"Petite technologie, grande récolte" : comment les savoir-faire chinois ont transformé les champs tanzaniens (REPORTAGE) - Xinhua - french.news.cn

"Petite technologie, grande récolte" : comment les savoir-faire chinois ont transformé les champs tanzaniens (REPORTAGE)

French.news.cn | 2022-11-03 à 19:29

BEIJING, 3 novembre (Xinhua) -- Fikiri Kisairo, un agriculteur du village de Kitete, dans le district de Kilosa de la région de Morogoro, à l'ouest de la capitale économique tanzanienne Dar es-Salaam, marche avec fierté lorsqu'il s'occupe de sa récolte de maïs florissante.

"Les jours où je passais des nuits blanches à réfléchir à la façon dont payer les frais de scolarité pour mes deux enfants sont finis", a indiqué M. Kisairo, bénéficiaire de la coopération agricole entre la Chine et la Tanzanie qui dure depuis une dizaine d'années.

PETITE TECHNOLOGIE, GRANDE RECOLTE

M. Kisairo a rejoint un projet de maïs en 2019 supervisé par l'Université agricole de Chine (CAU) en collaboration avec l'Université d'agriculture Sokoine de Tanzanie dans quelques villages de la région de Morogoro. Ce projet baptisé "Petite technologie, grande récolte" vise à réduire la pauvreté dans cette région rurale de la Tanzanie.

Aujourd'hui, M. Kisairo a réussi non seulement à payer les frais de scolarité de ses enfants, mais aussi à construire une cave à eau profonde pour irriguer son potager d'environ 1,21 hectare tout au long de l'année, y compris la saison sèche.

Martine Shigela, commissaire régionale de Morogoro, a indiqué qu'avec l'aide des autorités locales en collaboration avec la CAU, la production de maïs des agriculteurs engagés dans le projet avait considérablement augmenté et que 1.667 agriculteurs modèles avaient cultivé au moins un acre (environ 0,4 hectare) de maïs chacun.

Denis Nkala, coordinateur régional pour l'Asie et le Pacifique du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC), a déclaré que ce projet était un exemple concret de coopération sino-africaine pour la résilience et la sécurité alimentaire, réalisé par le biais d'une approche multipartite axée sur la demande.

"A travers le partage de bonnes pratiques de culture, le projet a pour but de tripler la production de maïs et d'augmenter les revenus des agriculteurs, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la réalisation des objectifs de développement durable en Tanzanie", s'est félicité M. Nkala.

PETIT SOJA, GRANDE NUTRITION

Le lait de soja, une boisson traditionnelle chinoise riche en saveurs et en nutriments, devient de plus en plus populaire parmi les villageois de Morogoro. "Je l'aime et j'espère que mes amis l'aimeront aussi. C'est bon pour notre santé", a dit Tatu Seif, un agriculteur de 62 ans du village de Kitete.

Le soja a été introduit pour la première fois dans la région de Morogoro grâce à un autre projet de coopération sino-tanzanien : "Petit soja, grande nutrition".

D'après le rapport nutritionnel de Morogoro 1991-2018, les techniques agricoles utilisées auparavant par les paysans tanzaniens les empêchaient de disposer d'assez de protéines et d'autres nutriments tels que des vitamines et des minéraux.

Pour améliorer plus efficacement la structure nutritionnelle locale en promouvant l'interculture de soja et de maïs, Li Xiaoyun, un agronome chinois et son équipe de la CAU, ont décidé de travailler avec les autorités de Morogoro pour promouvoir le projet dans quatre villages.

Dans le cadre de ce projet, les experts chinois, en collaboration avec les autorités locales, ont distribué des graines de soja aux agriculteurs de ces quatre villages en janvier dernier et fourni des instructions sur place et à distance sur les techniques de plantation et de gestion.

"Le lait de soja est agréable, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes pour améliorer leur santé, et le projet devrait toucher le plus grand nombre possible de personnes", a assuré Rozalia Grayson Rwegasira, secrétaire administrative adjointe chargée du secteur économique et productif au commissariat régional de Morogoro.

Grâce à ce projet, les paysans "obtiendront un substitut au lait de vache, qui est cher et rarement disponible", selon Leah John Mwingira, un autre agent de vulgarisation agricole.

UN BEL EXEMPLE DE COOPERATION SINO-AFRICAINE

La réduction de la pauvreté et le développement agricole figurent parmi les programmes de coopération sino-africaine annoncés l'an dernier à la 8e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). La région de Morogoro, l'une des bases agricoles de la Tanzanie, constitue un bel exemple en la matière.

Ernest Robert Mkongo, ancien chef du secteur économique et productif dans la région de Morogoro, a déclaré que le programme de coopération agricole sino-tanzanien était crucial pour sortir les gens de la pauvreté.

Coordinateur du projet de maïs depuis 2011, M. Mkongo a continué à travailler avec la CAU au commencement du projet de soja. A ses yeux, il n'y a jamais eu d'experts d'un autre pays aussi diligents que les experts chinois pour visiter des maisons agricoles et des parcelles agricoles.

La coopération sino-africaine dans le domaine agricole peut aider à concrétiser l'aspiration de l'Afrique à l'autosuffisance en exploitant ses propres ressources naturelles, a souligné la vice-présidente de la Commission de l'Union africaine, Monique Nsanzabaganwa. "C'est un domaine où cette coopération entre l'Afrique et la Chine peut vraiment être très utile (...) surtout en cette période où le monde est confronté à des perturbations en termes de distribution de la nourriture via les chaînes logistiques", a-t-elle poursuivi. Fin

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