"L'esprit des disciples de Shaolin pratiquant les arts martiaux m'a profondément impressionné. J'étais vraiment tombé amoureux et me sentais sûr que c'était l'endroit dont je rêvais depuis mon enfance," a confié ce jeune Ivoirien.
ABIDJAN, 17 avril (Xinhua) -- "Quand j'étais petit, j'avais dit à ma mère que j'irais en Chine pour apprendre le Kung Fu un jour. Elle n'y croyait pas à l'époque. Quand j'y suis vraiment arrivé, j'ai immédiatement appelé ma mère et je lui ai dit 'Maman, devine où je suis? Je suis au Temple Shaolin!'" raconte Yanming, un jeune Ivoirien, qui confie à Xinhua son histoire avec la Chine.
DU CHINOIS AU KUNG FU
Yanming s'appelle à l'origine Max Yollando. Son prénom chinois, Yanming, lui a été donné par son maître chinois au Temple Shaolin. Yan est l'appellation des disciples de sa génération, et ming est le caractère chinois formé de la combinaison du soleil et de la lune, qui signifie brillant et illuminé.
A l'époque, il était étudiant à l'Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Par amour pour la culture chinoise, il fréquentait l'Institut Confucius pour étudier le chinois.
Fin 2016, une opportunité l'a amené au Temple Shaolin dans la province du Henan, en Chine, pour un échange de trois mois. Cette expérience a beaucoup renforcé son amour pour la culture traditionnelle chinoise.
"L'esprit des disciples de Shaolin pratiquant les arts martiaux m'a profondément impressionné. J'étais vraiment tombé amoureux et me sentais sûr que c'était l'endroit dont je rêvais depuis mon enfance," a-t-il confié.
Après son retour en Côte d'Ivoire, Yanming a continué à pratiquer le chinois et à étudier la culture traditionnelle chinoise. En juillet 2017, il est de nouveau entré au Temple Shaolin en Chine et y est resté six ans.
TRAVAIL, RESPECT ET RECONNAISSANCE
Courir, lire, pratiquer les arts martiaux et la méditation... Six années de vie dans le Temple Shaolin ont apporté de grands changements à Yanming et lui ont également permis de mieux comprendre et apprécier la culture traditionnelle chinoise.
"Venir en Chine pour étudier m'a rendu plus discipliné et travailleur. Avant j'étais un peu paresseux et insouciant, mais le Temple Shaolin m'a appris à être ponctuel, respectueux et reconnaissant," a-t-il affirmé.
D'après lui, les choses les plus impressionnantes qu'il a apprises de la culture chinoise sont l'amour du travail, le respect et la reconnaissance.
"Cette culture m'a fasciné parce qu'en Chine, on fait des efforts pour mieux travailler, et on est très respectueux et reconnaissant envers sa famille et son pays, on fait le maximum pour apporter des choses meilleures à son pays," a-t-il poursuivi.
En tant qu'Africain, a-t-il ajouté, "j'espère que l'on pourra aussi gagner l'amour du travail acharné et la reconnaissance pour embellir notre pays et notre environnement et puis offrir un meilleur avenir à la génération future."
APPRENDRE POUR MIEUX TRANSMETTRE
Fin 2022, lorsque Yanming a achevé ses études au Temple Shaolin en Chine, il a été sélectionné et nommé à un centre culturel de Shaolin qui se trouve en Zambie et est le premier Temple Shaolin en Afrique.
"De mon côté, c'est une fierté et une joie pour moi de transmettre ce que j'ai appris en Chine," a-t-il confirmé.
Une trentaine d'orphelins qui vivaient en difficulté ont été adoptés par le centre culturel de Shaolin en Zambie, qui leur a appris la langue chinoise et la culture traditionnelle chinoise, y compris le Kung Fu.
"J'aimerais entretenir de bonnes relations de génération en génération, parce que lorsque je fais des rapprochements entre la culture chinoise et la culture africaine, il me semble bien que ces deux cultures ont beaucoup de points communs", a-t-il noté.
Pour lui, le but d'apprendre la culture chinoise était de pouvoir revenir en Afrique et essayer de transmettre à ses frères, ses amis et sa famille les valeurs positives de cette culture.
"Etant toutes deux ancrées dans la tradition, je pense que la Chine et l'Afrique sont des partenaires de vie. On a toujours besoin de la Chine pour pouvoir avancer et de la prendre comme un exemple dans le développement", a-t-il conclu.■