Avec leur élargissement, les BRICS se font les champions d'une coopération inclusive et d'un rôle plus important des pays du Sud global (SYNTHESE) - Xinhua - french.news.cn

Avec leur élargissement, les BRICS se font les champions d'une coopération inclusive et d'un rôle plus important des pays du Sud global (SYNTHESE)

French.news.cn | 2023-08-25 à 21:47

JOHANNESBURG, 25 août (Xinhua) -- Le surnom de l'Afrique du Sud, la "nation arc-en-ciel", témoigne de la riche tapisserie de cultures, de langues et de traditions qui se sont tissées en une mosaïque harmonieuse. A l'image de cette nation dynamique, les BRICS présentent un kaléidoscope de cultures, de croyances et de voies de croissance.

Jeudi, six nouveaux pays d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie occidentale ont été invités à rejoindre les BRICS, marquant ainsi un point de départ historique et nouveau pour la coopération au sein des BRICS.

"Ce que nous créons ici, ce sont les 'BRICS arc-en-ciel', car nous apportons des cultures et des civilisations du monde entier pour enrichir davantage la coopération déjà fantastique", a déclaré à Xinhua Anil Sooklal, Sherpa BRICS de l'Afrique du Sud, après l'annonce de l'expansion du groupe.

VERS UN DEVELOPPEMENT COMMUN

L'adhésion de l'Argentine, de l'Egypte, de l'Ethiopie, de l'Iran, de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis prendra effet le 1er janvier 2024, a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse organisée dans le cadre du 15e sommet des BRICS.

"Nous apprécions les intérêts des autres pays dans la construction du partenariat des BRICS", a déclaré M. Ramaphosa, ajoutant que les BRICS avaient entamé un nouveau chapitre dans leurs efforts pour créer un monde équitable, inclusif et prospère.

S'exprimant lors de la conférence de presse, le président chinois Xi Jinping a déclaré que cette expansion insufflerait une nouvelle vitalité au mécanisme de coopération des BRICS et renforcerait davantage les forces en faveur de la paix et du développement dans le monde.

Cette expansion reflète la résolution des pays des BRICS à s'unir et à coopérer avec d'autres pays en développement, répond aux attentes de la communauté internationale et sert les intérêts communs des marchés émergents et des pays en développement, a souligné M. Xi.

Ces six nouveaux membres contribueront à approfondir la collaboration déjà solide ainsi que les réalisations significatives des BRICS au cours des dernières années, a estimé M. Sooklal.

Quant à la Nouvelle Banque de développement (NBD), une banque multilatérale de développement établie par les BRICS en 2015, l'expansion du groupe soutient la mission de cette banque de servir de "véritable plateforme" pour la coopération entre les pays du Sud global, a déclaré Dilma Rousseff, présidente de la NDB.

L'ajout de nouveaux membres "renforce la base de capital de la NDB et incorpore un éventail plus vaste de relations commerciales et de projets de développement divers", a noté Mme Rousseff. "Cela permettra la construction d'une structure financière qui porte la marque du multilatéralisme et d'un monde multipolaire".

En tant qu'hôte du sommet des BRICS, M. Ramaphosa a fait savoir que les dirigeants des BRICS avaient "chargé nos ministres des Affaires étrangères de poursuivre le développement du modèle des pays des BRICS et d'une liste de pays partenaires potentiels, et de présenter un rapport d'ici le prochain sommet".

"M. Ramaphosa a été très explicite lorsqu'il a déclaré qu'il s'agissait de la première phase d'expansion, ce qui ne signifie pas que le processus d'expansion est clos", a fait remarquer M. Sooklal, ajoutant que, jusqu'à présent, seuls les pays du Sud global seraient invités à rejoindre les BRICS.

Lors d'une conférence de presse, le directeur général du Département des affaires économiques internationales du ministère chinois des Affaires étrangères, Li Kexin, a révélé que plus de 20 pays avaient posé leur candidature pour rejoindre les BRICS.

POUR UNE VOIX PLUS FORTE DU SUD GLOBAL

Sur le thème ""Les BRICS et l'Afrique : partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif", le sommet de cette année, qui s'est tenu du 22 au 24 août à Johannesburg, s'est également concentré sur la promotion des intérêts communs du Sud global.

S'exprimant lors de la rencontre BRICS-Afrique et du dialogue BRICS Plus qui se sont tenus à Johannesburg en marge du 15e sommet des BRICS, M. Xi a appelé à à s'assurer qu'aucun pays ne devrait être laissé pour compte dans le processus de modernisation mondiale.

La réalisation de la plupart des objectifs de développement durable des Nations Unies reste lente, a noté M. Xi, affirmant qu'il s'agissait d'une source d'inquiétude et que l'effort de développement mondial était confronté à des défis redoutables.

Il a appelé la communauté mondiale à poursuivre les intérêts plus larges de tous les pays, à répondre aux préoccupations des personnes, à remettre le développement au centre de l'agenda international et à faire des efforts pour accroître la représentation et la voix des pays en développement dans la gouvernance mondiale.

Dans leurs entretiens avec Xinhua, les experts africains ont déclaré que les efforts des BRICS pour défendre les intérêts du Sud global avaient contribué à promouvoir une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable.

"Le rôle des BRICS dans l'amplification des voix du Sud global est essentiel, car il comble le fossé entre le rôle réel des marchés émergents et des pays en développement dans le système mondial et leur capacité à participer à ce système et aux processus de prise de décision dans les institutions mondiales telles que le FMI et la Banque mondiale", a déclaré Melaku Mulualem, chercheur principal en relations internationales et en diplomatie à l'Institut éthiopien des affaires stratégiques.

Lorsque le Mouvement des non-alignés (MNA) a été créé dans les années 1950 et 1960, de nombreux pays du Sud global se sont rassemblés "afin d'œuvrer pour un ordre mondial plus juste et plus inclusif", a noté Kenneth Creamer, maître de conférences à l'université de Witwatersrand. "Les BRICS semblent inciter de nombreux pays à se réunir à nouveau pour faire avancer cette vision".

"S'il est décidé que d'autres pays feront partie de l'initiative BRICS, il devrait être clairement établi que tous ces pays doivent adhérer à la mission des BRICS, qui est de favoriser le développement économique mutuel et de construire un système politique et économique mondial plus juste", a dit M. Creamer, qui est également membre du Conseil consultatif économique présidentiel d'Afrique du Sud.

Les pays du Sud global souhaitent rejoindre les BRICS parce que le groupe prône "la coopération mutuellement bénéfique et le respect mutuel avec les autres pays du monde", a affirmé Abdel-Sattar Eshrah, secrétaire général du Conseil des affaires égypto-chinois, basé au Caire.

"Grâce à leurs capacités économiques, financières et technologiques, ainsi qu'à leur vision claire de l'avenir, les BRICS ont la force et la capacité de mener le monde vers un vaste processus de développement et de rendre le système économique mondial plus juste et plus équitable", a-t-il ajouté.

L'ENGAGEMENT DE LA CHINE

Le sommet des BRICS de cette année a pris une tournure nettement africaine, en mettant l'accent sur le renforcement de la coopération entre les BRICS et l'Afrique. Alors que les dirigeants du Sud global se réunissent à Johannesburg pour ouvrir la voie à la croissance et au développement mutuels, la Chine a réitéré son engagement inébranlable à cultiver des liens de coopération avec l'Afrique.

Dans un discours liminaire prononcé jeudi lors du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique, M. Xi a annoncé une série de mesures concrètes visant à renforcer les liens et la coopération avec les pays africains, notamment le lancement d'une initiative de soutien à l'industrialisation de l'Afrique et la mise en œuvre d'un plan de soutien à la modernisation de l'agriculture en Afrique.

Lors d'un discours prononcé plus tôt à l'occasion de la rencontre BRICS-Afrique et du dialogue BRICS Plus, M. Xi a déclaré que la Chine avait mis en place un Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud avec un montant de 4 milliards de dollars américains.

"La Chine est un ami sur lequel l'Afrique peut compter", a assuré M. Xi, notant qu'au cours de la dernière décennie, la Chine avait fourni une grande quantité d'aide au développement à l'Afrique et avait aidé à construire plus de 6.000km de voies ferrées, plus de 6.000km d'autoroute, et plus de 80 grandes centrales électriques sur le continent.

En tant que membre du Sud global, la Chine a suivi une voie de développement caractérisée par une coopération mutuellement bénéfique et des avantages mutuels, notamment avec d'autres pays en développement, a noté M. Mulualem, le chercheur éthiopien.

"Grâce à la Chine, le Kenya a certainement vu beaucoup de développement d'infrastructures dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR)", a déclaré Stephen Ndegwa, maître de conférences en relations internationales à l'Université internationale des Etats-Unis-Afrique, basée à Nairobi.

"Nous avons vu des développements d'infrastructures, notamment des ports, des barrages, des extensions de routes et même de nouvelles autoroutes et voies ferrées, qui ont tous contribué de manière significative à la croissance sociale et économique de l'Afrique", a-t-il ajouté, affirmant qu'un projet comme l'ICR "ne pouvait pas réussir sans amitié, sincérité et honnêteté."

Depuis des années, les médias occidentaux s'en prennent à la Chine, stigmatisant l'aide chinoise comme une forme moderne de colonisation de l'Afrique.

"Les entreprises chinoises viennent en Afrique avec les capitaux, les connaissances et l'expertise nécessaires pour investir en Afrique", a noté M. Mulualem, rejetant les insultes occidentales à l'encontre de la Chine.

"Les gouvernements africains considèrent la coopération avec la Chine comme une situation mutuellement bénéfique dans laquelle ils reçoivent de la Chine les fonds dont ils ont tant besoin, sur le long terme et à des taux d'intérêt bon marché, pour développer leurs infrastructures, tandis que les Chinois font des affaires et instaurent la confiance avec leurs homologues africains", a-t-il ajouté.

Pour Mahasha Rampedi, rédacteur en chef de l'African Times, "les Africains font beaucoup plus confiance à la Chine qu'aux pays occidentaux et, pour être honnête, je ne pense pas que les Africains soient les seuls concernés".

"Je pense que la majorité du monde, en particulier les pays du Sud global, fait plus confiance à la Chine qu'aux Etats-Unis", a déclaré M. Rampedi. Fin

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