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French.xinhuanet.com | Publié le 2022-04-17 à 20:18

Les cerisiers adoptés par des consommateurs étrangers, dans la cerisaie de Nangou, village du bourg de Gaoqiao dans l'arrondissement d'Ansai à Yan'an, dans la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest). (Photo fournie par les interviewés)
XI'AN, 17 avril (Xinhua) -- Si vous le voulez, vous pouvez avoir un arbre fruitier sur le plateau de Loess en Chine. Avec une plaque à votre nom, l'arbre et tous ses fruits sont à vous pour une année.
C'est une campagne d'"adoption d'un arbre fruitier" lancée par les paysans de la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest). "En juillet et en août, vous pourrez goûter aux pommes et aux cerises récoltées de vos arbres", déclare Zhang Guanghong face à son téléphone portable, au milieu d'innombrables fleurs de pommier dans le village de Nangou à Yan'an, grande région de pommes de montagne.
Aujourd'hui, avec le développement de l'Internet, et surtout avec l'émergence des plateformes de streaming en direct comme Douyin et Kuaishou, de plus en plus de nouveaux modèles d'agriculture apparaissent en Chine. Des consommateurs urbains chinois obtiennent l'occasion d'"adopter" un arbre et d'en goûter ses fruits.
"C'est incroyable ! Je n'ai jamais vécu à la campagne, mais dans quatre mois, je pourrai partager des pommes récoltées de mon propre arbre avec ma famille", indique un citoyen à Xi'an, qui a adopté un pommier lors de son dernier voyage à Yan'an il y a deux semaines.
"Avant, la communication était gênante dans le village", se souvient M. Zhang, "Nous devions souvent aller au sommet de la montagne pour chercher un signal d'appel".
En 2014, le village a commencé la culture des pommes de montagne et des cerises. La production de fruits est devenue assez importante au fil des ans.
Plus important encore, la condition de communication s'améliore et les réseaux sociaux prospèrent. M. Zhang a décidé d'utiliser son téléphone portable pour diffuser en direct les magnifiques paysages du village et vendre ses fruits en ligne.
"Je partage de petites vidéos sur Douyin presque tous les jours. Beaucoup de gens m'ont contacté pour adopter un arbre fruitier. Il y a même des étrangers parmi mes clients", déclare-t-il en montrant l'écran de son téléphone portable.
Les fruits locaux sont également vendus dans les magasins en ligne. Ainsi, le revenu par habitant des villageois de Nangou a dépassé 17.500 yuans l'année dernière contre 3.000 yuans en 2011.

Photo d'archives du verger de démonstration de l'opération "Adoptez un arbre fruitier" à Guan, village du quartier de Qilicun dans le district de Yanchang à Yan'an, dans la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest). (Photo fournie par les interviewés)
De même, pour le village de Guan situé à plus de 100 km de Nangou, une centaine de pommiers dans un parc de démonstration agricole ont été "adoptés". A travers les caméras installées dans le verger, des clients n'ont qu'à ouvrir une application pour jeter un coup d'oeil sur leur propre arbre.
Avec ce modèle d'adoption et les ventes en ligne, les fruiticulteurs du village peuvent gagner 1 yuan de plus qu'avant par kilo de pommes.
Dans une salle de streaming en direct décorée comme une yaodong (maison-grotte à la chinoise), une forme particulière de logement dans le plateau de Lœss, du maïs et des gousses d'ail sont accrochés au mur, révélant une forte ambiance rurale. "C'est tout comme un foyer traditionnel de village dans notre mémoire", déclare Wang Gang, un responsable de l'e-commerce du village.
Pendant les mois de septembre à février de l'année suivante, la haute saison des ventes, Wang Gang et des villageois locaux vont chanter dans sa salle de streaming en direct des Xintianyou, un genre de chansons folkloriques dans le nord du Shaanxi. Cela peut attirer les regards de plus de 8.000 personnes en même temps.
"De plus en plus d'agriculteurs ont tendance à profiter des téléphones portables pour développer les industries en ligne", a indiqué Wei Yan'an, maire adjoint de la ville de Yan'an. Les téléphones portables deviennent "de nouveaux outils agricoles", les agriculteurs deviennent de "nouvelles célébrités sur Internet", et le streaming en direct devient un "nouveau labour agricole". ■