HARARE, 21 juin (Xinhua) -- La Commission de l'Union africaine (CUA) souhaite renforcer sa coopération avec la Chine dans la gestion des risques de catastrophes, en se concentrant particulièrement sur le développement de systèmes d'alerte précoce multirisques sur le continent, a déclaré vendredi à Xinhua Lusajo Ambukege, un expert de la CUA.
"Nous travaillons aujourd'hui à un protocole d'accord entre l'Union africaine et la Chine", a-t-il dit en marge d'une réunion conjointe de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), des Nations Unies et de la CUA sur la sécheresse sévissant au Zimbabwe, qui s'est tenue à Harare, la capitale du Zimbabwe.
Il a indiqué que grâce à la facilitation de l'ambassade de Chine en Ethiopie, la CUA a été mise en contact avec le Centre international de recherche sur les méga données pour les Objectifs de développement durable (CBAS), basé à Beijing, afin de forger des partenariats avec la Chine pour renforcer la préparation et la résilience de l'Afrique face aux catastrophes liées au climat et aux aléas multiples.
"Nous voulons voir comment nous pouvons, grâce au soutien de partenaires tels que la Chine, soutenir les communautés économiques régionales ainsi que les Etats membres pour qu'ils soient équipés et dotés de systèmes d'alerte précoce multirisques", a expliqué Lusajo Ambukege.
Selon la CUA, le profil de risque de l'Afrique se caractérise par une grande vulnérabilité, un risque élevé et une faible capacité d'adaptation.
M. Ambukege estime que s'il existe de solides systèmes d'alerte précoce sur le continent, la plupart d'entre eux ne sont pas multirisques, interconnectés ou interopérables, alors que les risques multiples sont en augmentation sur le continent.
"La COVID-19 nous a montré que les catastrophes sont en fait interconnectées et entrelacées. Je pense que les systèmes d'alerte précoce multirisques nous donneront l'avantage d'avoir une approche systémique en termes de gestion des risques. Ils nous donneront plus de poids et de capacité pour faire face aux risques en utilisant une approche holistique plutôt qu'une approche unique", a estimé M. Ambukenge.
Il a ajouté qu'un soutien financier et un renforcement des capacités étaient également essentiels pour renforcer la gestion des risques de catastrophe en Afrique.
"L'accent est mis sur la formation et nous envisageons également une collaboration Sud-Sud entre nos collègues de Chine et du continent africain. Nous considérons que cette collaboration est tout à fait essentielle en termes de préparation aux catastrophes, de systèmes d'alerte précoce et d'action anticipative. Nous envisageons également la possibilité de présenter des demandes conjointes de financement en Chine et aux Nations Unies", a dit l'expert.
Le Zimbabwe fait partie des pays d'Afrique australe qui ont été frappés par la sécheresse provoquée par El Niño cette année, qui a placé environ 60% des Zimbabwéens dans le besoin d'une aide alimentaire.
Face à cette sécheresse, une mission conjointe de la SADC, de l'ONU et de la CUA s'est rendue au Zimbabwe pour évaluer ses systèmes d'alerte précoce et faire le point sur l'impact et la réponse nationale à la sécheresse. Fin