La voie américaine de l'hégémonie est sans issue (COMMENTAIRE) - Xinhua - french.news.cn

La voie américaine de l'hégémonie est sans issue (COMMENTAIRE)

French.news.cn | 2022-12-29 à 22:46

BEIJING, 29 décembre (Xinhua) -- Plus tôt ce mois-ci, les Etats-Unis ont réuni 49 chefs d'Etat africains et le chef de l'Union africaine à Washington pour leur ambitieux Sommet des dirigeants Etats-Unis/Afrique, après un hiatus de huit ans, en vue de démontrer leur engagement "inchangé" en faveur du continent en développement.

Cependant, la Maison Blanche n'a pas obtenu la réaction qu'elle espérait : au contraire, ce sommet a été accueilli avec des critiques et un scepticisme grandissants, comme sur bien d'autres sujets de la scène internationale cette année.

Le site d'informations politiques américain Politico a commenté le sommet en indiquant que les dirigeants africains "ont le sentiment d'avoir déjà été dupés une fois, quand l'ancien président Barack Obama a utilisé le premier sommet en 2014 pour signaler un plus grand engagement envers le continent. Au lieu de cela, Obama a réduit le financement de la lutte contre le SIDA en Afrique et réduit l'aide étrangère dans la région".

Une telle réaction de la part des dirigeants africains est compréhensible. Le rôle dominateur des Etats-Unis se retourne contre eux, alors qu'ils malmènent fréquemment et sans scrupules les autres pays et trahissent la confiance qui leur est accordée lors d'occasions diplomatiques bilatérales et multilatérales.

Les Etats-Unis envahissent depuis longtemps de nombreux pays sous divers prétextes, ce qui entraîne des désastres durables pour les victimes. Le pays a envahi 84 des 194 pays reconnus par les Nations Unies et s'est engagé militairement dans 191 d'entre eux, d'après l'ouvrage "L'Amérique envahit : comment nous avons envahi ou nous nous sommes engagés militairement dans presque tous les pays du monde", co-écrit par les spécialistes de l'histoire Christopher Kelly et Stuart Laycock.

En dehors de ces invasions, Washington, qui s'autoproclame "modèle de démocratie", a également intensifié ses pratiques d'intimidation sous couvert de défense de la "démocratie" et des "droits de l'Homme". Cela inclut de forcer les autres pays à choisir un camp, d'imposer des sanctions unilatérales à ceux qui ne se plient pas à leurs exigences et de provoquer des conflits dans de nombreuses régions pour ensuite profiter du chaos qui y règne.

Le président rwandais Paul Kagame a refusé la tentative américaine de forcer son pays à choisir entre renforcer ses liens économiques avec les Etats-Unis ou avec d'autres pays. "Je ne pense pas que nous devions être intimidés pour faire des choix" entre deux camps, a indiqué M. Kagame en marge du Sommet des dirigeants Etats-Unis/Afrique.

Le vrai visage des Etats-Unis est devenu de plus en plus clair : ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir des profits sur le dos des autres et leur voie de l'hégémonie sera sans issue. Compte tenu de la tendance croissante à l'adaptation négative et à la non-coopération du reste du monde en réponse aux appels américains, les Etats-Unis se font difficilement de vrais amis quand ils courtisent les autres pays.

Lors du neuvième Sommet des Amériques en juin dernier, les dirigeants latino-américains ont résisté à l'exclusion idéologique américaine des dirigeants de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela, ce qui démontre que l'hypocrisie américaine est défaillante et moins populaire sur la scène internationale.

Quant aux pays d'Asie du Sud-Est, les Etats-Unis ont recouru à la même tactique consistant à forcer les pays à choisir leur camp de manière condescendante, à susciter des conflits et à faire des promesses en l'air. Cependant, la majorité des pays de la région ont exprimé leur profonde suspicion concernant les motifs ultérieurs de la "stratégie indo-pacifique" de la Maison Blanche.

"Les Etats-Unis sont toujours considérés comme une puissance néocolonialiste" et tous les pays ne pensent pas que les Américains devraient être les garants de la démocratie et des droits de l'Homme, a déclaré Zeenat Adam, ancien directeur de la section de la Corne de l'Afrique du ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, cité par Politico.

Les Etats-Unis ne respectent les règles internationales que lorsqu'elles les arrangent et ignorent celles qui les dérangent.

La semaine dernière, 127 membres de l'Organisation mondiale du commerce ont présenté pour la 61e fois la proposition du groupe de lancer les processus de sélection afin de combler les vacances de l'Organe d'appel, assurant ainsi son bon fonctionnement, mais les Etats-Unis ont encore une fois bloqué la décision proposée.

"Il n'existe qu'un seul pays dont le fantasme autoproclamé est d'être la puissance dominante mondiale : les Etats-Unis", a fait remarquer Jeffrey D. Sachs, directeur du Centre pour le développement durable à l'Université de Columbia.

Ce dont les Etats-Unis ont le plus besoin sont d'une cohésion sociale sur leur territoire et d'une coopération responsable avec le reste du monde, et non d'une confiance aveugle dans leur quête de l'hégémonie. En effet, comme l'a souligné M. Sachs, cette dernière se résume à "une idée dangereuse, délirante et dépassée". Fin

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