ADDIS-ABEBA, 31 août (Xinhua) -- L'ajout de nouveaux membres aux BRICS donnerait au groupe un élan pour mettre en œuvre son idéologie afin de rendre le monde "plus juste et non discriminatoire", a déclaré Teruneh Zenna, ancien ambassadeur de l'Ethiopie aux Nations Unies, dans une récente interview accordée à Xinhua.
"L'ordre international actuel n'est pas équitable et les voix du Sud global ne sont pas entendues", a-t-il indiqué.
"L'inclusion de l'Ethiopie et de l'Egypte en tant que nouveaux membres de la famille des BRICS donnerait au bloc l'occasion de mobiliser les pays africains pour garantir un monde plus juste", a-t-il estimé.
Lors du sommet des BRICS qui vient de s'achever, six pays, à savoir l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Iran et les Emirats arabes unis, ont été officiellement invités à rejoindre le groupe. Leur adhésion prendra effet le 1er janvier 2024.
"C'est une situation mutuellement bénéfique où les nouveaux membres apporteront une force supplémentaire au bloc dans sa tentative d'assurer un monde plus juste, tandis qu'ils utiliseront le groupement comme une plateforme pour résoudre les problèmes internes, y compris la pauvreté et le chômage", a expliqué M. Zenna.
Notant que les membres nouveaux et existants du bloc joueraient des rôles influents dans leurs régions respectives afin d'aligner les Etats voisins sur les stratégies du bloc, l'ancien ambassadeur a affirmé que l'inclusion de pays africains aiderait à transformer le continent et à faire entendre sa voix dans l'arène mondiale.
Les BRICS sont "une alliance pour négocier avec le Nord global et s'efforcer de faire en sorte que le monde devienne 'juste'. Aucun pays n'est discriminé", a noté M. Zenna.
Selon lui, l'Afrique pourrait renforcer ses relations commerciales et économiques avec la Chine, premier partenaire commercial du continent, bénéficier de l'expérience de l'Inde en matière de développement agricole et rechercher le soutien de la Russie sur les questions de sécurité au sein de la plateforme élargie des BRICS.
Rappelant que la Russie et la Chine avaient soutenu les pays africains contre l'oppression coloniale, il a fait remarquer que ces mêmes pays avaient combattu l'oppression néocoloniale aux côtés de l'Afrique.
"En utilisant les BRICS comme une puissance et une force supplémentaires et en bénéficiant de l'aide de pays comme la Chine et la Russie, les nouveaux Etats africains peuvent accélérer l'industrialisation et le développement agricole", a déclaré M. Zenna.
Selon l'ancien diplomate éthiopien, les BRICS Plus serviraient de force d'équilibre entre le Sud et le Nord et les aideraient à bénéficier de plus de choix dans leurs relations économiques et politiques avec le reste du monde.
Se réjouissant de l'intégration de l'Ethiopie dans la famille des BRICS, il a déclaré que son pays bénéficierait de l'aide des autres Etats membres des BRICS dans ses efforts d'industrialisation et de transformation de l'agriculture grâce à la science et aux technologies de pointe.
"En tant que membre fondateur de l'Union africaine et nation influente de l'Afrique de l'Est, l'Ethiopie serait un atout important pour le bloc dans la lutte contre le terrorisme et servirait de porte d'entrée importante vers le continent", a déclaré M. Zenna. "Dans le cadre des BRICS, l'Ethiopie doit approfondir ses relations de longue date avec les Etats membres et s'efforcer de créer un monde plus juste en défendant les intérêts de l'Afrique". Fin