BEIJING/NAIROBI, 23 août (Xinhua) -- Pendant les vacances d'été, le vol, complet, reliant la ville chinoise de Changsha à la capitale kenyane Nairobi est à nouveau marqué par des conversations animées entre les passagers chinois et africains. Parmi eux, des commerçants africains parlent de leurs expériences et projets florissants avec la Chine. A leurs côtés, des marchands, étudiants, chercheurs et touristes chinois, curieux et ouverts d'esprit, aspirent à la découverte du continent africain.
D'autres liaisons directes entre des métropoles chinoises et diverses villes africaines connaissent une augmentation continue. Cette expansion des connexions aériennes révèle l'intensification des échanges étendus et approfondis sino-africains.
Chaque échange constitue une nouvelle pierre apportée à l'édifice solide de la coopération entre la Chine, le plus grand pays en développement du monde, et l'Afrique, qui abrite le plus grand nombre de pays en développement dans le monde, contribuant ainsi à la construction d'une communauté de destin sino-africaine de haut niveau.
APPROFONDISSEMENT DES LIENS ECONOMIQUES ET COMMERCIAUX
La coopération sino-africaine se manifeste avant tout par les investissements chinois en Afrique, en particulier dans les infrastructures.
Le village camerounais de Ndoumale, autrefois accessible après au moins deux heures de marche sur une piste de terre cahoteuse, bénéficie désormais d'un réseau de routes et de ponts, réalisés par l'entreprise China Harbor Engineering Company Ltd (CHEC), ce qui apporte des avantages significatifs aux habitants locaux.
"La route est une source de richesse, car elle nous a ouverts au monde. Nous achetons maintenant des marchandises ailleurs et de plus en plus de gens s'installent et construisent des bâtiments dans notre village", s'est félicité Jean Edjanle, 63 ans, témoin des transformations de Ndoumale.
Outre les voies de circulation, les entreprises chinoises ont fait beaucoup plus que cela en Afrique : en Ethiopie, la Place de l'Amitié (Friendship square en anglais) à Addis-Abeba a transformé une terre auparavant inculte en espace urbain écologique; au Mali, le projet de village de démonstration de l'énergie solaire a fourni une électricité propre et fiable à des dizaines de milliers d'habitants locaux.
Tandis que ces réalisations concrètes profitent à nombre de foyers africains, de plus en plus de produits agricoles africains accèdent au marché chinois grâce à des politiques préférentielles et à des plateformes commerciales, enrichissant ainsi les tables des Chinois.
Les avocats frais du Kenya, exportés en Chine depuis 2022, ont reçu d'excellents avis et stimulé les exportations du Kenya. Par ailleurs, un total de 16 produits agricoles en provenance de 11 pays africains, dont des agrumes sud-africains et des sésames tanzaniens, ont également fait leur entrée dans les paniers des consommateurs chinois jusqu'en juin 2023, la Chine s'employant à mettre en place un "canal vert" pour les importations de produits agricoles africains.
En parallèle, le café éthiopien, les huiles essentielles malgaches, les fleurs kenyanes et beaucoup d'autres ont fait leur apparition sur le marché chinois en profitant de la troisième Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, qui constitue une plateforme à travers laquelle les consommateurs chinois peuvent s'offrir des produits africains de qualité à des prix raisonnables.
La Chine est restée le plus grand partenaire commercial de l'Afrique pour la 15e année consécutive. En 2023, les importations chinoises de noix, de légumes, de fleurs et de fruits en provenance d'Afrique ont respectivement augmenté de 130%, 32%, 14% et 7% par rapport à l'année précédente, selon le ministère chinois du Commerce.
EPANOUISSEMENT DES ECHANGES MULTIDIMENSIONNELS
En dehors des aspects économiques et commerciaux, les échanges sino-africains connaissent désormais de multiples facettes, insufflant un nouvel élan au développement de la coopération bilatérale.
En Tanzanie, le lait de soja chinois, une boisson traditionnelle chinoise riche en saveurs et en nutriments, a séduit de nombreux villageois. Grâce au projet "Petit haricot, grande nutrition", initié par les experts de l'Université agricole de Chine (CAU), la culture du soja et la préparation du lait de soja ont optimisé la structure nutritionnelle locale.
Aujourd'hui, nombre de pays africains ont tiré profit de l'expertise chinoise dans la culture du riz hybride, qui permet de garantir la sécurité alimentaire, du manioc, une source essentielle de glucides, des légumes, qui aident à varier les régimes alimentaires, ainsi que du Juncao, une technique agricole permettant de faire pousser des champignons.
Au-delà de l'augmentation des choix alimentaires, les Africains disposent également d'une nouvelle option : les produits "made in Africa".
Le Parc industriel sino-ougandais de Mbale, lancé en mars 2018, a mis en évidence la valorisation du "made in Africa". En attirant plus de 40 entreprises, ce parc a permis de substituer les importations coûteuses par des produits soigneusement façonnés sur le sol africain, créant plus de 5.000 emplois locaux.
Du "made in China" au "made in Africa", ce phénomène chinois prend racine en Afrique. De même, le football, qui suscite une grande passion dans les villages chinois, rencontre le même engouement dans les villages africains.
Inspirée par des vidéos virales de matchs de football de la Super Ligue des villages dans la province chinoise du Guizhou (sud-ouest), la première Super Ligue des villages s'est tenue à Parakou, une ville centrale du Bénin, avec le soutien de l'association des agriculteurs béninois et des experts chinois en plantation de coton.
"La ligue nous a rendus plus unis", a exprimé Yves Koba, chef du village de Belle-Cité près de Parakou, tout en saluant ces matchs pour avoir favorisé la communication et l'amitié entre peuples.
RENFORCEMENT DE L'AMITIE A TRAVERS LES PARTAGES
Pour faire avancer de manière durable la coopération sino-africaine, les échanges humains, notamment à travers les programmes de formation, favorisent les partages l'un avec l'autre et aident à renforcer la compréhension mutuelle et les liens d'amitié.
Les ateliers Luban, nommés d'après l'ancien architecte chinois, se distinguent comme des projets phares de la coopération éducative sino-africaine. Plus d'une dizaine de ces ateliers, de plus en plus reconnus à travers le continent, ambitionnent de partager les savoir-faire de la Chine avec les talents africains.
Tola Tsegaye Alemu, un Ethiopien de 34 ans poursuivant son doctorat à l'Université de Technologie et d'Education de Tianjin en Chine, a été impressionné par l'impact de l'éducation professionnelle de l'atelier Luban sur les jeunes Africains avant qu'il ne décide de poursuivre ses études en Chine.
"L'atelier Luban est une opportunité formidable pour les jeunes Africains d'acquérir des compétences", a-t-il estimé, ajoutant qu'il prévoit de partager les connaissances acquises en Chine avec ses compatriotes après l'obtention de son diplôme.
En République du Congo, André Diakabana Ngoma, ancien étudiant au Centre de démonstration des techniques agricoles (CDTA), reste en contact étroit avec les experts venant de l'Académie chinoise des sciences agricoles tropicales (ACSAT) à l'issue de son suivi d'une formation sur la culture des légumes et des fruits.
Suite à la formation, M. Ngoma a cultivé un champ de pastèques et récolté des bénéfices substantiels avec lesquels il a acheté la première télévision de sa maison. Il a alors qualifié de précieux "souvenir" son expérience d'apprentissage auprès de spécialistes chinois.
"Le matériel s'abîme, mais c'est la formation des connaissances qui reste pour longtemps", a souligné le ministre congolais de l'Agriculture, de l'Elevage et la Pêche, Paul Valentin Ngobo, ajoutant que "s'il y a un élément que l'on ne peut pas enlever à la Chine, c'est sa volonté de partager avec les autres".
Toujours fidèle aux principes de sincérité, de résultats réels, d'affinité et de bonne foi pour guider sa coopération avec l'Afrique dans une nouvelle ère, la Chine accorde une grande importance à tisser des liens étroits sur tous les plans entre les deux parties.
A l'approche de la tenue du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2024, tout le monde s'attend à davantage de coopération et de collaboration entre la Chine et l'Afrique.
"Le FCSA a donné lieu à de nombreux accords sur l'investissement, le commerce et les projets de développement entre la Chine et les pays africains en vue d'atteindre des objectifs de développement communs", a salué Diane Sayinzoga, cheffe du bureau régional de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pour l'Afrique. Fin