BEIJING, 6 juin (Xinhua) -- La nappe à carreaux rouges et blancs, un mur peint en jaune avec des affiches rétro, des spécialités de Lyon comme les quenelles, les andouillettes à la moutarde et la cervelle de canut...... Qui aurait cru que l'on pourrait découvrir un bouchon lyonnais aussi authentique à Beijing, capitale chinoise, à des milliers de kilomètres de Lyon ?
"Notre cheffe Nadia et moi, nous voulons faire connaître aux Chinois les saveurs traditionnelles de notre ville natale, des plats typiques, un peu comme ce que nos grands-pères et grands-mères faisaient", raconte Francis Perouse, responsable du restaurant La Maison Lyonnaise, créé en 2020.
Pourtant, comme il est différent de la cuisine française dans des films, caractérisée par des plats raffinés servis sur des plateaux d'argent par des serveurs gantés de blanc, ce bouchon lyonnais a rencontré pas mal de difficultés tout au début.
"Beaucoup de gens ne nous comprenaient pas et donc nous avons dû expliquer à nos consommateurs ce qu'étaient les plats ruraux. Mais heureusement, les Chinois sont très curieux. Ils aiment vivre de nouvelles expériences", se souvient M. Perouse.
Rapidement, le restaurant est devenu très prisé des consommateurs pour ses plats authentiques et savoureux. Selon le responsable, les plats les plus populaires sont les escargots et le bœuf bourguignon, deux plats déjà bien connus en Chine.
Afin d'assurer la saveur originale, les fromages, les vins, les escargots, la farine sont tous importés de France, tandis que des ingrédients comme les grenouilles-taureaux sont achetées sur le marché chinois, parce qu'elles sont plus grosses et plus charnues, explique M. Perouse.
En outre, ils ont conçu un menu à partir des réactions de consommateurs pendant quelques mois et ajusté la teneur en sucre des desserts afin de mieux s'adapter aux préférences et aux habitudes alimentaires des Chinois.
"Nous voulons que ce menu plaise à tout le monde, même à ceux qui n'ont jamais dégusté la cuisine française", note-t-il, ajoutant que la seule petite chose qu'ils ont changée concerne les desserts. "Nous trouvons que pour les Chinois, les desserts français sont vraiment trop sucrés. Nous avons donc mis moins de sucre."
Cependant, aux yeux de ce jeune homme français, l'ouverture d'un restaurant est bien plus qu'un simple service de plats délicieux, c'est un symbole culturel : des photos des paysages de Lyon, la présentation en matière de culture lyonnaise sur les cartes...... Il espère amener les gens à mieux comprendre sa ville natale par le biais de sa cuisine.
"Nous mettons l'accent sur l'ensemble du concept, du service à la décoration, en passant par la nourriture. Nous tenons beaucoup à l'atmosphère qui règne dans un bouchon lyonnais", confie M. Perouse.
Selon lui, en plus d'un symbole culturel, un restaurant est aussi un centre pour les échanges culturels. Rencontrer des gens de tous horizons, avec toutes sortes d'histoires de vie, c'est d'une grande importance, c'est également la raison pour laquelle il est resté en Chine pendant 11 ans.
"Je suis venu en Chine avec juste l'idée de voyager pendant un mois, mais maintenant, onze années ont passé", déclare-t-il. "C'était très intéressant d'être confronté à une culture radicalement différente. En fait, pour moi, il y a encore beaucoup à découvrir en Chine."
Pour sa part, une soirée pour le restaurant est réussie lorsque tout le monde, à chaque table, commence à se parler et à se lier d'amitié. "On peut ainsi voir que l'on a créé un lien. Il ne s'agit pas seulement de servir de la nourriture." Fin
