Un nouveau coronavirus moins bénin n'est pas inéluctable, selon un scientifique britannique (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2022-03-24 à 13:31

LONDRES, 24 mars (Xinhua) -- Il est erroné d'assumer que le nouveau coronavirus va inéluctablement continuer de s'atténuer, a confié lundi à Xinhua Simon Clarke, microbiologiste à l'Université de Reading, près de Londres.

"Des médias ont laissé entendre que c'était inévitable, que l'on s'orientait inévitablement vers une bénignité. C'est complètement absurde", estime ce professeur associé spécialisé dans les interactions entre l'homme et les maladies infectieuses.

"Il se trouve que c'est ce qui s'est passé avec (le variant) Omicron. Ca ne signifie pas que ça va aller constamment dans cette direction. ça peut facilement se retourner", selon lui, alors que plus de 500.000 nouvelles infections ont été signalées la semaine dernière au Royaume-Uni.

Des données officielles ont montré mardi que le pays avait ajouté à son total 592.459 cas d'infection et 836 décès ces sept derniers jours, portant respectivement les bilans à 20.413.731 cas et 163.929 morts.

"Qu'on ait découvert plus d'un demi-million de cas au Royaume-Uni, principalement dus à Omicron, ne me surprend pas vraiment", dit le Pr Clarke.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé le mois dernier la levée de toutes les restrictions sanitaires en Angleterre.

Cela revient à supprimer "un grand nombre de restrictions qui avaient été mises en place pour réduire le niveau de propagation entre personnes, les interactions entre elles et par conséquent la propagation virale. Donc, si vous supprimez ces restrictions, vous aurez une plus grande propagation virale et le nombre d'infections ne fera que des yo-yo", déplore le scientifique.

Pour Simon Clarke, Omicron "n'est pas juste une petite grippe".

"Je ne suis pas sûr que les gens réalisent à quel point la grippe -la vraie grippe, pas seulement un mauvais rhume- peut être dévastatrice. Mais, malheureusement, au Royaume-Uni et dans d'autres endroits du monde, une petite minorité de médecins et de scientifiques ne cesse de minimiser l'importance de cette pandémie", poursuit-il.

Selon le Bureau de la statistique nationale (ONS), une personne sur 20 en Angleterre a contracté le virus au cours de la semaine échue au 12 mars. Il a aussi noté une hausse des cas dans toutes les tranches d'âge, celle des plus de 70 ans connaissant le niveau le plus élevé jamais vu.

Alors que Londres a annoncé qu'une seconde piqûre de rappel sera offerte dans les prochaines semaines à cinq millions de personnes à risque en Angleterre, le Pr Clarke pense qu'il est probable, surtout chez les personnes âgées et les groupes vulnérables, qu'on connaisse des cycles de vaccination répétés ces prochaines années, car l'efficacité s'estompe.

Pour lui, une version "plus agressive" du virus est "une possibilité distincte".

"On ne sait pas si un nouveau variant plus agressif est probable ou va se produire avant qu'il n'arrive. Il n'y a aucune logique scientifique à vouloir supposer qu'il sera moins grave, à part ceux qui souhaitent qu'il diminue ou qui nient l'importance des infections", note le microbiologiste.

Etant donné les "différents variants qui s'annoncent", il s'attend à ce que le virus "devienne de plus en plus transmissible", sinon "il ne pourra pas supplanter les versions déjà établies". Fin

 
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Un nouveau coronavirus moins bénin n'est pas inéluctable, selon un scientifique britannique (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2022-03-24 à 13:31

LONDRES, 24 mars (Xinhua) -- Il est erroné d'assumer que le nouveau coronavirus va inéluctablement continuer de s'atténuer, a confié lundi à Xinhua Simon Clarke, microbiologiste à l'Université de Reading, près de Londres.

"Des médias ont laissé entendre que c'était inévitable, que l'on s'orientait inévitablement vers une bénignité. C'est complètement absurde", estime ce professeur associé spécialisé dans les interactions entre l'homme et les maladies infectieuses.

"Il se trouve que c'est ce qui s'est passé avec (le variant) Omicron. Ca ne signifie pas que ça va aller constamment dans cette direction. ça peut facilement se retourner", selon lui, alors que plus de 500.000 nouvelles infections ont été signalées la semaine dernière au Royaume-Uni.

Des données officielles ont montré mardi que le pays avait ajouté à son total 592.459 cas d'infection et 836 décès ces sept derniers jours, portant respectivement les bilans à 20.413.731 cas et 163.929 morts.

"Qu'on ait découvert plus d'un demi-million de cas au Royaume-Uni, principalement dus à Omicron, ne me surprend pas vraiment", dit le Pr Clarke.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé le mois dernier la levée de toutes les restrictions sanitaires en Angleterre.

Cela revient à supprimer "un grand nombre de restrictions qui avaient été mises en place pour réduire le niveau de propagation entre personnes, les interactions entre elles et par conséquent la propagation virale. Donc, si vous supprimez ces restrictions, vous aurez une plus grande propagation virale et le nombre d'infections ne fera que des yo-yo", déplore le scientifique.

Pour Simon Clarke, Omicron "n'est pas juste une petite grippe".

"Je ne suis pas sûr que les gens réalisent à quel point la grippe -la vraie grippe, pas seulement un mauvais rhume- peut être dévastatrice. Mais, malheureusement, au Royaume-Uni et dans d'autres endroits du monde, une petite minorité de médecins et de scientifiques ne cesse de minimiser l'importance de cette pandémie", poursuit-il.

Selon le Bureau de la statistique nationale (ONS), une personne sur 20 en Angleterre a contracté le virus au cours de la semaine échue au 12 mars. Il a aussi noté une hausse des cas dans toutes les tranches d'âge, celle des plus de 70 ans connaissant le niveau le plus élevé jamais vu.

Alors que Londres a annoncé qu'une seconde piqûre de rappel sera offerte dans les prochaines semaines à cinq millions de personnes à risque en Angleterre, le Pr Clarke pense qu'il est probable, surtout chez les personnes âgées et les groupes vulnérables, qu'on connaisse des cycles de vaccination répétés ces prochaines années, car l'efficacité s'estompe.

Pour lui, une version "plus agressive" du virus est "une possibilité distincte".

"On ne sait pas si un nouveau variant plus agressif est probable ou va se produire avant qu'il n'arrive. Il n'y a aucune logique scientifique à vouloir supposer qu'il sera moins grave, à part ceux qui souhaitent qu'il diminue ou qui nient l'importance des infections", note le microbiologiste.

Etant donné les "différents variants qui s'annoncent", il s'attend à ce que le virus "devienne de plus en plus transmissible", sinon "il ne pourra pas supplanter les versions déjà établies". Fin

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