
Don du gouvernement chinois, le Centre culturel et des Arts d'Afrique centrale constitue "un des fleurons pour la coopération" entre la RDC et la Chine, selon Alexis Gisaro Muvuni, ministre d'Etat chargé des infrastructures et des travaux publics.
Par Shi Yu et Benoit Nyemba
BEIJING/KINSHASA, 4 décembre (Xinhua) -- Sur le boulevard triomphal, de l'autre côté du Palais du Peuple et du Stade des Martyrs, deux monuments de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), se trouve un autre projet construit par la Chine : le Centre culturel et des Arts d'Afrique centrale, actuellement en cours de construction.
Don du gouvernement chinois, ce centre constitue "un des fleurons pour la coopération" entre la RDC et la Chine, selon Alexis Gisaro Muvuni, ministre d'Etat chargé des infrastructures et des travaux publics.
TEL PERE, TEL FILS
Ce projet, dont le président de la RDC Félix Tshisekedi a posé la première pierre en 2019, témoigne d'une détermination partagée par un père et son fils chinois.
"Mon père a travaillé et vécu en Afrique. J'ai donc ressenti une sorte de lien avec le continent", a raconté l'architecte chinois Tang Wensheng, architecte concepteur en chef de ce projet.
La structure principale est le centre culturel qui comprend un grand théâtre d'une capacité de 2.000 places et un autre plus petit de 800 places. De plus, l'Institut national des arts (INA), où des générations de musiciens et d'artistes congolais ont été formés, y déménagera pour accueillir environ 2.000 étudiants nationaux et étrangers.
Le bâtiment principal ressemble à un tambour africain rond, issu de la propre expérience de M. Tang, qui a découvert cet instrument grâce à son père. Ce dernier avait contribué à la construction de fermes en Somalie dans les années 1980.
"Quand j'ai appris ce projet en Afrique, j'ai vraiment eu envie d'en faire partie", a-t-il expliqué.
LES TOUCHES AFRICAINES
M. Tang travaille pour le Central South Architectural Design Institute, qui entreprend les travaux du centre. Sur son bureau, les premiers éléments qui sautent aux yeux sont les dessins de conception et de rendus panoramiques mettant en valeur ses concepts architecturaux.
Depuis le début, son équipe a décidé d'intégrer les styles chinois et africains dans le design, pour mieux interpréter cette collaboration sino-congolaise.
"Dans la culture chinoise, le cercle représente la réunion. Comme le projet est une incarnation de l'amitié sino-africaine, je pense que la forme d'un cercle convient le mieux à ce projet", a-t-il précisé, expliquant son choix de la forme de l'édifice.
Le design du nouveau campus de l'INA dégage également un mélange harmonieux entre les différentes cultures, ce qui permet de rendre l'agencement spatial des bâtiments scolaires mieux adapté au climat et à l'environnement locaux.
Les allées abritées traditionnelles chinoises offrent à la fois un abri contre la pluie et une protection contre le soleil, ainsi que la cour étroite modifiée, qui était à l'origine censée être large, à juste titre adapté au climat local chaud et pluvieux avec un fort ensoleillement.
Sur la façade des bâtiments, le sable local du fleuve Congo a été choisi pour la peinture des murs. Pour la décoration intérieure, l'artisanat local de gravure sur cuivre, basé sur de riches ressources en cuivre, est largement appliqué.
"Je remercie le design chinois qui a valorisé la culture africaine en réalisant ce projet. Lorsque l'on y arrive, on sent que l'on est en Afrique", a salué Désiré-Salomon Mwendanga Musengo, directeur général de l'INA.
UN CARREFOUR CULTUREL EN AFRIQUE CENTRALE
Depuis les années 1970, le gouvernement chinois a aidé à la construction de projets tels que le Palais du peuple, qui abrite l'Assemblée nationale et le Sénat, et le stade des Martyrs, situés sur le boulevard triomphal.
"Dans le secteur des infrastructures, il y a des ouvrages que je qualifie d'importants, comme le Palais du peuple (...) Autant d'ouvrages qui montrent la vitalité de notre coopération", a dit M. Muvuni.
Selon le ministre congolais, le Centre artistique et culturel d'Afrique centrale est le projet qui l'excite le plus. Il est considéré comme l'une des initiatives africaines les plus importantes soutenues par la Chine et devrait être achevé en début 2024.
"Nous sommes impatients de déménager dans ce magnifique bâtiment", s'est réjoui M. Mwendanga.
Une fois le centre terminé, les professeurs de l'INA et leurs étudiants, venant des pays de l'Afrique centrale, s'y installeront pour travailler et étudier. "Lorsque l'on forme à la musique, c'est différent d'une formation en droit ou en économie. L'art ne se cache pas, il est une expression", a-t-il expliqué.
La culture et l'art possèdent un pouvoir profond qui peut rapprocher les cœurs et les esprits entre les peuples, a estimé M. Mwendanga, ajoutant que le projet jouera un rôle important dans le développement d'un plus grand nombre de talents artistiques et dans la promotion des échanges culturels internationaux à l'avenir.
"Ce centre culturel sera effectivement le carrefour d'échanges et de dialogue culturel", a-t-il conclu.■
