considère depuis longtemps le développement de l'économie circulaire comme une stratégie majeure pour son développement économique et social durable. Selon une chronique consacrée à cette question et publiée sur le site Internet de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), le plus haut planificateur économique du pays, la Chine accorde une grande importance à la lutte contre la pollution plastique et s'engage pleinement dans cette démarche en appliquant intégralement les principes de l'économie circulaire. En couvrant toute la chaîne de production et de consommation, elle contrôle à la source les produits plastiques à usage unique susceptibles de fuir dans l'environnement et renforce la valorisation des déchets plastiques en augmentant leur recyclage en aval.
Grâce à ces efforts, la Chine a mis en place le système de développement de l'économie circulaire du plastique le plus complet au monde, obtenant des résultats remarquables, et s'est affirmée comme un grand pays responsable dans la lutte mondiale contre la pollution plastique, déclare Zhang Deyuan, chercheur associé de l'Institut de recherche sur les systèmes économiques et la gestion économique de la CNDR et auteur de l'article.
"Les résultats de la Chine dans la lutte contre la pollution plastique sont évidents aux yeux du monde entier. Tant en termes de volume total traité que d'échelle, ils sont parmi les meilleurs", affirme Sun Yangzhao, directeur de la division de la mise en œuvre de la convention sur les polluants organiques persistants du Centre de coopération en matière d'environnement international du ministère de l'Ecologie et de l'Environnement, lors d'un séminaire international sur la gestion de la pollution plastique, organisé en octobre à Haikou, dans la province de Hainan (sud). A l'aide d'une série de données, M. Sun présente un "bilan" impressionnant de la Chine :
En matière de réduction à la source, dans le secteur de la livraison de repas, plus de 6 milliards de commandes "sans couverts" avaient été enregistrées en août 2023, réduisant considérablement l'utilisation de vaisselle plastique à usage unique. Dans le secteur de la livraison express, fin 2020, 90% des emballages utilisaient des rubans adhésifs "allégés", 70% des colis du commerce en ligne n'étaient plus emballés deux fois, et le taux d'utilisation de sacs de transport recyclés a atteint 90%.
Concernant les produits de substitution, en 2021, la capacité de production de plastiques biodégradables en Chine avait atteint 800.000 tonnes, soit plus de trois fois celle de 2019. De plus, 19 bases de démonstration pour l'expérimentation de films biodégradables agricoles ont été établies dans 13 provinces clés, dont le Gansu et le Shandong.
Dans le domaine du recyclage, la Chine compte actuellement plus de 15.000 entreprises spécialisées dans le recyclage et la valorisation des déchets plastiques. En 2021, le volume de plastiques recyclés à l'échelle nationale a atteint 19 millions de tonnes, avec un taux de recyclage de 30,6%.
Tout en s'efforçant de résoudre ses propres problèmes, la Chine contribue également activement à la lutte mondiale contre la pollution plastique.
En s'appuyant sur son système national de recyclage et de gestion des déchets plastiques, la Chine a réussi à traiter efficacement la pollution plastique générée sur son territoire, sans jamais transférer de déchets plastiques vers d'autres pays ou régions, souligne Zhang Deyuan dans sa chronique. En outre, le pays aide activement d'autres nations et régions à faire face aux menaces posées par les déchets plastiques. Entre 2011 et 2020, la Chine a recyclé au total 170 millions de tonnes de divers types de déchets plastiques, devenant ainsi la plus grande entité économique au monde en matière de recyclage des plastiques et un pilier dans la promotion de l'économie circulaire des plastiques à l'échelle mondiale, indique M. Zhang.
La Chine a d'ailleurs participé, en tant que co-initiatrice, à la révision des directives techniques sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques, accélérant ainsi les progrès internationaux dans la lutte contre la pollution plastique. Depuis 2019, le gouvernement chinois a multiplié ses projets de formation dans les pays en développement pour renforcer leurs capacités à gérer la pollution plastique, intégrant des thèmes tels que l'économie circulaire des plastiques et la gestion de la pollution plastique dans ses programmes d'aide internationale. Plus de 1.000 responsables gouvernementaux issus de plus de 30 pays en développement ont ainsi été formés, contribuant de manière significative au renforcement des capacités mondiales en matière de gestion de la pollution plastique.
"La lutte contre la pollution plastique est une problématique extrêmement complexe qui nécessite non seulement une coopération large entre les pays, mais aussi la participation active des parties prenantes nationales, qu'il s'agisse des pouvoirs publics, des entreprises, des milieux universitaires, des chercheurs ou des utilisateurs. Cette lutte exige les efforts communs de toute l'humanité ; c'est une action collective", conclut M. Sun.■