Par Amadou DIOP
DAKAR, 11 septembre (Xinhua) -- Plus de deux décennies après sa mise en place, le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) s'est révélé être un mécanisme de coopération fructueuse entre la Chine et l'Afrique. Lancé en 2000 en tant que plateforme visant à promouvoir les relations sino-africaines dans divers domaines, il a su créer davantage de prospérité pour l'Afrique et continue de rendre encore plus étroits les rapports de partenariat entre les deux parties.
Lors du Sommet 2024 du FCSA qui s'est tenu du 4 au 6 septembre à Beijing, les relations sino-africaines ont été rehaussées au niveau d'une communauté d'avenir partagé Chine-Afrique de tout temps dans l'ère nouvelle, six propositions majeures pour faire progresser la modernisation Chine-Afrique ont été avancées et un plan d'action pour promouvoir la coopération entre la Chine et l'Afrique a été élaboré.
Le FCSA est aujourd'hui à la croisée des chemins d'une histoire féconde et profonde des relations sino-africaines. Son lancement et sa mise en œuvre ont en effet permis la réalisation d'infrastructures de toutes sortes au bénéfice du continent africain, ainsi que le renforcement des liens diplomatiques, économiques, commerciaux, culturels et sanitaires entre la Chine et l'Afrique.
DES INVESTISSEMENTS CHINOIS AU SENEGAL
La Chine est aujourd'hui l'un des plus grands partenaires commerciaux du Sénégal. Elle a réalisé des investissements directs dans les domaines agricole, industriel, alimentaire, ainsi que dans la pêche, l'énergie solaire et la fabrication de matériaux de construction, pour ne citer que ceux-là.
La Chine a ainsi grandement contribué à la réalisation d'infrastructures diverses participant au désenclavement du Sénégal ainsi qu'à la promotion des activités économiques, de la culture, du sport, etc.
L'autoroute Ila Touba qui a été réalisée par la Chine permet un déplacement fluide des populations sénégalaises, surtout à l'occasion des fêtes locales. Quant au Grand théâtre national, au Musée des civilisations noires, à l'Hôpital d'enfants de Diamniadio et à l'Arène nationale, tous des fruits de la coopération sino-sénégalaise, ils contribuent à la promotion de la santé, de la culture, de l'art et du sport au Sénégal.
Sans oublier le pont de Foundiougne, l'un des plus longs d'Afrique de l'Ouest, construit dans le cadre d'un partenariat entre la Chine et le Sénégal, et qui participe aujourd'hui au désenclavement du département de Fatick. Il facilite également l'accès à la Gambie voisine et concourt à l'écoulement des produits halieutiques dans la zone et vers d'autres localités du pays.
Il existe beaucoup d'autres infrastructures de haute qualité réalisées dans le pays par la Chine avec une rapidité inouïe, qui ont aujourd'hui un impact positif immense sur la vie quotidienne des populations du Sénégal et contribuent à leur bien-être.
DES ECHANGES COMMERCIAUX SINO-AFRICAINS
En plus de deux décennies, les échanges commerciaux sino-africains ont été multipliés par plus de 20, dépassant les 280 milliards de dollars en 2023.
Plus de 3.000 entreprises chinoises sont aujourd'hui implantées en Afrique. En 2023, les échanges commerciaux entre les deux parties se sont chiffrés à 282,1 milliards de dollars. Plus de deux décennies après la création du FCSA, de gros investissements ont été réalisés globalement en Afrique et des efforts colossaux se poursuivent depuis lors, de la part de la Chine envers l'Afrique.
Un grand nombre de pays africains ont pu profiter, dans le cadre de leur coopération avec la Chine, de nombreuses infrastructures de qualité, à l'image de milliers de kilomètres de routes, de chemins de fer, d'aéroports, de ponts, de barrages hydroélectriques, de parcs industriels, de stades, d'universités, d'écoles, d'hôpitaux, répartis sur tout le continent.
Se positionnant aujourd'hui comme le premier partenaire commercial de l'Afrique pendant quinze années consécutives, la Chine a ainsi contribué au développement économique et social du continent.
Son soutien aux pays africains a permis de stimuler la croissance économique dans de nombreux pays du continent et d'en faire progresser la modernisation. Ce dynamisme, s'il est maintenu, contribuera par conséquent à la modernisation mondiale.
UN AVENIR DE PARTENARIAT CHINE-AFRIQUE PLUS PROSPERE
L'avenir semble en effet promettre à la Chine et à l'Afrique un partenariat plus prospère et équitable au profit de leurs peuples respectifs.
Toutefois, pour une coopération plus durable, inspirante et rayonnante, il serait encore plus avantageux que la Chine et l'Afrique explorent et approfondissent, dans le cadre du FCSA, des domaines de coopération liés à la technologie, à la conquête de l'espace, au numérique, à la télémédecine, à la modernisation de l'agriculture africaine et à son industrialisation. Le tout doublé d'un transfert de compétences.
Par ailleurs, les deux parties gagneraient beaucoup à développer et approfondir la coopération environnementale pour mieux faire face aux menaces, aux défis et aux changements climatiques, tout en s'inspirant des initiatives écologiques de la Chine, notamment la promotion de l'énergie propre et verte à travers le développement des technologies écologiques.
Quid de la promotion du multilatéralisme au sein du FCSA afin de mieux coordonner les projets transfrontaliers avec les pays africains? Dans cette optique, la Chine et l'Afrique doivent continuer à travailler ensemble et à dialoguer fréquemment à travers des rencontres telles que le FCSA, pour cheminer ensemble et construire un langage commun propre à leurs orientations, visions et attentes. Cette démarche leur permettra de mieux communiquer et de soutenir plus aisément leurs différents programmes de développement et de recherche, mais aussi de discuter plus facilement des difficultés et des défis auxquels elles font face.
Par ailleurs, il est clair qu'au-delà de l'aspect infrastructurel ou matériel, le FCSA joue un rôle très déterminant dans la création d'un Sud global plus solidaire, dynamique et ouvert. Il contribue ainsi au renforcement de la coopération entre les différents pays qui le composent et pèse sur l'échiquier international en promouvant un certain équilibre mondial plus juste et plus harmonieux, dans le cadre de relations de coopération diverses et aux niveaux bilatéral et multilatéral.
Il est alors indéniable que le FCSA offre un cadre stratégique pour échanger et approfondir les relations bilatérales et multilatérales sino-africaines, et peut même influer sur le cours des choses au niveau mondial. Il joue un rôle prépondérant dans un contexte mondial agité et pour la promotion et la modernisation du continent africain et du reste du monde, le partage des richesses, la collaboration étroite entre la Chine et l'Afrique, et au-delà.
C'est tout le sens qu'il faut accorder au thème du sommet 2024 du FCSA : "S'associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d'avenir partagée Chine-Afrique de haut niveau".
Devant les défis environnementaux, économiques, commerciaux, agricoles, industriels, sanitaires, etc, l'Afrique et la Chine doivent donc mutualiser davantage leurs efforts et renforcer leur coopération. Le FCSA demeure cette plateforme de dialogue, de propositions et d'évaluation. Il s'est aujourd'hui fortifié et reste non seulement un moyen de redynamiser et d'approfondir les relations sino-africaines, mais aussi d'aider l'Afrique à sortir des difficultés économiques tenaces post-Covid et de favoriser la coopération multilatérale.
En un mot, le FCSA, en tant qu'excellent exemple de coopération à grande échelle, contribuera à la promotion d'un esprit de partage et de solidarité, bénéfique à l'Afrique et à la Chine. Fin
(Amadou DIOP est un journaliste au quotidien national sénégalais Le Soleil)