Des navires de pêche européens opérant sous pavillon local dans certaines eaux africaines dans des conditions opaques contribuent à la surpêche qui menace les moyens de subsistance des pêcheurs locaux et la durabilité des stocks de poissons, a rapporté le Financial Times (FT).
BEIJING, 16 août (Xinhua) -- Des navires de pêche européens opérant sous pavillon local dans certaines eaux africaines dans des conditions opaques contribuent à la surpêche qui menace les moyens de subsistance des pêcheurs locaux et la durabilité des stocks de poissons, a rapporté le Financial Times (FT).
La modification de l'immatriculation nationale d'un navire de pêche lui permet d'opérer sous l'égide d'autorités dont les normes ou l'application sont moins strictes que celles de l'Union européenne (UE), et les pavillons locaux permettent parfois aux navires de pêcher d'une manière qui est interdite aux bateaux battant pavillon européen, selon le quotidien britannique.
Le FT et l'ONG Oceana ont conjointement découvert 39 navires de pêche industrielle battant pavillon de la Gambie, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Guinée-Bissau au mois de juillet, malgré leurs liens de propriété ou de gestion avec des entreprises européennes. Plus de la moitié d'entre eux étaient autorisés à importer des produits de la mer dans l'UE pour répondre à la demande croissante du continent.
Leur rapport indique qu'un chalutier a changé de pavillon, passant de l'Espagne à la Mauritanie en 2021, ce qui lui a permis d'obtenir une licence l'année suivante pour pêcher le poulpe, une espèce interdite aux bateaux battant pavillon européen en vertu de l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et la Mauritanie.
Alors que les entreprises européennes affirment que les partenariats avec des entreprises locales apportent des investissements dans ces régions, des critiques ont souligné le manque de transparence des arrangements financiers de ces coentreprises et se sont interrogés sur la part des bénéfices qui profite aux communautés locales.
Les pêcheurs locaux dans des pays comme le Sénégal se sont plaints au FT de la diminution des stocks de poissons dans un contexte de concurrence avec les navires étrangers, ce qui les oblige à voyager plus loin en mer ou à partir pour l'Europe.
Selon le rapport, l'Afrique du Nord-Ouest perd des revenus estimés à deux milliards de dollars par an en raison de la pêche illégale et non réglementée et a récemment enregistré une forte baisse des stocks de poissons durables, due à la fois à la pêche et aux changements environnementaux.