DOUCHANBE, 4 juillet (Xinhua) -- Les relations entre le Tadjikistan et la Chine sont entrées dans une nouvelle phase historique, ouvrant de nouvelles perspectives pour une large coopération, a récemment déclaré le président tadjik Emomali Rahmon lors d'une interview écrite accordée à Xinhua.
En tant que voisins amicaux et partenaires fiables, la Chine et le Tadjikistan vont continuer de développer et de consolider leur coopération mutuellement bénéfique sur le long terme, a indiqué M. Rahmon.
Le président chinois Xi Jinping arrive ce jeudi au Tadjikistan pour une visite d'Etat. M. Rahmon s'est dit certain que cette visite donnera un nouvel élan fort au développement et au renforcement du partenariat stratégique global entre les deux pays.
Les échanges amicaux entre les peuples des deux pays sont marqués par une longue histoire qui remonte à l'époque de l'ancienne Route de la soie, ils servent de modèle pour une coopération réussie et les deux peuples se sont régulièrement illustrés comme étant de bons voisins au cours des siècles, a rappelé le président tadjik.
"En tant qu'héritiers de cette grande amitié, nous devons promouvoir cette belle tradition et la transmettre aux générations futures. Pour cette raison, l'approfondissement de la coopération avec la Chine dans divers domaines, de la politique aux échanges culturels et entre les peuples, est l'une des priorités de la politique étrangère du Tadjikistan", a-t-il souligné.
La Déclaration commune de la République du Tadjikistan et de la République populaire de Chine sur l'établissement d'un partenariat stratégique a posé des bases juridiques solides et inébranlables pour le développement des relations bilatérales, ce qui profite à leurs peuples et contribue de façon significative au maintien de la paix et de la stabilité régionales, a poursuivi M. Rahmon.
Il est gratifiant de constater qu'au cours des 30 dernières années, la coopération entre le Tadjikistan et la Chine s'est constamment développée sur la voie du bon voisinage, du soutien mutuel et de la confiance réciproque, s'est-il félicité. Aujourd'hui, les deux pays ont des positions similaires sur de nombreuses questions régionales et internationales, alors que la coopération constructive entre les deux parties s'est grandement élargie sur les sujets bilatéraux et dans le cadre des organisations internationales faisant autorité, a-t-il ajouté.
"Au cours de la dernière décennie, la coopération bilatérale entre le Tadjikistan et la Chine a évolué en un partenariat stratégique global. Je pense que nos relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle phase historique et que cela ouvre de nouvelles perspectives pour une large coopération", a déclaré M. Rahmon.
La Chine est l'un des principaux partenaires commerciaux du Tadjikistan, a mis en avant le président Rahmon. Grâce à la mise en œuvre des accords signés par les deux pays, les deux parties ont pleinement mis à profit les bénéfices du bon voisinage et de leur complémentarité économique, assuré une diversification et une croissance significative du commerce bilatéral et renforcé la coopération culturelle et entre les peuples.
M. Rahmon a salué les résultats fructueux de l'alignement des stratégies de développement ainsi que de la coopération étroite dans divers domaines entre le Tadjikistan et la Chine, en plus de la coopération autour de l'Initiative la Ceinture et la Route.
A l'heure actuelle, aucun pays ne peut se développer seul, sans le soutien mutuel de partenaires et de voisins, a-t-il affirmé, notant que le Tadjikistan et la Chine sont d'importants partenaires de coopération qui se soutiennent pleinement sur tous les sujets, et la Chine joue un rôle essentiel pour garantir le développement stable de l'économie régionale.
Le président tadjik a mis l'accent sur le développement rapide et vigoureux de la coopération économique et commerciale bilatérale au cours des dernières années. La Chine est l'un des trois principaux partenaires commerciaux du Tadjikistan et représente 40% des investissements étrangers de l'économie tadjike. Grâce aux efforts conjoints des deux parties, les économies du Tadjikistan et de la Chine sont devenues complémentaires, a-t-il souligné.
"Il y a seulement quelques années, nous n'aurions même pas imaginé de dépasser le seuil de 1,5 milliard de dollars pour le commerce bilatéral. Il est gratifiant de constater qu'aujourd'hui, les échanges commerciaux entre nos pays s'élèvent à presque 4 milliards de dollars", a expliqué M. Rahmon.
La Chine est le plus gros pays investisseur au Tadjikistan. Les investissements chinois sont en constante hausse dans des secteurs tels que l'exploitation minière, le textile, l'alimentation, l'énergie, les transports, la métallurgie et l'agriculture. Par le biais de ces investissements, des co-entreprises et des parcs industriels communs ont été créés, s'est-il félicité.
Sur le long terme, la coopération mutuellement bénéfique dans des domaines prioritaires répond aux intérêts des deux pays, a-t-il poursuivi. Ces domaines comprennent le tourisme, l'exploration géologique, l'exportation de produits agricoles respectueux de l'environnement, ainsi que la mise en œuvre de projets communs liés à l'économie verte, à l'économie numérique, à l'intelligence artificielle et à la construction d'usines de "technologie verte".
Ces secteurs de coopération peuvent promouvoir l'utilisation efficace des ressources naturelles, améliorer les infrastructures de transport et de tourisme, créer de nouvelles opportunités d'emploi, renforcer le commerce bilatéral et stimuler le développement économique, a-t-il ajouté.
Dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route, l'approfondissement de la coopération entre le Tadjikistan, la Chine et d'autres pays d'Asie centrale en matière de transport est mutuellement bénéfique en tous points, a assuré M. Rahmon.
Au sujet des 23 années de développement de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), il a rappelé que l'idée de transformer la coopération existante de cinq pays en organisation régionale de coopération multilatérale avait été prise au dernier sommet du mécanisme des Cinq de Shanghai, qui s'est tenu en juillet 2000 à Douchanbé. L'OCS a ensuite été créée à Shanghai une année plus tard en tant qu'organisation véritablement intergouvernementale.
Les Etats membres de l'OCS ont réussi à créer un modèle de partenariat mutuellement bénéfique, a affirmé le président tadjik. Sur la base du respect de l'égalité entre tous les pays et de la prise de décision par le biais de consultations, l'efficacité de l'OCS est assurée. L'esprit de Shanghai, qui se caractérise par les valeurs de la confiance mutuelle, des bénéfices partagés et de l'égalité, demeure le principe directeur de la coopération dans le cadre de l'OCS, a-t-il souligné.
Le Tadjikistan suggère que les Etats membres travaillent ensemble pour développer des positions et principes communs au sein de l'OCS afin de définir une liste unifiée des organisations terroristes, séparatistes et extrémistes dont les activités sont interdites sur les territoires des Etats membres, a fait savoir M. Rahmon.
En outre, le Tadjikistan a proposé la création à Douchanbé d'un centre de l'OCS pour la lutte contre les stupéfiants en raison du rôle de première ligne du pays dans la lutte contre les menaces liées aux drogues, a ajouté le président, selon qui cette initiative a reçu le soutien de tous les Etats membres. Fin