LE CAIRE, 7 novembre (Xinhua) -- Avec plusieurs participants de haut niveau et un agenda d'environ deux semaines couvrant divers sujets, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique dans la station balnéaire égyptienne de Charm El-Cheikh, a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme quant à la menace aiguë que représente le changement climatique mondial.
Des discussions animées sont prévisibles, et un consensus plus audacieux sur le contrôle du climat pourrait être atteint lors de la conférence, qui s'ouvre dimanche. Au lieu d'échanger des paroles et de fixer des objectifs, il faut transformer la compréhension commune en actions concrètes.
Au cours des trois dernières décennies, grâce aux efforts conjoints de la communauté internationale, de nombreuses percées décisives ont été réalisées en matière de contrôle du climat. Parmi les réalisations durement acquises, citons la signature de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), du protocole de Kyoto et de l'accord de Paris.
Pourtant, l'action sur le terrain a été entravée par certains pays développés, qui ne veulent pas faire leur part du travail. Comme l'ont largement admis les parties à la CCNUCC, les pays développés et les pays en développement doivent assumer des responsabilités communes mais différenciées, compte tenu de leurs conditions nationales, de la part historique des gaz à effet de serre dans l'atmosphère et de leur niveau de développement.
Cependant, certains pays industrialisés ont tenté d'échapper à leurs responsabilités, bien qu'ils aient historiquement émis une plus grande partie des gaz à effet de serre.
En tant que premiers émetteurs historiques de gaz à effet de serre réchauffant la planète, les Etats-Unis refusent de ratifier le protocole de Kyoto. Bien que Washington ait réintégré l'accord de Paris après s'en être retiré en 2020, la crainte demeure que ce pays mette à nouveau en péril les efforts mondiaux, étant donné que la politique climatique aux Etats-Unis est de plus en plus polarisée.
Selon un récent sondage réalisé par l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, près des deux tiers des Américains pensent que le gouvernement fédéral ne fait pas assez pour lutter contre le changement climatique.
Bien que la pression mondiale croissante de ces dernières années ait contraint les Etats-Unis et d'autres pays riches à faire des compromis en promettant d'aider les pays en développement à lutter contre la crise climatique, les résultats sont au mieux dérisoires.
Considérons le financement du climat. En 2009, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars chaque année pour aider les pays en développement à combattre le changement climatique, mais cet objectif demeure aujourd'hui hors de portée.
La réticence du monde riche à joindre le geste à la parole a gravement porté atteinte à la confiance mutuelle entre le Nord et le Sud, élément clé d'une réponse mondiale renforcée au défi climatique.
La faute à l'hypocrisie de l'action climatique. Les pays développés prononcent des slogans creux tout en exigeant des pays en développement qu'ils adoptent des mesures irréalistes pour lutter contre le changement climatique. Par exemple, certains pays européens ont replongé dans l'utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon malgré les engagements pris en matière de réduction des émissions en raison de la crise énergétique actuelle.
Alors que l'Europe a l'intention d'assouplir ses exigences en matière de climat pour elle-même, elle ne montre aucune intention d'assouplir ses exigences en matière d'émissions de carbone pour les autres pays et régions, ce que Sheriff Ghali, professeur de sciences politiques à l'université d'Abuja au Nigeria, qualifie de deux poids deux mesures.
Les catastrophes naturelles dues au changement climatique continuent d'empiéter sur les habitats des populations. Depuis le début de l'année, l'Europe a connu la pire vague de chaleur depuis des siècles ; de graves sécheresses et inondations ont frappé de vastes régions d'Asie et d'Amérique du Nord ; dans la Corne de l'Afrique, les gens souffrent de la famine et de nombreuses espèces animales disparaissent. Dans de telles circonstances, personne n'est à l'abri.
"La crise climatique constitue l'enjeu déterminant de notre époque", s'est écrié Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies.
En tant que plus grand pays en développement, la Chine a pris une série de mesures concrètes pour combattre le changement climatique. Pour atteindre le pic des émissions de dioxyde de carbone et la neutralité carbone, la Chine a mis en place un organe chargé de guider et de coordonner les travaux en la matière, de formuler et de publier un document de conception de haut niveau. En 2021, son marché national du carbone, le plus grand système d'échange de droits d'émission au monde, a commencé les échanges en ligne.
A l'échelle mondiale, la Chine a activement promu la collaboration écologique dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), et a mené une coopération Sud-Sud en matière de changement climatique. Elle a aidé les pays en développement à améliorer leur capacité pour affronter l'impact du changement climatique en leur apportant un soutien financier, en signant des documents de coopération, en mettant en œuvre des projets d'atténuation et d'adaptation et en organisant des cours de formation.
La lutte contre le changement climatique est une cause partagée par toute l'humanité. Le problème ne peut être surmonté que par une action concertée et une mise en œuvre efficace. Comme le temps presse pour faire face aux ravages du changement climatique, toutes les parties, en particulier les pays développés, doivent prendre des mesures concrètes.
Pour reprendre les termes du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, la Conférence des Nations Unies sur le climat de cette année peut être "une occasion de montrer l'unité". Fin




