(Xinhua/Kepseu)
Par Arison Tamfu
YAOUNDE, 5 novembre (Xinhua) -- Dès 6h00 du matin, Berline Fangan a pris place dans une clinique chinoise temporaire mais complète à l'extérieur du Centre médical d'arrondissement de Bangou-Carrefour, dans la région de l'Ouest du Cameroun.
Nerveuse, la mère de deux enfants a expliqué qu'elle était épuisée par ses douleurs articulaires non traitées depuis dix ans. Elle a déclaré avoir été traitée par plusieurs médecins, mais les médicaments prescrits n'étaient pas efficaces.
"Cela me soulageait tout juste (...) cinq minutes, après, la douleur revient", a raconté à Xinhua la veuve de 53 ans avec qui des centaines de résidents dans les communes de Bangou et Bamendjou, dans le département des Hauts-Plateaux de la région de l'Ouest, attendaient une équipe médicale chinoise qui y arriverait vendredi pour deux jours de consultation et de traitement gratuits.
Bangou et Bamendjou, avec une population de plus de 100.000 habitants, sont entourées de nombreuses communautés rurales avec une faune abondante et des établissements dispersés, mais il n'y a que deux hôpitaux. Les villageois souffrent souvent de problèmes de santé tels que la gastrite, la typhoïde, le paludisme, les cataractes et les rhumatismes, mais la plupart d'entre eux, comme Justin Kouamou, 71 ans, ne peuvent pas se permettre des services médicaux.
"J'ai un frère (...) c'est lui qui m'a appelé pour me dire qu'il y avait une campagne de consultation gratuite des Chinois aujourd'hui, j'ai pris la voiture à Douala (la métropole économique camerounaise à plus de 200 km de Bangou) à minuit, je suis arrivé ici à 6h30 du matin et je suis venu directement ici", a raconté ce professeur d'histoire à la retraite et père de cinq enfants, qui précise être nerveux et avoir des crampes depuis 2016.
Martine Kouamo, debout, l'air déprimé regardait son fils Christian Djomo, 10 ans, qui souffre de douleurs testiculaires.
"On m'a donné les remèdes chez les praticiens locaux et cela n'a pas marché. Je comprends que les Chinois travaillent très bien, je pense qu'ils vont bien nous aider", selon Mme Kouamo.
Lorsque le soleil s'est levé à Bangou et Bamendjou, de nombreux patients ont commencé à se mettre en rangs pour s'inscrire, consulter et recevoir un traitement depuis des médecins qui sont venus ici en tant que membres de la 22e équipe médicale chinoise au Cameroun.
Mme Fangan a été l'une des premières patientes à être reçue par le médecin.
Elle a été soignée par l'acupuncture, un ancien traitement chinois qui insère des aiguilles fines dans des parties spécifiques de la peau pour traiter divers problèmes physiques.
"Je me sens mieux maintenant, parce que le matin, je ne pouvais tourner le cou comme ça (...) maintenant je parviens à tourner derrière, à gauche et à droite", a fait savoir Mme Fangan après les soins.
Après l'examen, le petit Djomo s'est vu prescrire des médicaments avec lesquels il espère guérir.
"Je me sens beaucoup mieux", a-t-il dit.
Pour la première fois depuis 2016, M. Kouamou s'est senti soulagé lorsque sa maladie a été découverte par l'échographie. Avant cela, il avait consulté des médecins à plusieurs reprises, mais les résultats n'étaient pas satisfaisants.
"Les médecins chinois ont piqué des aiguilles dans ma peau, ce qui a miraculeusement soulagé ma douleur. Je suis toujours surpris par les merveilles de ce traitement", a précisé à Xinhua cet homme âgé deux jours après avoir reçu l'acupuncture.
Plus de 1.600 malades ont été reçus et traités lors de la campagne de consultation et de traitement gratuits du 29 au 30 octobre, d'après Paul Sikapin, maire de Bangou.
"Moi, je demande avec beaucoup d'insistance que l'année prochaine on ait une organisation pareille, parce qu'avec ceci, nous allons assurer le développement de notre cellule", a-t-il espéré.
Fabrice Dubila, médecin du Centre médical d'arrondissement de Bangou-Carrefour, a souligné que pendant la campagne, des médecins camerounais et chinois avaient travaillé côte à côte pour soigner les patients et fournir des soins médicaux indispensables.
"C'est une excellente occasion d'apprendre aux collègues étrangers. Jusqu'à présent, nous avons travaillé ensemble sur le diagnostic de certains patients, et j'ai également appris d'autres techniques de diagnostic que je peux utiliser pour diagnostiquer certaines maladies particulières, en particulier les lipomes et d'autres pathologies", a expliqué M. Dubila.
Théodore Datouo, vice-président de l'Assemblée nationale du Cameroun, a annoncé que la campagne était un signe des relations amicales entre le Cameroun et la Chine.
"C'est pour le bien-être et la santé de la population, et dès que la population est en santé, le développement économique va s'ensuivre. Nous disons merci, merci pour cette coopération, merci à l'équipe médicale chinoise au Cameroun et vive la coopération entre la Chine et le Cameroun", a martelé M. Datouo qui est également l'organisateur de cet événement.
Guo Jun, chef de l'équipe médicale chinoise, a rappelé que depuis 1975, la Chine a envoyé 22 équipes médicales et 736 médecins au Cameroun pour diagnostiquer les maladies, soulager les souffrances, améliorer les conditions sanitaires et le niveau des soins médicaux locaux.
"La campagne gratuite d'aujourd'hui n'est qu'un exemple. A l'avenir, nous allons approfondir notre coopération, faire avancer les programmes d'assistance médicale et promouvoir l'amitié sino-camerounaise", a-t-il fait remarquer.
En plus de cette campagne, l'équipe médicale chinoise, avec Beijing Urban Construction Group, a également fait don de médicaments et de fournitures de protection aux hôpitaux locaux. Fin
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