GENEVE (Nations Unies), 11 décembre (Xinhua) -- Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a lancé lundi un appel pour un financement de 46,4 milliards de dollars en 2024 dans l'optique de pouvoir venir en aide à 180,5 millions sur un total de 299,4 millions de personnes dans le besoin.
Cet appel de l'OCHA a été lancé par Martin Griffiths, secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, lors d'un point de presse à Genève.
Les niveaux de déplacement, d'insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition ont atteint des niveaux historiquement élevés en 2023, mais le système humanitaire n'a reçu qu'un peu plus d'un tiers des 57 milliards de dollars nécessaires, a déploré l'OCHA.
Selon un communiqué rendu public lundi par ce dernier, l'appel vise à collecter 46,4 milliards de dollars afin de fournir assistance vitale et protection à 180,5 millions de personnes originaires de 72 pays, confrontées à l'impact dévastateur de conflits armés, d'une urgence climatique et/ou d'un effondrement économique.
La région comprenant le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord nécessite 13,9 milliards de dollars, montant le plus élevé pour une région en 2024, représentant 30% de l'ensemble de l'Aperçu de la situation humanitaire mondiale. L'Afrique de l'Est et australe a besoin de 10,9 milliards de dollars, tandis que l'Afrique de l'Ouest et centrale réclame 8,3 milliards de dollars. L'Asie et le Pacifique auront besoin de 5,5 milliards de dollars, l'Europe de l'Est de 4,1 milliards de dollars et l'Amérique latine et les Caraïbes de 3,6 milliards de dollars.
Les combats, notamment ceux au Soudan et entre Israël et Gaza en 2023, ont entraîné une augmentation spectaculaire du nombre de victimes civiles. En cinq semaines, le nombre de morts dans les Territoires palestiniens occupés (TPO) a atteint près de 60% du nombre total de victimes civiles dans le monde en 2022, année la plus meurtrière depuis 1994. M. Griffiths a déclaré que de manière choquante, "presqu'un enfant sur cinq dans le monde vit désormais dans des zones de conflit ou fuit ces zones".
Le déplacement forcé mondial a doublé au cours de la dernière décennie, touchant plus d'une personne sur 73 dans le monde. Les conflits et les catastrophes climatiques en sont les principales causes. M. Griffiths a souligné que "le déplacement interne a atteint un record de 71,1 millions à la fin de 2022, soit une augmentation de 20% par rapport à l'année précédente". Le nombre de réfugiés a atteint un record de 36,4 millions, dont plus de la moitié viennent d'Afghanistan, de Syrie et d'Ukraine.
Au total, 258 millions de personnes dans 58 pays font face à une insécurité alimentaire aiguë, conséquence des conflits armés, des crises économiques, des extrêmes climatiques, de la pauvreté et de l'inégalité. Parmi elles, 45 millions d'enfants de moins de 5 ans sont en danger de malnutrition, dont 13,6 millions souffrent déjà de malnutrition sévère, les plaçant en danger de mort imminent. Le chef de l'OCHA a déclaré qu'à défaut d'efforts mondiaux concertés, la situation de la sécurité alimentaire devrait se détériorer en 2024, les perspectives étant particulièrement préoccupantes au Burkina Faso, au Mali, dans les TPO, au Soudan du Sud et au Soudan.
Le chef des secours de l'ONU a déclaré que 2023 était une année préoccupante car ce serait probablement la première fois depuis 2010 que le financement de l'aide humanitaire diminuerait au lieu d'augmenter. Au 24 novembre 2023, environ 20 milliards de dollars avaient été reçus, couvrant seulement 35% de l'Aperçu de la situation humanitaire mondiale 2023 (51,5 milliards de dollars).
Malgré un appel inférieur - 46,4 milliards de dollars pour 2024 par rapport à 56,7 milliards de dollars pour la demande de 2023 - l'ambition d'aider tous ceux qui en ont besoin reste inchangée, a déclaré Martin Griffiths. Fin




