Une photographe congolaise met en lumière les personnes handicapées (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2021-12-05 à 11:26
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GOMA (RD Congo), 4 décembre (Xinhua) -- "Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant ou à un aveugle ?", interroge l'affiche d'une galerie de photos tenue à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), un événement qui célèbre le 3 décembre la journée internationale des personnes handicapées.

Pour Arlette Bashizi, une photographe de 21 ans déjà connue en RDC en dépit de sa jeune carrière, cette galerie de photos est un voyage pour élucider cette énigme et adopter un nouvel état d'esprit envers les groupes minoritaires, dont celui constitué par les personnes handicapées.

"L'idée derrière cette exposition est de remettre en question la perception que notre communauté a des personnes handicapées", a déclaré Mme Bashizi à Xinhua, estimant que ce groupe de personnes défavorisées souffre souvent d'une forme de discrimination.

"Quand j'étais petite, je pensais toujours qu'une personne handicapée, c'est quelqu'un qui est censé mendier pour survivre, qui ne peut pas travailler. Mais en grandissant, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une perception erronée", a-t-elle poursuivi.

La galerie, sous le thème "Sans Limite", qui présente des photos de personnes handicapées jouant au basket et réalisant des œuvres d’art, met en lumière les possibilités infinies de ces personnes qui ont tendance à être enfermées dans des stéréotypes et des préjugés.

"Voilà pourquoi nous (les photographes qui exposent aujourd'hui) avons voulu travailler sur ce projet pour documenter sur le quotidien des personnes handicapées sous l'angle de leurs perspectives professionnelles", a indiqué la jeune photographe, appelant les gens à suivre son exemple pour remettre en question et changer les stéréotypes sur les groupes minoritaires.

"En montant l'exposition dans différents quartiers, nous espérons que leurs habitants pourront changer leur perception des personnes handicapées, à travers leur regard sur les œuvres exposées", a-t-elle estimé.

En tant que photographe, elle concentre son attention sur les groupes minoritaires, notamment les personnes handicapées et les femmes, en donnant l'exemple par la façon dont elle a cherché à réaliser son rêve.

Ayant toujours eu envie d'être photojournaliste pour informer les gens, Mme Bashizi a quitté son ancien emploi sans avenir pour devenir apprentie dans un atelier de photographie où elle s'est rapidement fait un nom.

"Quand j’ai commencé (ma carrière comme photographe), tout le monde me disait que la photographie n’était pas faite pour les femmes." Au lieu de se décourager, elle a travaillé dur et gagné progressivement le respect dans une profession dominée par les hommes.

Il n'y a pas de meilleur moyen de transmettre les histoires des femmes que de les laisser raconter par elles-mêmes, a affirmé Mme Bashizi. Fin

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