Par Martina Fuchs
GENEVE, 3 novembre (Xinhua) -- Alors que débute la 14e réunion de la Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides (COP14), la secrétaire générale de la Convention sur les zones humides, Musonda Mumba, a souligné jeudi que la Chine jouait un rôle crucial dans la sauvegarde et la restauration de ces écosystèmes vitaux.
"Ce que nous avons vu avec le gouvernement chinois est vraiment excitant, car il y a un mouvement et une amplification de la législation. Ils ont veillé à ce que plus de 50% des zones humides en Chine soient protégées sous une forme ou une autre, que ce soit un parc national ou un parc communautaire", a-t-elle déclaré à Xinhua, lors d'un entretien par lien vidéo.
Cette réunion se tiendra du 5 au 13 novembre, avec un lieu dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, les hôtes officiels de la COP14 et une session parallèle à Genève, en Suisse, dans des formats physiques et en ligne.
Les zones humides font partie des écosystèmes les plus diversifiés et les plus productifs. Selon la Convention de Ramsar, environ 85% des zones humides de notre planète ont disparu par rapport à l'an 1700.
"Le lac Tchad, par exemple, est un lac partagé avec le Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Tchad, le pays lui-même. Ce lac a rétréci à moins de 10% et est un site Ramsar. C'est aussi une voie de passage pour les espèces d'oiseaux. Les peuples autochtones et les peuples traditionnels ont dépendu de ces écosystèmes de zones humides pour la médecine, la nourriture, le poisson, mais aussi vraiment le microclimat de cette region", a expliqué Mme Mumba.
"Nos villes sont les espaces où vivront plus de 50% de la population mondiale d'ici 2050. Cela signifie que nous vivrons dans des jungles de béton ou que nous aurons des infrastructures spécifiques qui augmenteront également le réchauffement des villes", a-t-elle averti.
"Ce que font les zones humides dans le cadre des services écosystémiques, et ces services sont évalués à plus de 47 billions de dollars, c'est l'effet de refroidissement. Nous pouvons voir qu'avoir des zones humides dans les villes fournit un mécanisme de refroidissement, mais aussi en même temps, une augmentation de la biodiversité et des espaces verts."
"C'est pourquoi cette COP est importante et c'est pourquoi je pense que la Chine pousse vraiment vers cette action et appelle toutes les parties contractantes de la convention à agir."
La Convention est entrée en vigueur en Chine le 31 juillet 1992. La Chine compte actuellement 64 sites désignés comme "zones humides d'importance internationale" (sites Ramsar).
"Je commence à vraiment croire que c'est important quand d'autres parties contractantes voient ce leadership pourquoi nous devrions investir dans ces écosystèmes et pourquoi il est important de s'assurer que ces écosystèmes sont protégés, car la protection vaut aussi pour le changement climatique et pour la biodiversité", a-t-elle souligné.
La Convention sur les zones humides a été adoptée le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar, sur les rives de la mer Caspienne. C'est un traité intergouvernemental qui fournit le cadre de l'action nationale et de la coopération internationale pour la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Elle compte à ce jour 172 Parties contractantes.
Mme Mumba a également insisté sur le fait que le renforcement de la coopération internationale est crucial pour s'attaquer à ces problèmes vitaux pour notre planète.
"Nous nous réunissons pour la première fois depuis le début de la pandémie, nous ne nous sommes pas rencontrés depuis 2018. Nous nous réunissons donc maintenant pour vraiment examiner l'état des zones humides et le sort des zones humides, et pourquoi les zones humides sont importantes et pourquoi elles sont au cœur de nos moyens de subsistance collectifs en tant qu'humains sur cette planète."
La COP14 se tiendra alors que la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) se déroulera du 6 au 18 novembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge.
"Nous commençons la COP14 ce week-end, et c'est vraiment dos à dos avec la COP27 sur le climat, puis éventuellement avec la COP sur la biodiversité. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie également que la conversation des zones humides se déroule dans le cadre des conversations liées au climat et à la biodiversité, montrant vraiment au monde que tout cela est interconnecté", a-t-elle dit. Fin
