
(Xinhua/Sebastien Courdji)
PARIS, 30 juin (Xinhua) -- Un jeune homme de 17 ans, Nahel Merzouk, conduisant sans permis, a été abattu mardi par un policier à Nanterre, dans la région parisinne, après un refus d'obtempérer. Sa mort a provoqué des émeutes à travers la France et suscité des critiques de l'opposition.
Le 27 juin 2023 aux alentours de 08h15, Nahel Merzouk, automobiliste sans permis de conduire, a été tué par balle par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer. Le policier a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire deux jours plus tard.
Le soir même de la mort de Nahel, des émeutes et des violences urbaines ont éclaté dans plusieurs quartiers de Nanterre. Il y a eu des tirs de feux d'artifice et des jets de projectiles sur la police, ainsi que des incendies volontaires de véhicules, d'abribus, de poubelles et d'une école de musique. Plusieurs bâtiments ont été dégradés et des feux ont été allumés le long des rails d'une ligne du Réseau express régional (RER). Une vingtaine de policiers ont été blessés.
Le lendemain, les émeutes ont pris davantage d'ampleur, des incendies ayant été signalés dans des mairies et des écoles. Des incidents sont survenus dans plusieurs villes, comme Bordeaux, Lille, Creil et Roubaix.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, 2.000 policiers et gendarmes ont été déployés pour contenir les risques d'émeutes. Plus de 2.000 incendies ont été répertoriés en France cette nuit-là, ainsi qu'une trentaine d'attaques de commissariats de police. De multiples pillages ont eu lieu en Ile-de-France, ainsi que du vandalisme d'écoles et de lycées.
Jeudi, des pillages ont été observés rue de Rivoli et près de Châtelet dans la capitale. Vendredi, à Marseille et à Lyon, des affrontements et des pillages ont ébranlé le centre-ville.
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a annoncé jeudi que les transports de surface ne fonctionneraient plus après 21h00 dans toute la région. Un couvre-feu a été instauré à Clamart et Meudon. Des mesures de sécurité ont été prises dans la métropole lilloise, dont l'interdiction des rassemblements et de l'usage des feux d'artifice.
La Première ministre française Elisabeth Borne a déclaré vendredi que "toutes les hypothèses" de sortie de crise seraient examinées, affirmant prioriser "le retour de l'ordre républicain sur tout le territoire".
Matignon a annoncé le même jour que le gouvernement décidait l'"annulation d'événements de grande ampleur". Plusieurs événements ont été annulés dont des concerts et des festivals.
Le ministre français de l'Intérieu Gérald Darmanin a affirmé à la télévision que, même en l'absence d'état d'urgence, il était possible de recourir à des moyens exceptionnels, comme l'envoi de davantage d'effectifs de police et de l'armée. Il a annoncé le déploiement de 45.000 policiers et gendarmes dans la nuit de vendredi à samedi.
Les violences contre des commissariats, des écoles, des mairies, contre la République, sont injustifiables, a souligné le président français Emmanuel Macron, jeudi sur son compte Twitter. Il a appelé toute la France à se calmer au plus vite. Fin

(Xinhua/Sebastien Courdji)




