Par Martina Fuchs
GENEVE, 17 mai (Xinhua) -- Le président de Swissmem, Martin Hirzel, a estimé dans un récent entretien par lien vidéo à Xinhua que les perspectives du secteur suisse de l'ingénierie mécanique et électrique pour faire des affaires en Chine étaient "généralement très positives à long terme".
"Le commerce entre la Suisse et la Chine est une réussite", juge celui qui préside depuis 2021 l'association de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux. Fondée en 1883, elle compte actuellement plus de 1.350 entreprises et a son siège à Zurich.
"Au cours des vingt dernières années, nous avons pu quadrupler nos exportations vers la République populaire de Chine. Beaucoup de nos entreprises sont présentes en Chine. Non seulement pour les ventes et les services, mais aussi pour l'assemblage, la fabrication et même la recherche et le développement", dit-il.
"Nous encourageons les entreprises industrielles suisses à être présentes en Chine, à faire des affaires en Chine", insiste M. Hirzel.
"La Chine représente 7% de toutes les exportations de notre industrie et cela ne changera pas de manière significative cette année. Nous serons heureux de maintenir ce chiffre, mais ça, ce n'est que la moitié de l'histoire", explique-t-il. "De nombreuses entreprises industrielles suisses sont présentes en Chine. Elles produisent sur le marché pour le marché".
Depuis 2010, la Chine est le premier partenaire commercial de la Suisse en Asie et le troisième au niveau mondial après l'Union européenne et les Etats-Unis. Les deux pays ont signé un accord de libre-échange qui est entré en vigueur le 1er juillet 2014.
En moyenne, poursuit M. Hirzel, "les activités en Chine peuvent représenter jusqu'à un tiers de l'ensemble des activités d'une entreprise suisse, c'est important. Les PDG suisses connaissent la Chine. Ils surveillent l'évolution et, en général, ils sont très positifs sur le long terme".
LES VENTS CONTRAIRES SOUFFLENT TOUJOURS
Selon un communiqué de presse de Swissmem publié en mars, les performances de l'industrie technologique suisse (industrie mécanique et électrique et secteurs technologiques connexes) se sont améliorées au cours de l'année écoulée.
Par rapport à 2021, les ventes ont augmenté de 9,4%, les exportations de 5,6% et les nouvelles commandes reçues de 2,4% en 2022. Cela a partiellement compensé la chute des commandes enregistrée au troisième trimestre 2022, lit-on.
Cependant, M. Hirzel avertit que d'importantes incertitudes persistent : "L'industrie suisse de la construction mécanique et électrique est un secteur très orienté vers l'exportation. Nous dépendons des conditions de nos principaux marchés, qui sont l'Allemagne, les Etats-Unis et la Chine".
"Malheureusement, on assiste là à un refroidissement de l'économie tant au niveau des ventes que de la rentabilité. Nos entreprises signalent désormais une réduction des prises de commande de 5%".
Une inflation élevée dans le monde entraînera de nouvelles modifications des taux d'intérêt par les banques centrales, ce qui devrait refroidir l'activité économique mondiale et freiner la demande de biens d'équipement, souligne-t-il.
"D'un côté, nous voyons des banques centrales qui combattent l'inflation et augmentent ainsi les taux d'intérêt, ce qui n'est pas une bonne chose pour les investissements", explique Martin Hirzel.
DES SEMI-CONDUCTEURS SUISSES
Alors que l'association professionnelle compte parmi ses membres des multinationales telles qu'ABB, Schindler et Siemens, il estime que les sociétés suisses de semi-conducteurs jouent un rôle de plus en plus crucial. "On ignore peut-être que la Suisse possède une industrie des semi-conducteurs", remarque-t-il. "En fait, une centaine d'entreprises se trouvent dans cet écosystème, dans les domaines de la photonique, de l'optique, de la fabrication d'équipements".
M. Hirzel relève que ces entreprises emploient quelque 15.000 personnes en Suisse, ajoutant que de nombreux brevets dans l'industrie des semi-conducteurs n'étaient toujours pas utilisés : "Les entreprises surveillent clairement l'évolution. Nous sommes ouverts aux affaires, certainement aussi avec la Chine". Fin
