BEIJING, 24 août (Xinhua) -- Les BRICS, dont le 15e sommet se déroule du 22 au 24 août dans la ville sud-africaine de Johannesbourg et qui regroupent actuellement cinq économies émergentes majeures, jouent un rôle de plus en plus important sur la scène internationale. Selon les experts africains avec lesquels Xinhua s'est entretenu, la Chine, membre important de l'organisation, contribue grandement au rééquilibrage de l'ordre mondial, au développement du Sud global, ainsi qu'à une inclusivité élargie de développement.
REEQUILIBRER LA GOUVERNANCE MONDIALE
Les BRICS sont devenus attractifs pour les pays en développement, car ils cherchent en premier lieu à compenser les maux de l'ordre ancien et à instaurer un nouveau système mondial de nations fondé sur l'égalité et le respect mutuel de la souveraineté, a indiqué Monica Mutsvangwa, ministre zimbabwéen de l'Information, de la Publicité et des Services de radiodiffusion.
Les BRICS, dont la Chine, sont en train de révolutionner l'espace économique, commercial et politique du monde, selon Amadou Diop, expert sénégalais sur les questions de la Chine.
"Les BRICS contribuent sans aucun doute à des équilibres économiques et politiques dans le monde, créant une sorte de multipolarité face aux institutions financières qui gouvernaient jusque-là le monde, notamment celles mises en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale", a-t-il estimé.
"Les BRICS, à mon avis, restent l'incarnation de la lutte historique des pays du Sud pour faire entendre leur voix dans l'architecture internationale émergente", a noté Charles Onunaiju, directeur du Centre pour les études chinoises du Nigeria.
La Chine a été très présente dans ce processus, a-t-il rappelé. "La Chine souhaite partager son développement et contribuer à ce réservoir mondial d'expériences de sagesse collective. Il ne fait aucun doute qu'elle joue un rôle important dans le mécanisme des BRICS, et cela correspond également à son engagement en faveur du multilatéralisme".
Pour Diamantino Lopes, sociologue bissau-guinéen et professeur des sciences politiques, la Chine devrait jouer un rôle important au sein de cette organisation, eu égard à ce qu'elle représente sur la scène internationale.
CONTRIBUER AU DEVELOPPEMENT DU SUD GLOBAL
Outre le rééquilibrage de l'ordre international, la Chine, à travers la plateforme des BRICS, a également apporté des contributions concrètes au développement des pays du Sud global.
Aux yeux de Mme Mutsvangwa, le monde en développement a déjà commencé à observer un développement alternatif et des financements infrastructurels sans clauses draconiennes à travers l'exemple des BRICS, ce qui a permis à de nombreux pays en développement de sécuriser des installations essentielles de production d'énergie, de production alimentaire et de sécurité.
Par ailleurs, l'approfondissement de la coopération Sud-Sud, l'ouverture de routes commerciales alternatives et un commerce intrarégional ont encouragé le développement des capacités de production des pays concernés, a-t-elle rappelé.
La ministre a également noté que le transfert de technologie s'était accéléré grâce aux accords de coopération dans le cadre des BRICS, constatant que le renforcement des capacités qui en résulte avait permis aux pays en développement de passer d'industries primaires à une production industrielle secondaire et même tertiaire.
"Cela signifie que non seulement le volume des échanges commerciaux, mais aussi le taux de rendement des investissements ont considérablement augmenté dans ces pays".
"Nous sommes désormais des partenaires égaux avec la Chine et obtenons donc un juste retour sur nos marchandises. La Chine a développé ses capacités de production, en veillant à ce que la technologie soit introduite dans nos pays afin que nous puissions devenir autonomes", a-t-elle salué.
FAVORISER UNE INCLUSIVITE ELARGIE DE DEVELOPPEMENT
Avec son soutien au plan d'élargissement de l'adhésion aux BRICS, la Chine préconise également une inclusivité élargie de développement.
Un grand nombre de pays ont finalement découvert que les politiques ouest-atlantiques dont les ficelles sont tirées par Washington sont hégémoniques. L'ordre mondial actuel ne peut plus répondre aux aspirations ni aux besoins de la grande majorité de l'humanité, a constaté Hichem Hajji, expert tunisien et vice-président du Centre de recherche et d'études du Maghreb.
De plus en plus de pays souhaitent rejoindre les BRICS, qui est un bloc attractif offrant "des possibilités de développement inconditionnelles aux pays", a analysé Mokhtar Ghobashy, vice-président du Centre arabe d'études politiques et stratégiques basé au Caire.
Dans ce contexte, les dialogues BRICS Plus et BRICS-Afrique devraient ouvrir de nouvelles perspectives pour les pays en développement, dont de nombreux pays africains, a estimé Jean-Eric Rakotoarisoa, professeur de droit constitutionnel à l'Université d'Antananarivo et ancien président de la Haute cour constitutionnelle de Madagascar.
"D'une part, les pays africains gagneraient à étudier l'expérience des BRICS pour trouver leur propre voie de développement. D'autre part, le développement des relations avec les BRICS devrait permettre aux pays africains de diversifier leur économie et de conduire à une plus grande ouverture en matière de relations économiques", a-t-il ajouté.
On s'attend également à ce que les BRICS continuent d'élargir leur espace sur les plateformes internationales, de créer des marchés plus vastes et d'élargir la portée de son engagement à l'échelle mondiale grâce au mécanisme BRICS Plus, a dit M. Onunaiju. Fin