
Des populations fuyant les combats entre l'armée et les rebelles sont en route vers Goma, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), le 15 novembre 2022. (Xinhua/Alain Uaykani)
Restaurer la confiance entre l'armée et la population, telle est la promesse que fait Peter Chirimwami, nouveau gouverneur militaire intérimaire de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), région en proie à la violence imposée par les groupes armés depuis des décennies.
Par Alain Uaykani
KIBUMBA (RDC), 23 septembre (Xinhua) -- Restaurer la confiance entre l'armée et la population, telle est la promesse que fait Peter Chirimwami, nouveau gouverneur militaire intérimaire de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), région en proie à la violence imposée par les groupes armés depuis des décennies.
Nommé par le président congolais Félix Tshisekedi, Peter Chirimwami a remplacé mardi Constant Ndima après les incidents entre l'armée et une secte religieuse lors d'une manifestation à Goma, chef-lieu provincial, le 30 août dernier, où au moins 57 personnes ont été tuées, selon Kinshasa.
Cette tragédie, où au moins six officiers militaires sont traduits devant un tribunal militaire, a affecté la confiance entre la population civile et les forces armées, a reconnu M. Chirimwami dans une interview exclusive accordée mercredi à Xinhua.
Il faut "corriger" les incidents et "restaurer la confiance entre l'armée et la population", a-t-il dit lors de sa première visite d'inspection des forces engagées dans la périphérie de Kibumba où l'armée continue d'observer le processus du cessez-le-feu par le Mouvement du 23-Mars (M23), une rébellion qui occupe de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma.
Le nouveau gouverneur a également promis un dialogue sincère entre l'armée et la population pour permettre une coopération qui appuie les efforts de l'armée face aux rebelles du M23.
Dans la zone de Kibumba, où se retrouve la dernière ligne de front établie par l'armée, le nouveau gouverneur militaire a souligné que la priorité de ce déplacement était de voir comment l'armée congolaise se comportait sur la ligne de front et pour constater si le cessez-le-feu est respecté du côté gouvernemental.
"Nous sommes là pour appliquer scrupuleusement ce qui a été demandé par nos autorités politiques et la région. Le cessez-le-feu est toujours en cours sur toutes nos positions, y compris ici à Kibumba, dans le territoire de Rutshuru et de l'autre côté de Masisi", a déclaré Peter Chirimwami, avant de dénoncer les multiples provocations auxquelles les rebelles du M23 se livrent dans plusieurs zones jadis libérées et aujourd'hui réoccupées.
Quelques mois après le prétendu retrait du M23 de Kiwanja, en territoire de Rutshuru, les rebelles ont annoncé mardi leur retour, affirmant que leur mouvement allait désormais mener des patrouilles et sécuriser les tronçons routiers de cette ville.
"Si le M23 tient à violer le cessez-le-feu, c'est (son) problème et ça sera vu devant tout le monde qu'ils ont violé le cessez-le-feu", a-t-il indiqué le nouveau gouverneur.
Peter Chirimwami, également commandant des opérations de la province, a par la même occasion assuré la population des capacités de l'armée sur le terrain face aux renforcements des rebelles sur plusieurs positions de la ligne de front.
Près d'un million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer en RDC au cours de l'année écoulée en raison des violences liées à diverses milices non étatiques, dont le groupe rebelle M23, selon les dernières études du Centre d'études stratégiques de l'Afrique.
