Le premier sommet international consacré aux mondes polaires et glaciaires, baptisé One Planet Polar Summit, s'est tenu à Paris du 8 au 10 novembre. Au forum scientifique d'une durée de deux jours a succédé un volet politique, avec la conclusion vendredi après-midi par Emmanuel Macron, qui a annoncé de nouveaux investissements dans la recherche polaire.
PARIS, 10 novembre (Xinhua) -- Réuni à l'initiative de la France, le premier sommet international consacré aux mondes polaires et glaciaires, baptisé One Planet Polar Summit, s'est tenu à Paris du 8 au 10 novembre. Au forum scientifique d'une durée de deux jours a succédé un volet politique, avec la conclusion vendredi après-midi par Emmanuel Macron, qui a annoncé de nouveaux investissements dans la recherche polaire.
C'est la première fois qu'un sommet international est consacré aux glaciers et aux pôles. Organisé à Paris, au Muséum national d'Histoire naturelle, dans le cadre du Forum de Paris sur la paix, le One Planet Polar Summit a permis à la communauté scientifique et aux responsables politiques d'évoquer les enjeux liés à l'accélération de la fonte des glaces, ainsi que les impacts majeurs liés à l'effondrement de la cryosphère à l'échelle mondiale.
L'EFFONDREMENT DE LA CRYOSPHERE AU COEUR DES DEBATS
Les chercheurs et les scientifiques internationaux réunis à Paris ont plaidé pour un meilleur financement de la recherche polaire face à l'érosion accélérée des glaciers et des pôles. Plusieurs groupes de travail se sont réunis, dont "Glaciers, cycle de l'eau et niveau de la mer", "Glace de mer, océan, vie et atmosphère", "Permafrost et risques géologiques", ont partagé leurs conclusions dans les salles de conférence du muséum. Les sessions plénières ont été l'occasion de présenter les travaux des différents groupes.
La cryosphère, c'est-à-dire l'ensemble des masses de glace, de neige et de sols gelés, présentes sur Terre, a été au cœur de l'attention lors du sommet. Sa diminution a un fort impact sur les populations, les écosystèmes et les ressources en eau, et provoque l'élévation du niveau de la mer, ainsi que la libération de CO2 stocké dans le pergélisol. En outre, le réchauffement de l'Arctique et de l'Antarctique suscitent l'inquiétude, soulignée par la communauté scientifique et une urgence à réagir.
LA REAFFIRMATION DE L'IMPORTANCE DES GLACIERS
"En 2022, la France s'est dotée de sa première stratégie reflétant l'importance de ces espaces plus que jamais stratégiques et au cœur des grands équilibres mondiaux", précise le ministère de la Transition écologique, représenté au sommet par le ministre Christophe Béchu, qui s'est exprimé le 9 novembre. Les pôles et les glaciers évoquent dans l'imaginaire français les figures de "Kerguelen, Dumont d'Urville, Paul-Emile Victor ou encore Jean-Louis Etienne", de grands explorateurs français. Un passé qui incite à poursuivre les efforts de la France en matière de recherche sur les pôles.
L'engagement à tenir les objectifs de l'Accord de Paris de 2015, qui vise notamment à lutter contre la hausse de la température moyenne mondiale, a été réaffirmé, ainsi que la volonté de multiplier les coopérations scientifiques pour mieux comprendre les interactions entre le climat et la cryosphère. Le dérèglement climatique, qui provoque notamment la fonte des glaces et l'élévation du niveau de la mer, augmente la vulnérabilité des populations et des écosystèmes. L'importance de préserver les glaciers a été mise en avant, particulièrement pour conserver une faune et une flore uniques et une biodiversité menacée par le réchauffement climatique.
UNE STRATEGIE POLAIRE POUR 2030
En clôture du sommet au Muséum national d'Histoire naturelle, Emmanuel Macron a prononcé un discours en début d'après-midi ce vendredi, accompagné par le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store. Le président français a salué la qualité des travaux du sommet et a posé un constat : "Nous ne parlons pas d'une menace pour demain, mais d'une menace qui est déjà bien présente et s'accélère et lorsqu'on parle de la question de notre crise". Il a évoqué "une transformation qui est en cours, et menace d'ores et déjà des millions et va menacer des milliards d'habitants sur la planète et a des conséquences multiples, directes et indirectes". M. Macron a lancé un appel de Paris sur les pôles et les glaciers face à "l'effondrement de toutes les surfaces gelées".
Le président français a affirmé l'engagement de la France pour la préservation des pôles et a annoncé "une stratégie polaire qui va se décliner à horizon 2030". Concernant l'Institut polaire français Paul-Emile Victor, organisme fondé en 1992, le président français a affirmé : "La France continue d'investir. 600 chercheurs ont été mobilisés entre 2017 et 2022. On va continuer aussi d'améliorer leur cadre de travail et la nature des contrats". Le budget sur la recherche polaire a été dévoilé à cette occasion, puisque d'ici 2030, la France investira un milliard d'euros dans la recherche polaire, a annoncé M. Macron.
Par ailleurs, il a fait une annonce dans le cadre de l'effort de recherche polaire de la France : celle de la construction d'un navire français baptisé Michel Rocard, du nom de l'ancien Premier ministre de François Mitterrand qui fut le premier ambassadeur français pour les pôles. Ce bateau naviguera dans les mers polaires. Basé entre Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, et Hobart, en Australie, ce bâtiment pourra contourner les blocs de glace parfois très épais qui flottent dans les mers polaires. Une annonce symbolique, alors que le président de la République confirme le lancement de la "Décennie de la science glaciaire et polaire" (2025-2035) à l'échelle internationale, sous l'égide de l'UNESCO et de l'Organisation météorologique mondiale.
