BEIJING, 19 juillet (Xinhua) -- Puisque les conditions du développement économique et social sont très proches en Chine et en Afrique, l'expérience chinoise en matière de développement économique peut-elle aider les Africains à sortir de la pauvreté et à s'enrichir?
En 2011, le Centre international de lutte contre la pauvreté de la Chine a mis en place un projet "Centre Chine-Tanzanie pour la réduction de la pauvreté au niveau du village" à Peapea, village de la province de Morogoro. L'équipe de Li Xiaoyun est responsable de la sélection et de la promotion des techniques agricoles adaptées à la production locale.
Li Xiaoyun, professeur de l'Université agricole de Chine et doyen honoraire de l'Ecole du développement international et de l'agriculture mondiale de l'Université, dirige une équipe et s'est installé à Peapea. Son équipe utilise la "petite technique" chinoise de "plantation dense de maïs" pour aider les agriculteurs locaux à obtenir une "grande récolte de maïs", offrant ainsi un exemple de coopération sino-africaine dans le domaine agricole.
Le maïs est l'un des aliments de base des Tanzaniens. Les habitants aiment moudre le maïs pour en faire une farine avec laquelle ils font une bouillie appelée "Ugali", consommée avec une soupe de légumes.
Bien que le maïs soit la principale source de nourriture en Tanzanie, la production locale de maïs est très faible, avec une production moyenne d'environ 150 kg par mu. En revanche, dans les plaines de la Chine du Nord, la production de maïs peut atteindre 800 kg voire plus de 1.000 kg par mu.
L'équipe de Li Xiaoyun a découvert que, après une étude minutieuse sur terrain, les agriculteurs tanzaniens pratiquaient une culture du maïs très simple : sans niveler le sol, ils sèment leurs propres graines dans le sol après la pluie. Il n'y a pas de gestion appropriée sur le terrain ni d'infrastructures d'irrigation de base. Ces pratiques entraînent un faible taux de germination du maïs et une faible production finalement.
"Notre aide à l'Afrique doit prendre en compte les conditions réelles de l'Afrique. Je me pose la question : est-ce qu'il est possible d'utiliser des expériences et des technologies simples, primitives et facilement acceptées par les agriculteurs locaux, sans grands investissements en capital, afin d'obtenir de "grandes récoltes"?" a déclaré M. Li.
A cette fin, son équipe a conçu un ensemble complet de solutions techniques pour les agriculteurs locaux, telles que le labour profond avec le semis, la sélection de variétés plus adaptées aux environnements arides, et la fixation d'une distance entre les rangées et les plants à l'aide de cordes.
"Nous avons promu ainsi la technique de plantation dense de maïs localement, passant de la plantation de 1.000 à 2.000 plants de maïs par mu à la plantation de 3.000 à 4.000 plants de maïs par mu. Cela a permis d'augmenter immédiatement le rendement de maïs de plus de 100 kg à 300-400 kg, soit une production deux à trois fois plus élevée," a expliqué M. Li.
Après des années d'assistance, le projet intitulé "petites techniques et grandes récoltes", couvrant des milliers de mu de cultures en Tanzanie, bénéficie actuellement à plus de 1.000 agriculteurs locaux, avec une augmentation moyenne de la récolte de maïs pour les participants de plus du double. Le projet a également été sélectionné plusieurs fois pour faire partie des très bons exemples de coopération Sud-Sud et de coopération tripartite pour la promotion du développement durable des Nations Unies.
Depuis une dizaine d'années, l'Université agricole de Chine a formé une équipe conjointe avec le gouvernement de la province de Morogoro en Tanzanie et l'Université agricole de Sokoine pour mener des projets de démonstration de réduction de la pauvreté dans dix villages en Tanzanie, partageant l'expérience de la Chine sur les plans du développement agricole et de la réduction de la pauvreté.
"Parce que la Chine et les pays africains ont connu des étapes de développement similaires, de nombreuses expériences chinoises seront très instructives pour l'Afrique et la Tanzanie", a déclaré M. Li, affirmant que les échanges agricoles entre la Chine et l'Afrique devaient se concentrer sur le partage d'expériences adaptées à l'Afrique et ayant une longue pratique en Chine, afin que davantage d'Africains puissent en bénéficier. Fin
