LE CAIRE, 30 août (Xinhua) -- Tout en saluant leur récente intégration aux pays des BRICS, les nouveaux membres ont appelé à un ordre mondial plus juste et plus équilibré, et ont espéré que le bloc permettrait de stimuler leur développement.
Au cours du 15e sommet des BRICS, qui vient de se terminer, six pays - l'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) - ont été officiellement invités à rejoindre le groupe.
Cette invitation a été chaleureusement accueillie par les dirigeants et les analystes des six pays, car nombreux sont ceux qui s'attendent à ce que ce mécanisme apporte davantage d'opportunités de développement aux nouveaux membres.
UNE COOPERATION MUTUELLEMENT PROFITABLE
Selon des statistiques économiques publiées par la Banque mondiale en 2022, le produit intérieur brut (PIB) combiné des BRICS représentera après leur élargissement 28,99 % du PIB mondial, au lieu de 25,77 % auparavant.
A lui seul, le poids économique du bloc suffit déjà à apporter de vastes opportunités économiques, commerciales et d'investissement à ses membres.
"Le groupe aidera l'Egypte à poursuivre ses efforts de libération de son économie, d'élargissement de ses marchés et de renforcement de ses exportations", a indiqué Gamal Bayoumi, président de l'Union des investisseurs arabes, une organisation basée au Caire.
L'adhésion de l'Egypte aux BRICS lui permettra en outre d'obtenir des prêts à taux réduit auprès de la Nouvelle Banque de Développement du bloc, au lieu d'emprunter de l'argent à des taux d'intérêt élevés auprès d'autres banques internationales, a-t-il déclaré.
"L'adhésion de l'Egypte aux BRICS permettra d'augmenter ses exportations, de multiplier les opportunités d'investissement et de renforcer les flux d'investissements étrangers", a quant à lui indiqué le ministre égyptien des Finances Mohamed Maait.
Les BRICS représentent par ailleurs une excellente occasion de renforcer et de diversifier les partenariats entre pays du Sud, a déclaré Ebrahim Hashem, ancien conseiller du président du Bureau exécutif d'Abou Dhabi.
Il a souligné que l'intégration des EAU et de l'Arabie saoudite aux BRICS contribuerait à renforcer la coordination des politiques énergétiques entre certains producteurs et certains consommateurs clé d'énergie, favorisant ainsi la stabilité et la prévisibilité des marchés pétroliers et énergétiques.
Pour l'Iran, rejoindre les BRICS pourrait également permettre de contrecarrer l'isolement économique et politique du pays par l'Occident, a déclaré Abas Aslani, un expert en politique étrangère iranienne, ajoutant qu'il s'agit d'un grand pas en avant dans les efforts du pays pour rejoindre les organisations et groupes internationaux et régionaux.
UN ORDRE MONDIAL EQUILIBRE
Naser Abdel-Aal, professeur de sciences politiques à l'université du Canal de Suez, considère l'expansion des BRICS comme "une importante étape vers un ordre mondial caractérisé par une répartition plus équitable des ressources".
Les BRICS sont un partenariat international qui cherche à créer un ordre mutuellement profitable adapté aux caractéristiques spécifiques de chaque Etat membre, en particulier des pays en développement, a-t-il déclaré.
Il existe un écart grandissant entre le rôle réel des marchés émergents dans le système global et leur capacité à participer aux processus décisionnels des institutions mondiales, a quant à lui indiqué Melaku Mulualem, un éminent chercheur en relations internationales et en diplomatie à l'Institut des affaires stratégiques d'Ethiopie.
"Les économies de ces pays se sont beaucoup développées au cours des dernières décennies. Pourtant, leurs voix sont encore peu entendues sur le plan politique, car le système mondial en place est resté pratiquement inchangé", a-t-il fait remarquer.
M. Mulualem a souligné que les BRICS cherchaient avant tout à renforcer la coopération entre les pays du Sud, à promouvoir une gouvernance mondiale plus juste et à participer aux processus décisionnels des organisations mondiales comme le FMI et la Banque mondiale.
Saeed Okasha, expert au Centre Al-Ahram d'études politiques et stratégiques du Caire, a déclaré que l'avenir des BRICS serait prometteur. "Je crois que si les BRICS sont capables de proposer un modèle basé sur une coopération mutuellement profitable au service de tous, cela contribuera grandement à la réussite de leur projet et de leur modèle", a-t-il affirmé. Fin