NAIROBI/KAMPALA, 13 août (Xinhua) -- Dans les rues de Nairobi, la capitale du Kenya, les motos sont devenues un choix essentiel pour les déplacements locaux grâce à leur flexibilité, leur commodité et leur faible coût. Aujourd'hui, les motos électriques sont de plus en plus nombreuses dans les rues.
A Nairobi comme à Kampala, à Cotonou ou à Lagos, ces dernières années, avec l'augmentation de la conscience environnementale et les progrès technologiques, de nombreux pays africains ont commencé à promouvoir activement les motos électriques dans le but de réduire la pollution et de favoriser une transition vers des transports durables.
L'ESSOR DES MOTOS ELETRIQUES EN AFRIQUE
En Afrique, les motos sont non seulement un moyen de transport privé mais constituent également une partie importante des transports publics locaux. Avec le développement des services de taxis motos en ligne, le marché africain des motos connaît une grande opportunité de croissance.
Au Kenya, le plus grand marché des taxis motos d'Afrique, 5,2 millions de personnes travaillent dans le transport à moto, et une personne sur dix dépend de la moto pour sa subsistance. En raison de la hausse rapide des coûts du carburant ces dernières années, les motos électriques deviennent le choix privilégié des clients, car le coût des motos électriques par kilomètre ne représente qu'environ 10% de celui des motos à essence.
Ces avantages significatifs ont conduit à un essor des motos électriques sur le marché africain. Selon le dernier rapport du groupe de réflexion Powering Renewable Energy (Propulser les énergies renouvelables), la dimension du marché des motos en Afrique devrait atteindre 5,07 milliards de dollars d'ici 2027, alors que les motos électriques deviendront le produit dominant dans la transition vers des transports durables en Afrique subsaharienne.
La réduction de la pollution est également une considération majeure pour de nombreux pays africains encourageant les déplacements électriques. Selon Joyce Msuya, ancienne directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), un développement rapide des motos électriques au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et dans d'autres pays africains "aidera à réduire la pollution de l'air, à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à créer davantage d'emplois".
LE TRANSPORT VERT, UNE ASPIRATION GENERALE DE L'AFRIQUE
Basée à Kampala, capitale de l'Ouganda, la société Gogo Electric, l'un des trois principaux fabricants de motos électriques du pays, importe de Chine des batteries lithium-ion et assemble des motos électriques destinées au marché local. Janos Bisasso, son directeur d'exploitation, explique que les clients peuvent toujours apporter leurs batteries usagées à une station d'échange de batteries, où ils peuvent obtenir une batterie entièrement chargée à un prix inférieur. Au fil du temps, les clients peuvent réaliser que l'échange de batteries était moins coûteux que le ravitaillement en carburant, ce qui les incite à choisir les motos électriques.
Selon les données de l'Autorité nationale ougandaise de gestion de l'environnement, le secteur des transports est l'une des principales sources de pollution du pays. Monica Musenero, ministre ougandaise de la Science, de la Technologie et de l'Innovation, a déclaré que de nombreux pays avaient recours aux transports à l'énergie verte afin d'atténuer l'impact négatif sur le climat et la santé publique.
Selon la Stratégie nationale d'e-mobilité de l'Ouganda, publiée en novembre dernier, le pays passera entièrement à la mobilité électrique dans les transports publics et les taxis motos d'ici 2030, et passera entièrement à la vente de véhicules électriques d'ici 2040. Dans le cadre de cette stratégie, un système de transport durable sera mis en place, avec une réduction de plus de 25% des émissions liées au transport et la création de plus de 500.000 emplois verts d'ici 2040.
UNE COOPERATION SINO-AFRICAINE DANS LA CHAINE DE FABRICATION
Dans un grand entrepôt en banlieue de Nairobi, une équipe de la start-up ARC Ride s'affaire à traiter des centaines de motos électriques et de pièces détachées importées. Bien que la R&D, l'assemblage et la vente d'ARC Ride soient effectués au Kenya, certaines pièces doivent encore être importées de Chine, d'Inde et du Japon, la Chine fournissant la majorité des pièces. Cela reflète la compétitivité des motos et des pièces chinoises sur le marché africain.
"La Chine est une source d'inspiration pour de nombreuses entreprises africaines en matière de transport électrique. Gogo Electric prévoit de construire cette année la plus grande usine d'assemblage de batteries lithium-ion d'Afrique de l'Est, et la Chine en est un partenaire de choix". Selon M. Bisasso, directeur d'exploitation de la société ougandaise Gogo Electric.
Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le marché des véhicules électriques en Afrique a connu une croissance rapide ces dernières années. Dans des pays comme l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya, la promotion et l'utilisation des véhicules électriques ont obtenu des résultats significatifs.
Les entreprises chinoises du secteur, qui possèdent une excellente expérience technique dans la chaîne de fabrication des motos, ainsi que dans le domaine des batteries et de l'électrification, ont grandement contribué à cette "révolution" avec leurs produits bon marché et de bonne qualité.
Un de ces exemples: en juin 2023, le responsable de la société africaine Spiro Electric Vehicles a visité Changzhou, dans la province chinoise du Jiangsu (est), pour signer un accord de coopération stratégique avec la société chinoise Haowan New Energy Technology, visant à vendre 500.000 motos électriques en cinq ans, couvrant les marchés émergents tels que le Kenya et l'Ouganda. Fin