Comment les Etats-Unis intensifient la guerre de l'information dans le conflit russo-ukrainien

French.xinhuanet.com | Publié le 2022-03-30 à 16:31

BEIJING, 30 mars (Xinhua) -- Les réseaux sociaux sont sans aucun doute inondés de contenus portant sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Pourtant, outre les vidéos et les images frappantes, une guerre de l'information à grande échelle se déroule sur le front numérique, avec un seul "initiateur en chef" : les Etats-Unis.

Sous l'hégémonie du récit occidental, Washington n'est clairement pas intéressé par la diffusion de faits ou de la vérité. Voici les tactiques courantes employées par les Etats-Unis pour duper l'opinion publique mondiale sur la crise ukrainienne.

Premièrement, susciter l'agitation et encourager l'hostilité.

A la fin de l'année dernière, alors que les tensions sur la frontière russo-ukrainienne s'intensifiaient, les Etats-Unis ont choisi d'attiser les flammes de la discorde.

De la Maison Blanche aux paparazzi de la presse tabloïd américaine, de soi-disant rapports de renseignement et des ouï-dire piquants n'ont cessé de surgir, propageant le "brouillard de la guerre".

Ils prêchaient les propos d'une source anonyme selon qui, derrière le conflit, se cache une intention de changement de régime et des renseignements choisis accusant la Russie de "fabriquer un prétexte à une invasion". Début janvier, les responsables du département d'Etat ont appelé les civils américains à évacuer Kiev.

De plus, la divulgation d'une offensive militaire, de calendriers et d'autres détails a atteint le grand public, tout cela à l'instigation des Etats-Unis pour amplifier les conspirations liées au conflit.

Ces souffrances en Ukraine "auraient facilement pu être évitées si l'administration Biden et l'OTAN avaient simplement reconnu les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN", a tweeté Tulsi Gabbard, ancienne membre du Congrès américain.

Cependant, les Etats-Unis ont pris des mesures qui ont exacerbé les tensions, notamment le laisser-aller dans le traitement des projets de garantie de sécurité proposés par la Russie, tout en faisant preuve de froideur envers les demandes de dialogue de Moscou, ce qui a eu pour effet d'accroître les tensions.

Deuxièmement, s'appuyer sur des doubles standards.

La politique du deux poids, deux mesures a une fois de plus été mise en évidence dans la crise ukrainienne.

Alors que les Etats-Unis sont occupés à réclamer des sanctions à l'encontre de la Russie pour "violations du droit international", ils restent silencieux lorsqu'on les interroge sur leurs propres crimes, notamment la promotion de la doctrine Monroe en Amérique latine, le bombardement de la Yougoslavie sans fondement juridique et leurs invasions de l'Afghanistan, de l'Irak et de la Syrie. Où sont la repentance et la responsabilité des Etats-Unis?

Les Etats-Unis ont vanté leurs principes néolibéraux, comme l'effacement des frontières nationales dans la culture et le sport et l'inviolabilité de la propriété privée. Mais depuis l'éclatement du conflit russo-ukrainien, les avoirs de la Russie ont été gelés à l'étranger, tandis que des artistes et athlètes ont été exclus et persécutés. Les chats, les arbres et le ballet du Lac des cygnes russes n'ont pas non plus échappé aux sanctions.

Tout en se disant préoccupés par le sort des civils ukrainiens, les Etats-Unis ont fait la sourde oreille devant les souffrances des populations du Moyen-Orient et d'Afrique. Pendant deux décennies, ils ont meurtri l'Afghanistan et, malgré le retrait de ses troupes l'an dernier, l'agresseur continue de priver le peuple afghan de milliards de dollars destinés à sauver des vies.

Troisièmement, laisser les rumeurs courir.

A l'ère des réseaux sociaux, l'information peut aller plus vite qu'une balle, tandis que la puissance d'une histoire peut surpasser celle d'un char. C'est ce que la machine de propagande américaine a pris à cœur et mis en pratique.

Lorsque des scènes déchirantes s'ajoutent à une narration en personne, ainsi que des mots émotionnels pour toucher la corde sensible du public, une narration accrocheuse naît. Mais qu'en est-il de la réalité?

Les médias américains ont qualifié une vidéo virale montrant un père ukrainien en larmes disant au revoir à sa fille d'"horrible aperçu de la façon dont le conflit en Europe de l'Est déchire les familles". Mais la vidéo a ensuite été vérifiée comme ayant été enregistrée avant le conflit. Le père a en fait choisi de rester à Donetsk pour défendre la région contre l'armée ukrainienne.

Une autre séquence vidéo très partagée concerne un mystérieux pilote de chasse ukrainien, surnommé "le fantôme de Kiev", abattant un avion russe. Cependant, cette vidéo était également fausse, provenant d'un jeu de simulation de combat aérien.

Le 5 février 2003, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à l'Irak, Colin Powell, alors secrétaire d'Etat américain, avait présenté une fiole contenant de la lessive en poudre, affirmant qu'il s'agissait là d'une preuve que l'Irak développait des armes chimiques.

Début 2021, avec le soutien financier des Etats-Unis, les Casques blancs, également connus sous le nom de Défense civile syrienne, ont truqué des vidéos de frappes aériennes menées sous fausse bannière et d'attaques chimiques contre des civils, plaçant ainsi une cible sur le dos du gouvernement syrien.

Pour certains responsables politiques et médias américains, la vérité ne signifie rien tant qu'ils peuvent façonner l'opinion publique.

Quatrièmement, censurer, suspendre et faire taire.

En janvier 2021, les géants américains de la tech, dont Twitter, Facebook et Snapchat, ont suspendu les comptes de l'ancien président Donald Trump, invoquant une possible incitation à la violence. Deux ans plus tard, c'est la Russie qui est visée.

L'Union européenne a interdit deux grands médias russes - Sputnik et RT - dans toute l'Europe. Meta a coupé l'accès des utilisateurs russes à Facebook et Instagram, mais a temporairement autorisé les utilisateurs de certains pays à publier des contenus anti-russes violents. Enfin, Youtube, Netflix et Google ont bloqué des chaînes russes.

Toute voix à peine favorable à la Russie est rapidement réduite au silence. De multiples habitants de l'est de l'Ukraine ont vu leurs comptes fermés sur les réseaux sociaux juste après avoir publié des contenus liés à la Russie. La réalisatrice et journaliste française Anne-Laure Bonnel a déclaré à la chaîne CNews que les bombardements de l'armée ukrainienne avaient causé la mort de civils dans le Donbass. Son documentaire "Donbass" a ensuite été retiré de Youtube, alors que le journal Le Figaro a supprimé son article sur la vie des habitants du Donbass.

Les Etats-Unis ont également ignoré de manière sélective les différentes voix provenant d'autres pays. Des manifestations anti-américaines et anti-OTAN ont eu lieu en Bulgarie, en Turquie et dans d'autres pays. Des supporters de football serbes ont brandi des banderoles géantes dans un stade pour critiquer les interventions militaires des Etats-Unis et de l'OTAN durant des décennies. Ne vous attendez pas à voir ces histoires dans les médias américains.

Cinquièmement, faites entrer la politique spectacle.

La plupart des pays sont réticents à prendre parti dans le conflit, préférant une solution diplomatique pour mettre fin aux combats.

Cependant, les Etats-Unis tentent d'obtenir des soutiens pour dénoncer la Russie. Ils ont d'abord courtisé les Etats membres de l'OTAN et du G7 pour qu'ils accusent Moscou d'être responsable du conflit et mobilisé les nations européennes pour qu'elles fassent de la "politique spectacle".

Des peluches, des drapeaux ukrainiens et des slogans ont été exposés le 2 mars par des délégations lors de la session d'urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies. Lorsque le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est adressé au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, des dizaines de diplomates ont quitté la salle. Celle-ci, censée être un lieu solennel permettant aux pays d'échanger des idées sur les grands problèmes mondiaux, est devenue une scène politique permettant aux Etats-Unis de provoquer la confrontation. Fin

 
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Comment les Etats-Unis intensifient la guerre de l'information dans le conflit russo-ukrainien

French.xinhuanet.com | Publié le 2022-03-30 à 16:31

BEIJING, 30 mars (Xinhua) -- Les réseaux sociaux sont sans aucun doute inondés de contenus portant sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Pourtant, outre les vidéos et les images frappantes, une guerre de l'information à grande échelle se déroule sur le front numérique, avec un seul "initiateur en chef" : les Etats-Unis.

Sous l'hégémonie du récit occidental, Washington n'est clairement pas intéressé par la diffusion de faits ou de la vérité. Voici les tactiques courantes employées par les Etats-Unis pour duper l'opinion publique mondiale sur la crise ukrainienne.

Premièrement, susciter l'agitation et encourager l'hostilité.

A la fin de l'année dernière, alors que les tensions sur la frontière russo-ukrainienne s'intensifiaient, les Etats-Unis ont choisi d'attiser les flammes de la discorde.

De la Maison Blanche aux paparazzi de la presse tabloïd américaine, de soi-disant rapports de renseignement et des ouï-dire piquants n'ont cessé de surgir, propageant le "brouillard de la guerre".

Ils prêchaient les propos d'une source anonyme selon qui, derrière le conflit, se cache une intention de changement de régime et des renseignements choisis accusant la Russie de "fabriquer un prétexte à une invasion". Début janvier, les responsables du département d'Etat ont appelé les civils américains à évacuer Kiev.

De plus, la divulgation d'une offensive militaire, de calendriers et d'autres détails a atteint le grand public, tout cela à l'instigation des Etats-Unis pour amplifier les conspirations liées au conflit.

Ces souffrances en Ukraine "auraient facilement pu être évitées si l'administration Biden et l'OTAN avaient simplement reconnu les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN", a tweeté Tulsi Gabbard, ancienne membre du Congrès américain.

Cependant, les Etats-Unis ont pris des mesures qui ont exacerbé les tensions, notamment le laisser-aller dans le traitement des projets de garantie de sécurité proposés par la Russie, tout en faisant preuve de froideur envers les demandes de dialogue de Moscou, ce qui a eu pour effet d'accroître les tensions.

Deuxièmement, s'appuyer sur des doubles standards.

La politique du deux poids, deux mesures a une fois de plus été mise en évidence dans la crise ukrainienne.

Alors que les Etats-Unis sont occupés à réclamer des sanctions à l'encontre de la Russie pour "violations du droit international", ils restent silencieux lorsqu'on les interroge sur leurs propres crimes, notamment la promotion de la doctrine Monroe en Amérique latine, le bombardement de la Yougoslavie sans fondement juridique et leurs invasions de l'Afghanistan, de l'Irak et de la Syrie. Où sont la repentance et la responsabilité des Etats-Unis?

Les Etats-Unis ont vanté leurs principes néolibéraux, comme l'effacement des frontières nationales dans la culture et le sport et l'inviolabilité de la propriété privée. Mais depuis l'éclatement du conflit russo-ukrainien, les avoirs de la Russie ont été gelés à l'étranger, tandis que des artistes et athlètes ont été exclus et persécutés. Les chats, les arbres et le ballet du Lac des cygnes russes n'ont pas non plus échappé aux sanctions.

Tout en se disant préoccupés par le sort des civils ukrainiens, les Etats-Unis ont fait la sourde oreille devant les souffrances des populations du Moyen-Orient et d'Afrique. Pendant deux décennies, ils ont meurtri l'Afghanistan et, malgré le retrait de ses troupes l'an dernier, l'agresseur continue de priver le peuple afghan de milliards de dollars destinés à sauver des vies.

Troisièmement, laisser les rumeurs courir.

A l'ère des réseaux sociaux, l'information peut aller plus vite qu'une balle, tandis que la puissance d'une histoire peut surpasser celle d'un char. C'est ce que la machine de propagande américaine a pris à cœur et mis en pratique.

Lorsque des scènes déchirantes s'ajoutent à une narration en personne, ainsi que des mots émotionnels pour toucher la corde sensible du public, une narration accrocheuse naît. Mais qu'en est-il de la réalité?

Les médias américains ont qualifié une vidéo virale montrant un père ukrainien en larmes disant au revoir à sa fille d'"horrible aperçu de la façon dont le conflit en Europe de l'Est déchire les familles". Mais la vidéo a ensuite été vérifiée comme ayant été enregistrée avant le conflit. Le père a en fait choisi de rester à Donetsk pour défendre la région contre l'armée ukrainienne.

Une autre séquence vidéo très partagée concerne un mystérieux pilote de chasse ukrainien, surnommé "le fantôme de Kiev", abattant un avion russe. Cependant, cette vidéo était également fausse, provenant d'un jeu de simulation de combat aérien.

Le 5 février 2003, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à l'Irak, Colin Powell, alors secrétaire d'Etat américain, avait présenté une fiole contenant de la lessive en poudre, affirmant qu'il s'agissait là d'une preuve que l'Irak développait des armes chimiques.

Début 2021, avec le soutien financier des Etats-Unis, les Casques blancs, également connus sous le nom de Défense civile syrienne, ont truqué des vidéos de frappes aériennes menées sous fausse bannière et d'attaques chimiques contre des civils, plaçant ainsi une cible sur le dos du gouvernement syrien.

Pour certains responsables politiques et médias américains, la vérité ne signifie rien tant qu'ils peuvent façonner l'opinion publique.

Quatrièmement, censurer, suspendre et faire taire.

En janvier 2021, les géants américains de la tech, dont Twitter, Facebook et Snapchat, ont suspendu les comptes de l'ancien président Donald Trump, invoquant une possible incitation à la violence. Deux ans plus tard, c'est la Russie qui est visée.

L'Union européenne a interdit deux grands médias russes - Sputnik et RT - dans toute l'Europe. Meta a coupé l'accès des utilisateurs russes à Facebook et Instagram, mais a temporairement autorisé les utilisateurs de certains pays à publier des contenus anti-russes violents. Enfin, Youtube, Netflix et Google ont bloqué des chaînes russes.

Toute voix à peine favorable à la Russie est rapidement réduite au silence. De multiples habitants de l'est de l'Ukraine ont vu leurs comptes fermés sur les réseaux sociaux juste après avoir publié des contenus liés à la Russie. La réalisatrice et journaliste française Anne-Laure Bonnel a déclaré à la chaîne CNews que les bombardements de l'armée ukrainienne avaient causé la mort de civils dans le Donbass. Son documentaire "Donbass" a ensuite été retiré de Youtube, alors que le journal Le Figaro a supprimé son article sur la vie des habitants du Donbass.

Les Etats-Unis ont également ignoré de manière sélective les différentes voix provenant d'autres pays. Des manifestations anti-américaines et anti-OTAN ont eu lieu en Bulgarie, en Turquie et dans d'autres pays. Des supporters de football serbes ont brandi des banderoles géantes dans un stade pour critiquer les interventions militaires des Etats-Unis et de l'OTAN durant des décennies. Ne vous attendez pas à voir ces histoires dans les médias américains.

Cinquièmement, faites entrer la politique spectacle.

La plupart des pays sont réticents à prendre parti dans le conflit, préférant une solution diplomatique pour mettre fin aux combats.

Cependant, les Etats-Unis tentent d'obtenir des soutiens pour dénoncer la Russie. Ils ont d'abord courtisé les Etats membres de l'OTAN et du G7 pour qu'ils accusent Moscou d'être responsable du conflit et mobilisé les nations européennes pour qu'elles fassent de la "politique spectacle".

Des peluches, des drapeaux ukrainiens et des slogans ont été exposés le 2 mars par des délégations lors de la session d'urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies. Lorsque le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est adressé au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, des dizaines de diplomates ont quitté la salle. Celle-ci, censée être un lieu solennel permettant aux pays d'échanger des idées sur les grands problèmes mondiaux, est devenue une scène politique permettant aux Etats-Unis de provoquer la confrontation. Fin

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